Belledonne, Chartreuse, Vercors à véloRécits de balades en vélo de route autour de Grenoble2019-10-13T12:00:00+00:00urn:md5:a77ae6ea01001d1b4448b677b57ac0bePluXml 5.0.224 heures du Quai du Cher 2019, à Vierzonurn:md5:01c2c1de7c3bab1ac3568295a4c48e882019-10-13T12:00:00+00:00David ChampelovierCourse à pied5 et 6 octobre 2019.
Ma deuxième tentative sur 24h fut la bonne.
168,964 km, 5ème au classement général et, cerise sur le gâteau, victoire en catégorie V1.
<img src="https://www.champelovier.com/blog/data/images/2019-10-13/david.jpg" alt="" /><h2>Quoi, un deuxième 24h en 2019 ?!
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Après ma centaine de km <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article85/24-heures-de-l-isere-2019">à Tullins en avril</a>, j'avais décidé de m'entraîner avant de retenter ma chance en avril 2020, toujours à Tullins.
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Entre-temps, j'ai cherché des courses de 6h et 12h pour engranger de l'expérience. Il n'y en a pas tant que ça, souvent loin, et finalement je n'ai rien fait.
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Mais je me suis entraîné. 400 km par mois, et même 500 km en juillet.
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Après ce gros mois de juillet, je m'accorde une quizaine de jours de repos relatif et je cherche une grosse course pour l'automne. Initialement, je souhaitais participer à un 100 km route: la Ronde des Eléphants, au départ de Chambéry. J'ai trouvé aussi un 24 heures à Vierzon, mais c'est trop tôt pour refaire un 24 heures... Tiens, il y a aussi un 2 x 6 heures à Vierzon, ça c'est un format intéréssant: courir pendant les 6 premières puis les 6 dernières heures de la course de 24 heures. Et puis, dans un autre style, il y a la Chartreuse Backyard, une course à élimination où un départ est donné toutes les heures.
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Le 100 km route, il est début novembre donc c'est encore loin. La Chartreuse Backyard, je me dis que ça va se jouer sur le sommeil, alors ça me tente moins. Le 2 x 6 heures de Vierzon a ma préférence. Et après réflexion, tant qu'à faire le déplacement à Vierzon, autant m'inscrire sur le 24 heures, quitte à le gérer comme un 2 x 6 heures si j'en ai envie: on fait bien ce que l'on veut sur un 24 heures.
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<h2>Un 24 heures pour me rassurer</h2>
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On est alors à la mi-août.
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L'objectif est très clair dès le départ: rester en piste pendant 24 heures, et surtout ne pas me blesser. Bref, les critères de réussite essentiels d'une épreuve d'endurance: terminer la course dans un état physique aussi proche que possible de l'état de départ, comme si l'épreuve pouvait être prolongée de plusieurs heures.
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Je n'ai donc aucune idée du kilométrage que je peux réaliser. Cependant, si tout se passe comme prévu, je me doute bien que je peux atteindre les 150 km.
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L'objectif de ne pas me blesser sera même un impératif: il faudra que je me débrouille tout seul sur le chemin du retour, de Vierzon à Grenoble.
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Mes motivations initiales, pour participer à ces épreuves de 24 heures, étaient le dépassement de soi, la curiosité (qu'est-ce qui pousse ces athlètes à tourner en rond pendant aussi longtemps ?), repousser mes limites en course à pied. Et aussi, réaliser à pied <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article66/brm-400-de-grenoble-la-drome-provencale">ce que j'ai réalisé à vélo il y a quelques années</a>, mesurer ce qui sépare souvent, rassemble parfois, cyclistes et coureurs dans cette quête de l'ultra-distance.
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Et puis, dans ces ultra-marathons, je retrouve une certaine philosophie de vie. Le plaisir de l'effort de longue durée, plutôt que le désir, jamais assouvi, d'obtenir tout, tout de suite et souvent sans effort, rêve de fait inaccessible que nous vend la société actuelle. La vie est davantage une épreuve d'endurance qu'une succession de sprints. Les sprints apportent des plaisirs passagers voire furtifs, tandis que l'endurance gratifie d'un bien-être à long terme.
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J'aime également le minimalisme de la course à pied. Du moins, si l'on en retire tout le business qu'il y a autour. Se retrouver seul face à soi-même pendant 24 heures, c'est une expérience beaucoup plus enrichissante que ce que la plupart des gens croient, et pour qui ces courses se résumeraient à <em>faire le hamster</em> pendant 24 heures.
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Enfin, ces courses, c'est un peu l'éloge de la lenteur, dans un monde où tout va de plus en vite. Un champion du monde de 24h démarre à 12 km/h. C'est facile, la plupart des coureurs en sont capables. Toute la difficulté est de maintenir cet effort pendant 24 heures.
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<h2>La préparation</h2>
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<li><strong>La préparation physique</strong>. Il y a deux volets à la préparation physique: l'entraînement que j'ai mis en place depuis les 24h de Tullins, et l'entraînement plus spécifique à quelques semaines de l'épreuve.
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Depuis Tullins, depuis donc six mois, j'ai couru un peu plus et un peu différemment. Un peu différemment, car sur mes sorties marathon, plutôt que de chercher à boucler le marathon le plus vite possible, j'ai au contraire souvent cherché à travailler ce que l'on appelle <em>l'allure 24h</em>, c'est-à-dire la vitesse de départ sur une telle épreuve. Il faut s'imprégner de cette vitesse, le corps doit s'y habituer, jusqu'à ce que cette vitesse devienne naturelle. J'ai travaillé une vitesse de 10 km/h.
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Depuis Tullins, j'ai également pratiqué des exercices de gainage divers et variés. Cela a porté ses fruits, puisque le haut du corps n'a pas flanché pendant les 24h de Vierzon, et je n'y ai même pas eu de courbature par la suite, ni de mal de dos.
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Enfin, depuis Tullins, je m'étire systématiquement après chaque sortie de course à pied.
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En résumé, sur le plan de la préparation physique, rien de bien sorcier, je compte essentiellement sur l'accumulation d'entraînement pour résoudre les petits soucis que j'ai eu à Tullins, et je suis confiant. Vierzon confirmera cela.
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Concernant le <em>plan</em> que je mets en place à partir du 15 août, j'ai essayé d'augmenter le volume sur deux à trois semaines, sans m'en tenir à un plan strict, mais avec deux nouveautés. Premièrement, effectuer à plusieurs reprises des entraînements biquotidens. Deuxièmement, valider une sortie longue (marathon) après une grosse charge d'entraînement (de deux semaines, en l'occurrence). J'ai physiquement à peu près tenu le rythme, mais j'aurais aimé pouvoir tenir un plus gros bloc d'entraînement (j'ai culminé à un peu plus de 160 km sur 7 jours glissants), et ce sont de petits soucis physique qui ont mis fin à ce bloc, et cela quatre semaines et demi avant l'épreuve (mais peut-être était-ce une bonne chose que le bloc s'arrête là; il faut aussi savoir se ménager des périodes de repos). Concrètement, à partir de la semaine du 15 août, mes kilométrages hebdomadaires sont successivement de 64, 122, 144, 118, 116, 57 et 91 km (cette dernière semaine s'étalant entre J-13 et J-6). J'aurais aimé pouvoir maintenir deux ou trois semaines au-dessus de 140 km. La faute, notamment, à une douleur apparue au genou droit, sensible en station débout mais rarement en courant, et qui a bien failli me faire renoncer à ces 24h. Cette douleur finira par disparaître à deux semaines de l'épreuve, et ne me posera aucun problème pendant la course.
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Et, bien sûr, je ne peux pas oublier de citer le vélo dans ma préparation physique. J'en fais beaucoup moins cette année (un peu moins de 3 000 km à ce jour, contre plus de 10 000 l'an dernier), mais les séances spécifiques ont été déterminantes pour renforcer, notamment, les genoux et le dos. Cette année, la priorité a été donnée à la course à pied, pour accumuler suffisamment d'heures de course pour permettre à mon corps de s'adapter aux épreuves longues. Je verrai ce que je ferai par la suite, mais je ne suis pas persuadé de la nécessité de courir autant de kilomètres (3500 km entre début janvier et fin septembre), sauf en période d'entraînement pré-24h, et je crois que certaines séances peuvent être avantageusement remplacées par du vélo. A suivre.
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<strong>La préparation mentale</strong>. Désolé, rien de spécifique de ce côté-là. Certains font appel à un préparateur mental. Si vous avez lu mes motivations plus haut, vous comprendrez peut-être pourquoi je n'en ai pas besoin pour ce genre d'épreuve.
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<strong>Sommeil et alimentation.</strong> Encore une fois, rien de spécifique de ce côté-là. Je pense avoir une vie saine et équilibrée tout au long de l'année, et je suis convaincu que c'est le meilleur entraînement possible. De même que l'entraînement physique ne se joue pas sur les dernières semaines avant l'épreuve, mais sur les mois, voire les années qui précèdent, eh bien je pense que c'est pareil pour le sommeil et l'alimentation. En particulier, je ne cherche pas à faire de cure de sommeil la semaine qui précède l'épreuve, ni à manger plus, mais je fais encore plus attention que d'habitude à manger équilibré et à bien dormir.
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<h2>Le plan de course</h2>
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Ici, vous ne trouverez pas de plan du style: je pars à 9,8 km/h, etc. D'abord parce que je n'ai pas d'objectif en terme de kilométrage. Ensuite parce qu'un 24h, c'est long, un plan a mille occasions de partir en vrille, de plus je débute. Enfin parce que je ne me donnerai pas les moyens d'appliquer ce plan: je n'utiliserai pas de montre pour m'indiquer l'allure et je n'ai pas d'équipe d'assistance pour calculer si je suis en avance ou en retard. Bref, c'est un peu du <em>free style</em>, mais c'est le sport comme je l'aime.
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Mon plan de course, il tient en quelques principes généraux, dont certains sont issus de mon expérience tullinoise.
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<li><strong>Allure</strong>. Je partirai moins vite qu'à Tullins. J'avais parcouru 100 km en 11 heures, ce qui m'aurait permis d'approcher les 200 km, sauf que ça n'a pas fonctionné. L'essentiel étant de terminer en bonne santé, si je passe les 100 km en 12 heures, ça m'ira très bien. Et surtout, je dois limiter à tout prix les changements de rythme, et donc les arrêts, et je dois prendre les virages doucement pour ne pas déclencher les mêmes problèmes qu'à Tullins. Sur ce dernier point, j'ai trouvé le circuit de Vierzon nettement plus favorable que celui de Tullins.
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Limiter les changements de rythme, c'est dire adieu à la méthode Cyrano que j'avais tentée à Tullins, avec 1 minute de marche tous les quarts-d'heure environ.
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Enfin, un 24h est avant tout une épreuve de régularité. A l'arrivée, les meilleurs sont ceux qui ont passé le plus de temps en piste, et le plus de temps à courir plutôt que marcher. Je n'ai pas attendu la course à pied pour le savoir et le mettre en oeuvre: sur les BRM à vélo, je veillais à m'arrêter le moins possible, pour ne pas perdre de temps mais surtout pour ne pas me refroidir. Je m'attends bien sûr a devoir marcher de plus en plus au fil des heures, mais je ne mettrai pas en place de marche systématique dès le départ de l'épreuve.</li>
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<strong>Alimentation</strong>. Là aussi, changement majeur par rapport à Tullins. A Tullins, l'expérience sur le plan digestif n'avait pas forcément été plus difficile que pour la moyenne des coureurs, mais pas satisfaisante pour autant. J'avais bu au ravito, essentiellement de l'eau gazeuse, et mangé au ravito, uniquement par petits bouts tous les deux tours. J'avais perdu l'appétit par moments, et les intestins avaient forcé un arrêt autour de la huitième heure.
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Cette fois-ci, l'essentiel de l'alimentation viendra d'une boisson pour l'effort: Hydrixir longue distance. Je courrai presque en permanence avec un bidon à la main (ce qui, finalement, s'est avéré jouable, même si le poignet a commencé à se plaindre en toute fin de course. Je m'y étais entraîné avant la course). J'alternerai avec deux bidons, qu'il me faudra remplir d'eau (je profiterai des arrêts aux toilettes pour cela) et de poudre (que j'aurai soigneusement préparée en sachets avant la course). Le gros avantage, c'est que je bois et je m'alimente comme je le sens, sans avoir à attendre le prochain passage au ravito. Là aussi, c'est une habitude de cycliste: c'est tellement pratique d'avoir le bidon à portée de main sur le vélo, que l'on va y puiser sans compter.
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J'ai également quelques crèmes de marron et autres compotes. Pour ne pas avoir une sensation d'estomac vide, je piquerai régulièrement un peu de pain d'épice au ravito.
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Cette nouvelle stratégie d'alimentation s'est avérée payante. L'alimentation et la digestion n'ont été un soucis à aucun moment de la course !
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<strong>Douleurs</strong>. La course à pied sur une telle durée, ce sont forcément des douleurs qui apparaissent au fur et à mesure, et qui rendent la course (voire la marche) de plus en plus pénible. Aussi, il faut arriver à faire la distinction entre ce qui est une <em>douleur normale</em>, c'est-à-dire une douleur sans risque de blessure et dont le cerveau peut faire abstraction, et ce qui relève de la blessure. Dans ce domaine, je suis encore novice. L'objectif est d'essayer de faire abstraction au maximum de la douleur, de repousser mes limites de ce côté-là par rapport à Tullins, tout en évitant la blessure... Une équation encore bien difficile à résoudre pour moi. Mais, comme on le verra, ça ne s'est pas si mal passé.
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<h2>L'avant-course</h2>
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Pendant les deux semaines qui précèdent l'événement, s'il y avait une seule chose à écrire, c'est que je suis beaucoup plus serein qu'avant Tullins.
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Avant Tullins, j'étais en permanence à la limite: à la limite de mes capacités à l'entraînement (limites sans cesse repoussées pendant les dernières semaines), et finalement à la limite de m'inscrire ou non à l'épreuve.
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Cette fois-ci, je suis confiant dans le fait que mon entraînement portera ses fruits, et résoudra à lui seul l'essentiel des problèmes rencontrés à Tullins. Et je me dis que quoi qu'il arrive d'ici le jour J, je ferai la course avec les moyens du bord. C'est ça aussi, le sport: savoir s'adapter en fonction de la condition physique et mentale du moment.
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L'avant-dernière semaine avant l'épreuve n'aura rien de particulier, et je ne réduirai même presque pas le volume d'entraînement, si ce n'est qu'il n'y aura pas de sortie longue cette semaine-là. La dernière sortie longue (un marathon) aura eu lieu à trois semaines de la compétition. Un petit rhume me contraint à trois jours d'interruption à 16 jours de l'épreuve, ce qui fut l'occasion d'un repos bienvenu.
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La dernière semaine est légère, mais je cours quand même tous les deux jours (dimanche, mardi, jeudi), à chaque fois une heure à 10 km/h.
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Cependant, à trois jours de l'épreuve, la fébrilité monte. Je ne suis plus trop sûr de quoi que ce soit. Un peu comme un lycéen la veille du Bac. Mais je sais que tout s'arrangera lorsque la course commencera.
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Et puis, il y a cette alerte la veille. Dès que je marche plus de cinq minutes, mon talon droit se plaint. Je passerai sagement l'essentiel de l'après-midi à l'hôtel, au repos, en espérant que ça passe, mais cela perturbera ma nuit, qui ne fut pas la meilleure nuit que l'on puisse passer à la veille d'un 24h. Mais j'avais l'habitude, à vélo, des veilles de BRM 300, ces randonnées où il faut se lever à 1h du matin pour être au départ à 4h, où de fait la nuit est très courte, et ces BRM 300 se sont toujours très bien passés...
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<h2>La course</h2>
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Nous voilà le jour J, dans l'action, et tout va mieux. Le talon droit ne fera, bizarrement, plus du tout parler de lui...
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J'arrive sur place autour de 9h, le départ est à 11h, l'attente est toujours longue. Nous sommes une quarantaine, j'apprécie les épreuves où il n'y a pas trop de monde. L'année prochaine, ce sera le championnat de France, il y aura 200 concurrents !
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Autre point particulier, très appréciable sur ce 24h: le circuit, d'environ un kilomètre, passe autour et à l'intérieur du hall d'exposition. Le ravitaillement s'effectue donc à l'abri (des intempéries et du froid).
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La météo est idéale pour moi. Le temps s'annonce couvert, ce qui signifie une faible amplitude thermique entre le jour et la nuit. Il pourrait pleuvoir par moments, mais rien de bien méchant, sauf peut-être en toute fin d'épreuve.
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Je fais connaissance avec Jean Coxo, 73 ans, c'est son trente-troisième 24 heures ! A plus de 60 ans, il a une fois dépassé les 200 km.
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Le départ est donnée depuis la Mairie (que nous rejoignons en marchant), et nous avons un peu moins d'un kilomètre à parcourir avant de rejoindre le circuit proprement dit.
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Assez rapidement, j'ai la future gagnante en ligne de mire: <a href="https://bases.athle.fr/asp.net/athletes.aspx?base=biographies&seq=425742574554485146534356">Karine Zeimer</a>. Elle fait partie des concurrents que j'ai repérés et que je ne dois pas dépasser: elle sait courir 200 km sur 24 heures, je sais que je ne ferai pas 200 km aujourd'hui, donc je dois rester derrière elle pour ne pas partir trop vite.
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Son rythme est régulier, et à un peu moins de 10 km/h l'allure me convient parfaitement. Sans ce véritable métronome, je n'aurais pas su réguler mon allure aussi bien. Ceci va durer 3h30, jusqu'à ma première pause (pour les bidons notamment; elle, bénéficie d'une équipe d'assistance).
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Les première heures passent assez vite. Je fais connaissance avec Samuel, mon voisin de table, qui malheureusement abandonnera en soirée. L'avantage de ces épreuves lentes, c'est qu'on a suffisamment de souffle pour discuter avec les autres concurrents, et que le temps passe plus vite ainsi. Je discute <a href="http://www.6jours-de-france.fr/">6 Jours de France</a> avec un concurrent qui alterne marche et course. Et puis, je découvre des visages déjà vus à Tullins, dont une concurrente avec un maillot de l'Ultra Tour du Beaufortain. Il s'agit de Marie-Line Mantoux, dont je reconnais également l'un des deux membres de son équipe d'assistance, qui tourne à l'envers autour du circuit en nous encourageant, il avait fait la même chose à Tullins ! Elle me donnera du fil à retordre en soirée, en me dépassant trois ou quatre fois en peu de temps, allant jusqu'à me rattraper au classement. L'occasion de faire connaissance. Nous connaîtrons ensuite des fortunes diverses.
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Je commence à avoir mal aux jambes au bout de cinq heures de course, ce qui est déjà mieux qu'à Tullins. A ce stade, la douleur est très peu gênante et semble progresser lentement. Bref, le cerveau peut gérer cela.
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Mais les jambes sont de plus en plus raides. De mémoire, je me suis arrêté une première fois pour la poudre de mes bidons pendant la quatrième heure. Je me suis alors assis sur ma chaise, et il ne fut ensuite pas difficile de me relever. La deuxième fois, pendant la sixième ou septième heure, je me suis également assis, et c'était déjà plus difficile de me relever ! A partir de la fois suivante (neuvième heure, je crois), je ne me suis plus du tout assis.
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Vers la fin de la septième heure, je partage un bout de circuit avec Karine Zeimer. L'occasion de discuter un peu. Je ne regarde pas trop le classement à ce stade (et surtout pas le kilométrage), mais Karine est troisième et je suis dans le même tour que le cinquième.
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A partir de là, il me faut commencer à gérer certaines choses. La moindre pause (aux toilettes par exemple) m'oblige à repartir en marchant, avant de recommencer à courir après quelques dizaines de mètres. Heureusement, ce seront là mes seuls passages de marche avant de nombreuses heures encore !
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Il y a aussi la question des pieds. A Tullins, je m'étais arrêté après 11 heures de courses pour m'en occuper. On connaît la suite: j'avais abandonné au tour suivant. Cette fois-ci, je veux à tout prix éviter cette pause au bout de onze heures. Alors j'imagine dans un premier temps faire deux pauses, l'une au bout de 8 heures et l'autre éventuellement au bout de 16 heures. Sauf qu'après 8h30, je fais bien une pause pour les bidons, mais finalement je ne m'occupe pas de mes pieds. Les heures passent. J'attends 12 heures de course. Et puis, les pieds commencent à faire mal, j'ai peur de ce que je vais y découvrir. Alors je décide de ne pas du tout m'en occuper, du moins pas avant qu'il y ait une grosse alerte. Ce n'est peut-être pas très raisonnable, mais en même temps, à Tullins, au bout de 11 heures, mes pieds étaient dans un état très convenable, et y remettre de la crème fut plutôt un luxe.
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Lors de ce fameux arrêt aux 8h30, j'ai un peu étiré certains muscles. Et ce, pour la dernière fois, car j'ai eu une alerte devant le tibia gauche dans les tours suivants. En adaptant légèrement ma foulée, la douleur a finalement disparu. A Tullins, j'avais eu la même chose au tibia droit, et cela avait occasionné une blessure. Comme à Tullins, la peau a gonflé et rougi en bas des tibias, devant. Etant donné que cette fois-ci il n'y a pas eu de suite, je range ceci dans la liste des effets indésirables mais sans gravité des longues distances en course à pied...
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Je constate le franchissement des 100 km après 11h30 de course environ, une bonne demi-heure plus tard qu'à Tullins, seulement. A partir de là, je vais commencer à faire des estimations de nombres de kilomètres. Chaque kilomètre supplémentaire est un bonus.
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On a maintenant dépassé les 12 heures (la mi-course, déjà !), et je vais faire deux découvertes agréables.
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La première, c'est que je n'ai pas sommeil du tout. Comme à vélo. Aucune lassitude. Aucune envie de m'arrêter davantage. Alors, certes, la nuit n'est pas le moment où l'on a le plus d'énergie: les hormones font leur travail ! Mais j'avance bien quand même.
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La deuxième découverte, c'est que je continue de passer l'essentiel du temps à courir. Il y aura bien une fois, au milieu de la nuit, où je ferai la totalité de la ligne droite extérieure à l'enceinte du parking du hall en marchant. D'ailleurs, je ne sais plus trop pour quelle raison j'ai fait cela, peut-être pour faire redescendre le niveau de douleur des jambes et des pieds. Ce sera la seule fois jusqu'au lever du jour.
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Côté déconvenues, je découvre que certes, je cours, mais de moins en moins vite. Ce n'est pas le chrono qui me dit cela (je ne regarde pas mes temps au tour, seule l'heure m'intéresse, le temps qui passe), ni le classement (je suis troisième au classement à partir de la quinzième heure), mais le fait que j'ai (subjectivement ?) de plus en plus de mal à rattraper ceux qui marchent. Et lorsque moi je marche, ils marchent plus vite que moi.
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Vers la fin de la nuit, les jambes font de plus en plus mal, et les pieds s'y mettent aussi (surtout le droit, à chaque fois que je le pose sur le sol en courant). Mais les perspectives sont bonnes: à 6 heures de l'arrivée (les trois-quarts de la course !), je suis troisième au classement avec plus de quatre tours d'avance sur mes poursuivants. De plus, les 180 km sont largement jouables. Et puis, vers 4h du matin, à 8 heures de l'arrivée, j'ai un regain de forme, qui devrait être confirmé avec la nuit qui se termine et les 2 x 6 heures qui reprennent la piste. D'ailleurs, les concurrents du 2 x 6 heures encouragent chacun d'entre nous à leur retour, ça fait du bien au moral !
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Et puis, il y a cet épisode, dont je ne saurais dire à quelle heure il s'est produit. Sans doute pas plus tard que 4 heures avant la fin, et pas plus tôt que 6 heures avant.
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Alors que j'ai de plus en plus de douleurs à chaque foulée et que mon cerveau fait le maximum pour les ignorer, non seulement je peine à rattraper les marcheurs, mais cette fois-ci j'ai un marcheur qui me rattrape. C'est un peu énervant, mais j'ai encore du jus pour accélérer alors j'accélère, non sans avoir préalablement regardé le numéro de dossard du marcheur: 44, des fois qu'il ne serait pas loin derrière moi au classement. Je le sème. Je crois qu'à ce tour-ci, je n'ai pas pu voir le classement, car l'affichage alternait entre les classements 24 heures, 24 heures duo (c'est-à-dire relais à deux), et 2 x 6 heures. Mais au tour suivant, j'ai pu voir le classement: j'étais toujours 3ème, et le 4ème était... le dossard 44 !!
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Alors certes, à ce stade, je crois que j'avais deux tours d'avance sur le 44, mais dans la tête, ça fait mal. J'ai accéléré, mais je sens bien que je ne pourrai pas rester longtemps à cette allure-là.
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Au fil des tours, je pressens que les 180 km seront inaccessibles. Mais aussi, que la troisième place va certainement s'envoler. Je suis de plus en plus lent en courant; pourquoi est-ce que je m'acharne encore à courir ? La douleur atteint les limites du supportable. Le simple franchissement de la ligne de chronométrage devient compliqué: il y a des câbles qui passent sur toute la largeur de la piste et qui sont protégés par deux ralentisseurs (ceux qui servent pour les voitures) de quelques centimètres de haut et peut-être 30 cm de large. Je ne peux plus allonger la foulée pour les éviter: allonger la foulée étirerait douloureusement les jambes, et l'appui de pied qui suivrait serait plus douloureux. Alors je cours dessus, mais le simple fait de devoir m'élever de quelques centimètres pour retomber juste derrière, est douloureux également...
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A 3 heures de l'arrivée, je <em>craque</em>: je décide de ne plus courir. Alors je marche, et je marche lentement parce que je ne suis pas capable de mieux. Tous les marcheurs me dépassent. Je parcourrai une petite douzaine de kilomètres pendant ces trois dernières heures. C'est mieux que rien, je reste en piste, j'avance.
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Je reçois de plus en plus d'encouragements, mais franchement je me sens super bien, même si je donne l'impression d'avancer à deux à l'heure dans la souffrance. C'est juste que je ne suis plus en mesure de courir.
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La pluie fait son apparition environ deux heures avant la fin, et on termine sous des trombes d'eau.
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Est-ce que c'est la tête qui a abandonné, ou bien les jambes (et les pieds !) ? Sans doute les deux. Il est vrai que lorsque j'ai arrêté de courir les 160 km étaient tout proches, ce qui n'est pas si mal, que je me sentais encore bien (hormis le niveau de douleur en courant, l'énergie était encore là), que mon objectif était atteint et que je ne voulais rien gâcher. Précisément, mon kilométrage était déjà plutôt bon, l'objectif de passer 24 heures en piste était presque atteint, et je ne me sentais pas blessé. <strong>Je n'allais pas gâcher ce résultat, pour mon premier 24h, moi qui, au mois de janvier dernier, n'avais encore jamais dépassé en course à pied la distance... du marathon ?! Aujourd'hui, j'en ai enchaîné quatre, des marathons.</strong>
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A Tullins, j'essaierai de prendre plus de risques (c'est plus facile <em>à domicile</em>; cela dit, c'est plus facile à dire qu'à faire).
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C'est avec surprise que j'ai ensuite reçu une coupe pour ma victoire dans ma catégorie d'âge. Je ne m'y attendais pas, et il est vrai que j'aurais préféré une coupe pour un podium au classement général, podium qui me tendait les bras à quelques heures de l'arrivée (je termine finalement cinquième).
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<h2>Repos</h2>
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Qu'en est-il de ces pieds, si douloureux à la course pendant les dernières heures ? Ils sont restés bien raides pendant des heures, et ils sont surtout restés gonflés (ainsi que les mollets) pendant quatre à cinq jours (ce qui n'était pas douloureux en marchant). Pour ma prochaine tentative sur 24 heures, j'ai deux pistes. La première, c'est que, comme pour tous les autres pépins physiques, l'entraînement finira par régler ce problème: mes pieds finiront par s'adapter. La deuxième, c'est qu'il faut que j'apprenne à marcher vite et longtemps. Marcher permet de soulager les pieds, et la marche n'est pas forcément plus lente que la course en fin d'épreuve.
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Pour le reste, les courbatures ont été moins fortes qu'après Tullins (ou peut-être est-ce parce que j'y étais, cette fois-ci, mentalement préparé ?). J'ai pu rentrer de Vierzon (dont la gare n'est absolument pas accessible pour les personnes à mobilité réduite, j'ai réussi avec brio la descente des escaliers !) le lendemain sans problème. Une fatigue générale s'est installée à partir du mardi, le jeudi j'ai repris le vélo pour réveiller les muscles, le vendredi la fatigue s'était essentiellement résorbée. J'ai repris progressivement la course à pied à partir de samedi.
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Les objectifs que je m'étais fixés ont été atteints. En m'inscrivant à Vierzon, j'avais déjà en tête les 24 heures de l'Isère 2020, à Tullins. Vierzon devait être un tremplin pour Tullins. Vierzon aurait aussi pu être l'occasion d'une nouvelle déconvenue, heureusement il n'en a rien été. Dès le lendemain de la course, tout courbaturé mais pas blessé, je repensais déjà à Tullins 2020.
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J'ignore quelle sera ma progression d'ici là, mais les 180 km devraient être accessibles. Les 200 km, par contre, semblent encore compliqués à atteindre. Il est de toute façon bien difficile de prédire un kilométrage: une épreuve de 24 heures est faite pour être vécue, elle a sa propre histoire et celle-ci ne s'écrit pas à l'avance. Rendez-vous à Tullins, le premier week-end d'avril 2020.
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<h2>Résultats et classement</h2>
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Il n'y a rien de plus sérieux qu'une épreuve de 24 heures. Au même titre que des disciplines comme le 100 mètres ou le 10 000 mètres, le 24 heures est reconnu au niveau national et mondial. Les prochains championnats du monde se dérouleront d'ailleurs en France, fin octobre à Albi. C'est aussi la raison pour laquelle le niveau n'était pas particulièrement relevé cette année à Vierzon: les meilleurs seront à Albi trois semaines après. Plusieurs concurrents du 2 x 6 heures s'entraînaient ici pour Albi: cette épreuve était sans doute pour eux la dernière sortie longue, et elle était idéalement placée dans le calendrier par rapport aux championnats du monde.
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Ne dites pas à mes professeurs de sport du collège et du lycée que je cours 24 heures, et qu'à ce titre je suis référencé dans la base des athlètes de la Fédération Française d'Athlétisme... Ils risqueraient de faire une crise cardiaque. J'étais nul en sport, sauf peut-être en endurance, que je me souviens avoir choisi pour le Bac, et où j'étais simplement... mauvais.
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<a href="https://bases.athle.fr/asp.net/liste.aspx?frmbase=resultats&frmmode=1&frmespace=0&frmcompetition=218753&fbclid=IwAR3tfuf3eNeorpAZeu_RD_6f2uYu98_hU1HteVzxu_rR5RPAFK4YsueoNDA">
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L'évolution du temps par tour, au fil des tours, est toujours intéressante à analyser a posteriori. Les temps au tour ont été distribués au format papier lors du repas d'après-course.
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On y voit:
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<li>Ma parfaite régularité sur les 40 à 50 premiers tours. C'est la partie facile, le mal aux jambes n'est pas encore là, il n'y a pratiquement pas besoin de faire de pause, et en cas de pause il est possible de repartir tout de suite en courant.</li>
<li>La dérive intervient vers le 60ème tour. Ma dérive est certainement trop importante pour une telle épreuve d'endurance, mais rien de catastrophique non plus.</li>
<li>Les quatre tours où la forme semble repartir, vers 4 heures du matin (140 tours). Finalement, c'était un pétard mouillé.</li>
<li>Les trois dernières heures en marchant lentement, à moins de 4 km/h, mais qui ont permis de boucler quand même une bonne dizaine de tours supplémentaires !</li>
</ul>
<img src="https://www.champelovier.com/blog/data/images/2019-10-13/tours.png" alt="" />
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Je ne pourrais conclure cet article sans remercier l'équipe d'organisation et tous les bénévoles. Ce n'est pas un hasard si cette même équipe organisera à Vierzon, les 10 et 11 octobre 2020, le championnat de France, et ce pour la troisième fois en 11 éditions.
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L'an prochain, championnat de France oblige, il y aura 200 participants. Je ne suis pas sûr d'y être: je crois qu'il faut obligatoirement être licencié pour participer aux championnats de France d'athlétisme. L'ambiance sera moins familiale, mais ce sera une ambiance de championnat de France.
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Les encouragements de la part des autres concurrents furent précieux; j'en ai également distribué un paquet à chaque tour. Merci Karine, Steeve, Julia, Marie-Line, Ray, Jean, Samuel et tous les autres. Merci aussi à leurs équipes d'assistance, avec une mention spéciale à l'équipe de Marie-Line et à celle de Karine. J'ai hâte de tous vous retrouver sur une prochaine épreuve, à Tullins ou ailleurs.
</p>24 heures de l'Isère 2019urn:md5:9fbc93f5bce6fee9797189bc922682c12019-04-08T12:26:00+00:00David ChampelovierCourse à pied24 heures de l'Isère à Tullins, ou mes débuts dans le monde de l'ultra-marathon...<p>Il y a un an, je ne savais même pas qu'il existait des épreuves de 24 heures de course à pied.
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Il y a trois mois, je n'avais encore jamais couru 40 km.
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Il y a un mois, je décidai qu'une participation aux 24 heures n'était pas complètement stupide.
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Il y a deux jours, j'ai concrétisé ce rêve complètement fou. Et j'y retournerai.
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<h2>Comment en suis-je arrivé là ?</h2>
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Je cours depuis une dizaine d'années. Au départ, c'était en complément du vélo, pour l'hiver. Jusqu'à 1000 km par an. Dès qu'il faisait beau, je sortais plutôt le vélo que les baskets, alors ça limitait mon entraînement de course à pied, ainsi que ma progression.
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J'ai bien essayé d'ajouter du dénivelé et d'allonger les distances, mais je me suis très longtemps heurté à mes limites. Je me souviens de terribles courbatures en 2014 après mes premières sorties de 2 heures. A chaque fois, c'était la même chose: une semaine pour m'en remettre. Ce fut ainsi jusqu'en 2016-2017. Je m'étais mis en tête que la course à pied ce n'était pas pour moi, que mon corps n'était pas fait pour ça.
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Et puis la situation s'est débloquée naturellement, sans même y penser. En 2017 et 2018, j'ai couru plus fréquemment, souvent plusieurs jours de suite, et j'ai pu allonger les distances. 2400 km par an pour ces deux années. J'en suis arrivé à pouvoir enfin courir 20 km sans avoir besoin d'une semaine de récupération. Aujourd'hui, je peux courir 20 km par jour presque tous les jours, à condition de ne pas les courir à une allure de semi-marathon, bien entendu.
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20 km par sortie, 2400 km par an, c'est pas mal mais on est encore loin de l'ultra-marathon.
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J'ai pensé m'inscrire à un marathon en 2018. Mais il y a deux choses qui me rebutent: ces épreuves affichent complet des semaines à l'avance, et il y a bien trop de monde pour moi qui n'aime pas la foule. Alors je me suis promis de tenter un marathon en <i>off</i>, un jour, c'est-à-dire en solo avec ma poche à eau sur le dos...
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L'occasion s'est présentée pendant l'hiver 2018-2019. Moins envie de vélo, et toujours cette envie de longue distance à pied qui me titille malgré mes difficultés passées. Je me chronomètre sur un semi-marathon en décembre, puis je cours mon premier marathon fin janvier, avec un résultat plutôt rapide, de bonnes sensations et une récupération en quelques jours.
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Alors vient l'envie de recommencer. Le premier dimanche de mars, de manière tout à fait improbable, je prends mon sac et pars pour courir 50 à 60 km. Tout à fait improbable car premièrement il faisait un temps idéal pour faire du vélo, et deuxièmement, ayant couru 20 km la veille, je n'avais pas particulièrement bien préparé mes jambes pour courir 60 km. Non seulement j'ai couru mes 60 km, mais surtout j'y ai pris beaucoup de plaisir: j'ai enfin retrouvé à pied les sensations que je connais à vélo, celles de pouvoir poursuivre l'effort pendant des heures sans que rien ne puisse m'arrêter. Et j'ai couru vite: 60 km en 5h05. Et en trois jours, j'avais parfaitement récupéré.
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Nous sommes alors à moins de 5 semaines des 24 heures de l'Isère. Je le sais, car c'est sur mon calendrier. C'est sur mon calendrier car j'ai suivi la course avec beaucoup d'intérêt l'an dernier, et je compte bien la suivre de nouveau cette année. Je l'avais suivie, car Olivier, avec qui j'ai fait pas mal de vélo dont des BRM il y a quelques années, y participait. Et avec une magnifique performance à la clé (plus de 200 km), surtout pour une première participation.
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Là, tout s'enchaîne très vite. Avec 300 km en janvier et 300 km en février, je constate que mon entraînement est tout à fait compatible avec une participation aux 24 heures. Les 400 km de mars achèveront de confirmer cela. Les week-ends s'enchaînent, les longues sorties aussi, et la récupération est toujours bonne à excellente. Une sortie de 30 km sera passée à discuter avec Olivier de ses 24 heures de l'an dernier. Il avait posé son sac, chaussé ses baskets, et couru. Point. Et au final ça avait fait 200 km. J'aime quand c'est aussi simple. Je finis par m'inscrire au dernier moment, à une semaine de l'épreuve, malgré les incertitudes côté météo.
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<h2>Derniers préparatifs</h2>
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A ce stade, n'ayant jamais couru plus de 5 heures et m'apprêtant à courir 24 heures, je pars dans l'inconnu mais je pense pouvoir anticiper un certain nombre de mes points forts et de mes points faibles:
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<li>Les pieds. Point fort ou point faible ? Je ne sais pas. Je n'ai jamais rien fait de particulier à mes pieds pour pouvoir courir longtemps. Cela fait des années que je n'ai pas eu d'ampoule, ou du moins qu'elles ne m'ont pas gêné. Les sorties longues récentes ont juste laissé quelques irritations, parfois une ampoule que je n'ai pas eu besoin de traiter. Et de petits hématomes sous les ongles (sans doute parce que j'ai couru avec des ongles trop longs). En fait, mes pieds se sont faits au fil du temps. OK, mais 24 heures c'est autre chose. Comme il serait trop bête de devoir abandonner pour cause d'ampoule ou autre irritation aux pieds, je mets toutes les chances de mon côté. Une semaine avant la course, j'applique quotidiennement la crème la plus célèbre dans le monde du trail. Jusqu'au jour de la course, où j'y passe encore plus de temps, en me massant longuement. Eh bien cela aura fonctionné à merveille. Mon petit orteil gauche, qui était devenu mon point faible sur les dernières sorties longues, qui commençait à chauffer au bout de deux heures, n'a pas bronché le jour de la course.</li>
<li>Les muscles et les tendons. Plutôt un point faible. Certes, j'ai pu accumuler 1000 km en trois mois sans le moindre soucis, mais en fin de sortie longue, je sens que je suis un peu à la limite, même si la récupération a été rapide à chaque fois. 24 heures, ce sera compliqué. C'est là ma plus grande inquiétude. Surtout l'inquiétude d'atteindre un point de non-retour: la blessure. Comment savoir quand est-ce que je dois m'arrêter ? Quel niveau de douleur dois-je accepter de supporter sans tout casser ?</li>
<li>La gestion de l'effort. Clairement un point fort, à condition de partir doucement. 10 km/h maximum. La gestion de l'effort, elle me vient des longues distances à vélo. Bien s'hydrater régulièrement, dès le départ. Bien manger, dès le départ aussi. Manger peu à la fois, sinon c'est le coup de barre assuré, voire les problèmes digestifs. Contrairement aux idées reçues, il n'y a pas besoin de beaucoup manger sur ce genre d'épreuve où l'on brûle exclusivement de la graisse. Le cerveau a besoin de sucre, mais les muscles brûleront de la graisse, et si l'alimentation a été équilibrée pendant les semaines précédant l'épreuve il n'y a aucune inquiétude à avoir. Le repos de la dernière semaine achève naturellement le remplissage des réserves, sans avoir besoin de recourir à des goinfreries de veille ou d'avant-veille d'épreuve.</li>
<li>Le mental. Plutôt un point fort, de mon expérience des BRM. On me dit que l'on s'ennuie à tourner en rond sur un circuit d'un kilomètre. Je suis persuadé que je ne m'ennuierai pas, et cela se vérifiera.</li>
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<h2>L'épreuve</h2>
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Brisons tout de suite le suspens, afin de ne pas fausser la lecture du court récit de ma course. Mon unique objectif était de passer un maximum de temps en piste (si, si), mais je n'y ai passé qu'un peu plus de 11 heures, et au bout de 12 heures j'étais dans le train du retour.
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Nous sommes entre 70 et 80 au départ. Le genre d'épreuve plutôt confidentielle, donc, et ça, ça me plaît beaucoup. Et surtout, je suis impressionné par la grande variété des concurrents. Je le savais un peu à l'avance, mais vécu de l'intérieur, c'est encore autre chose. Le doyen a 80 ans et il parcourra plus de 138 km. Il y a des jeunes et des moins jeunes, des gros et des maigres, des marcheurs et des coureurs, des concurrents qui marcheront tout le long, d'autre qui alterneront course et marche, des coureurs avec assistance et d'autre sans, etc. Trouvez moi d'autres compétitions sportives avec autant de variété... Il suffit de mettre ses chaussures (dépareillées pour certains, des tongues pour d'autres !) et de marcher ou courir. Et surtout ne pas se fier aux apparences: la plupart d'entre eux auront l'immense mérite de terminer l'épreuve, et impossible de prédire à l'avance, rien qu'en les observant, quel sera le classement final de chacun. Voilà ce qui m'a occupé pendant le temps que j'ai passé sur le circuit: observer les stratégies, les démarches, ces concurrents tous très différents mais qui n'avaient qu'un objectif en tête: tenir 24 heures.
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Mis à part ça, je gère mon départ comme prévu. J'utilise ma montre sur les deux premières heures pour ne pas dépasser les 10 km/h. Je règle mon rythme de ravitaillement et d'alternance course/marche: après quelques hésitations (ravitaillement à chaque tour sur les premiers tours), je décide de me ravitailler tous les deux tours et d'en profiter pour marcher environ une minute. Plus tard, je déciderai de ne marcher qu'à partir du ravitaillement, plutôt que de commencer un peu avant. De nombreux tours s'enchaînent sur mon rythme de croisière. Sur le circuit mesuré à 1025 m, j'alterne des tours à 6 minutes (sans ravitaillement) et des tours à 6'30" ou 7' (ravitaillement et marche).
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Les quadriceps commencent à se faire sentir au bout de 3 heures de course seulement. En courant à 10 km/h, ce n'est pas normal, car cela ne m'arrivait pas à l'entraînement en courant pourtant nettement plus vite et plus longtemps. A ce moment-là, je sais que c'est une difficulté et que ça ne va pas aller en s'arrangeant, mais je reste entièrement concentré sur l'objectif. Je vais faire avec. Il y aura en effet moyen de courir encore de nombreuses heures dans cet état.
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L'alimentation et l'hydratation se passent bien. J'ai un peu trop mangé pendant les premiers tours, alors il est arrivé par la suite que la nourriture ait un peu de mal à descendre. Mais cette sensation n'a jamais été tenace ni, donc, gênante. J'ai par la suite réduit les rations et privilégié des aliments qui passent mieux comme des morceaux de pomme. Je n'ai surtout pas cédé à la tentation du premier plat chaud (purée) ni du deuxième (des pâtes je crois).
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Côté alimentation, une petite alerte intestinale est arrivée après 7 heures, ou 8 heures, je ne sais plus très bien. Passage obligé aux toilettes, et l'occasion de me rendre compte que les quadriceps sont vraiment, vraiment mal en point. Mais ça repart sans trop de problème. Je fais attention à bien me réhydrater après ça. Il ne fait pas chaud donc pas trop de risque de ce côté-là. Il a plu quelques gouttes, mais pour moi les conditions sont presque idéales. Certes, le vent est un peu pénible. J'ai commencé la course en court et avec les manchettes, j'ai laissé les manchettes assez rapidement pour les reprendre avant les premières gouttes, puis j'ai sorti le k-way et je me sens bien comme cela.
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On approche les 10 heures de courses. Mes temps au tour sont désormais plutôt de 6'30" à 7" pour les tours sans ravitaillement, et pas loin de 8 minutes (voire plus pour certains tours) pour les tours avec ravitaillement. Ce rythme de croisière me convient assez bien, mais la transition marche-course est de plus en plus difficile après les ravitaillements. Et même la marche devient compliquée, en ce sens qu'elle n'est plus tout à fait reposante pour les muscles.
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Les places, elles, se grapillent vite, à ma grande surprise. Cela fait un moment que je suis dans le top 10. Je conserve ma 7ème ou 8ème place malgré la pause aux toilettes et mon allure qui faiblit. J'apprends l'abandon du favori de l'épreuve.
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Déjà bientôt les 100 km ! Vers les 90 km, je décide que je ferai une pause à 100 km ou 100 tours pour prendre soin de mes pieds. Il me semble avoir un début d'ampoule au niveau du tendon d'Achille gauche. Je suis 5ème au classement après 11 heures de course, avec 100 km au compteur. Finalement j'attends de franchir les 100 tours. Je m'installe, repasse soigneusement de la crême sur mes pieds pour affronter la deuxième moitié de la course. Bonne nouvelle: les pieds sont en excellent état. Une légère gêne sous le talon gauche, et un ongle d'orteil un peu sensible, toujours au pied gauche. Mais cela signifie aussi une mauvaise nouvelle: il n'y a pas d'ampoule au niveau du tendon d'Achille, c'est le tendon lui-même qui se plaint... J'ai dû rester assis au stand 5 minutes, et quand je repars c'est l'enfer pour tous les groupes musculaires. Beaucoup de mal à marcher. J'essaye de trottiner. Olivier, qui suivait le live, écrira sur les réseaux sociaux que ma foulée n'était pas très aérienne lors de ce passage sur la ligne... Je fais un tour comme cela, je ne sais plus très bien si c'était en marchant ou en trottinant, mais même en marchant ça continue à faire mal alors je m'arrête de nouveau aux stands au tour suivant. Je regarde l'horaire des trains sur mon téléphone: dernier train à 22h09, il est un peu plus de 21h15, aller je n'ai plus rien à faire ici. Je remballe mes affaires, je valide mon 101ème tour en rendant ma puce.
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Il est toujours difficile de savoir si l'on a eu raison d'abandonner ou non. La phase la plus intéressante sur ce type d'épreuve, c'est la nuit. J'étais venu pour cela, et là, la nuit a eu à peine le temps de commencer. Si je me suis soigneusement occupé de mes pieds après 100 tours, c'était pour repartir pour 100 autres tours. Mais il y a un moment où il faut se rendre à l'évidence. On peut avoir des hauts et des bas, mais quand les muscles et les tendons sont cuits, en course à pied, il faut savoir s'arrêter. J'aurais aimé pouvoir continuer à marcher toute la nuit, juste marcher, mais même cela j'en étais incapable.
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Mon retour confirmera cela: la moindre marche à descendre dans les transports fut un calvaire. Pour le dernier km jusqu'à chez moi, à pied, il m'a fallu de longues minutes pour arriver à me remettre à marcher. J'ai suivi le live de la fin de la course le lendemain, et en constatant la fraîcheur musculaire de ceux et celles qui tentaient alors le record du tour, je me suis dit que je n'avais pas de regret à avoir: mes jambes n'étaient pas faites pour tenir 24 heures ce jour-là.
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Inversement, je rassure le lecteur sur le fait que je me suis semble-t-il arrêté suffisamment tôt pour ne pas me blesser. En effet, deux jours après l'épreuve, je peux marcher (lentement mais longtemps), et les bobos devraient se guérir tout seuls avec un peu de repos.
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Merci à l'organisation, aux bénévoles, et à tous les participants. C'est une épreuve à laquelle on s'attache. Un circadien (on appelle ainsi les coureurs des épreuves de 24 heures) ne fait qu'une à deux épreuves de ce type par an. Ce qui fait qu'à Tullins, il y a pas mal d'habitués. Je reviendrai, pour y reprendre une dose de plaisir, et peut-être aussi de revanche.
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A la question de savoir si j'avais ou non réellement l'envie et les capacités de terminer cette épreuve... L'envie, oui, les capacités peut-être pas. J'ai repoussé un certains nombre de barrières en course à pied ces derniers mois, et celle-ci arrivait un peu tôt. L'avantage, c'est que j'ai accumulé de l'expérience en vue de ma prochaine tentative. Et puis, mine de rien, je n'avais jamais couru plus de 60 km (et même 40 km il y a juste deux mois et demi !), et là je franchis les 100 km d'une seule traite, comme si de rien n'était (hormis les soucis musculaires). Alors non, je ne regrette pas d'avoir tenté ce challenge.
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Merci à tous ceux qui m'ont directement ou indirectement motivé pour participer, à ceux qui m'ont suivi et encouragé pendant l'épreuve via les réseaux sociaux, à Olivier pour ses précieux conseils (je compte sur ta participation l'an prochain), à Anne-Marie qui a fait le déplacement en soirée exprès pour nous encourager, à la championne Carole pour ses encouragements et ses conseils sur la piste, et à tous les autres participants sans qui cette épreuve serait effectivement juste une succession de tours de circuit à mourir d'ennui, or c'est tout le contraire de ce que j'ai vécu.
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NB: J'ai trop de mal à filtrer les spams sur ce blog, donc les commentaires sont fermés. Merci d'avance d'utiliser les réseaux sociaux pour cela.
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</p>Glandon d'automneurn:md5:460f06685db7d21606d64f2263f0e9882015-10-31T23:00:00+00:00David ChampelovierNon classé<p>
En ce 31 octobre, je rends visite au col du Glandon, que je n'ai pas encore vu cette année...
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C'est ma plus longue sortie depuis le 31 mai dernier !
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Cela faisait plusieurs semaines que ce parcours me titillait. Mais, après plusieurs mois consacrés essentiellement à des sorties courtes (rarement plus de cinq heures de vélo), j'ai du mal à me motiver. Surtout que le mulet a repris du service et que l'on n'est plus du tout en été, niveau températures et ensoleillement.
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Ce parcours, c'est le tour de Belledonne, un classique pour moi, en passant par le col du Grand Cucheron puis celui du Glandon.
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Je pars donc ce samedi matin à 6h45 avec le vélo d'hiver, mon "mulet", pour un tour qui devrait être bouclé autour de 16h. Le mulet, lui, n'a plus grimpé le col du Glandon depuis le BRM 300 de juin 2012 !
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La tenue d'hiver est de rigueur au départ: il fait moins de quatre degrés.
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Surtout, et ce que je n'avais pas prévu, c'est le brouillard dans la vallée du Grésivaudan. Une couche de quelques mètres de hauteur, dont je m'extrais complètement en haut de chaque petite bosse, mais qui rend ma progression périlleuse le reste du temps. Surtout entre Froges et Goncelin. Ce n'est pas très raisonnable, heureusement les automobilistes sont prudents et j'arrive enfin à Pontcharra où la montée va pouvoir commencer.
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La montée est douce jusqu'à la Rochette, puis un peu plus sévère pour rejoindre la vallée des Huiles qui doit me conduire au col du Grand Cucheron.
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Un premier arrêt me permet de manger et d'échanger les gros gants contre des mitaines. Avec le froid, il y aura aujourd'hui un peu plus de pauses que d'habitude. En effet, je ne peux pas m'alimenter en solide avec mes gros gants. Il y aura d'autres pauses pour me vêtir et me dévêtir, en fonction des températures.
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Seul un troupeau de vaches me ralentira dans la vallée des Huiles. Plus loin, je commence à avoir froid aux doigts, les champs sont gelés. Comme toujours par grand froid, la manette de vitesses droite a du mal à monter les pignons. Mais les quatre derniers kilomètres d'ascension sont tout proches et je vais pouvoir me réchauffer. Je fais attention à ne pas glisser sur les feuilles humides sur les pentes à 10%.
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Le col est en vue, et le soleil avec ! J'ai quelques minutes d'avance sur mon temps de passage de l'an dernier avec le vélo d'été: tout baigne. Aujourd'hui, je roule très cool. Pas question de vider mes réserves trop tôt, et je n'ai plus trop de repères sur cette distance. Alors je mange tout le temps.
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Comme je m'y attendais, la descente du Grand Cucheron est tout à fait praticable. Ce versant est ensoleillé, il y a bien des feuilles sur la route mais elles sont sèches.
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Je m'engouffre inévitablement dans la vallée de la Maurienne où je retrouve... le brouillard. Pas longtemps, mais cela suffit pour me contraindre à m'arrêter à l'abri, pour manger un premier sandwich et enfiler les gants longs à nouveau.
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Je commence à croiser des cyclistes. Le temps passe vite et je me retrouve déjà au pied du col du Glandon, à St-Etienne-de-Cuines !
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Je remplis les bidons, avale un deuxième sandwich, quitte les gants longs et le bonnet et c'est reparti. Malgré toutes ces pauses, je suis encore dans les temps de 2014.
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A partir de là, je vais me régaler. L'appareil photo va sortir très souvent de ma poche arrière pour immortaliser cette journée. Les paysages d'automne sont splendides.
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Je double un cycliste tôt dans la montée, et je n'en reverrai plus jusqu'au col. La circulation (voitures, motards) est presque inexistante. Je verrai quelques randonneurs, quelques chasseurs.
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Le replat de St-Colomban-des-Villards est le bienvenu, car par la suite la pente ne me laissera presque plus de répit.
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Le restant de la montée se fera presque exclusivement sur mon plus petit développement: 30 dents à l'avant, 28 à l'arrière, sans jamais forcer. Le mulet n'a pas l'air tout à fait d'accord: il déraille au passage du pignon de 28. Pas de chute, tout rentre finalement dans l'ordre et j'y ferai attention jusqu'au sommet...
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Puis arrivent les trois à quatre derniers kilomètres: les plus difficiles. La route est maintenant à l'ombre. Il a un peu neigé cette semaine, la route a été salée et n'est nullement glissante. Je me sens bien, et même mieux que l'an dernier sur le même parcours.
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J'atteins finalement le col en avance sur mes prévisions. Je m'arrête pour prendre des photos et manger mon troisième mini sandwich. Je n'ai pas très faim: l'effet de l'altitude ?
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Au soleil, il ne fait pas froid, il n'y a pas le moindre vent. Je décide de me passer des gants longs pour la descente.
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La descente de l'Eau d'Olle est à l'ombre, la route est humide, et sur des pentes à 10 voire 12%, je suis prudent.
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<img src="https://www.champelovier.com/blog/data/images/2015-10-31/dscf3591.jpg" alt="" />
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<img src="https://www.champelovier.com/blog/data/images/2015-10-31/dscf3605.jpg" alt="" />
<p>
Le soleil réapparaît avant le Rivier d'Allemont. Nouveau remplissage des bidons, puis descente rapide sur Allemond.
</p>
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<p>
Une dernière pause sandwich avant Rochetaillé, je me dévêtis pour ne plus garder qu'une tenue d'été plus les manchettes et les jambières: on nous a annoncé 18 degrés aujourd'hui pour Grenoble !
</p>
<p>
La descente est rapide, les jambes tournent encore très bien, même si j'ai une vague sensation de faim qui ne me quittera pas jusqu'à l'arrivée.
<br/>
La circulation n'est pas trop dense. Certains passages à l'ombre sont humides. Vizille est atteint rapidement. Il reste la bosse d'Uriage, Gières puis un bout de voie verte est c'est plié, en neuf heures pile poil, dont seulement 8h32 de pédalage (8h57 l'an dernier avec le vélo d'été !).
</p>
<p>
Mon bon vieux Giant de 2003, avec ses 3x7 vitesses, a renoué avec la haute montagne. Quant à moi, j'ai renoué avec la longue distance et je ne suis pas mécontent du résultat. Le Glandon d'automne m'aura donné des ailes !
</p>Grimpée du Granier 2015urn:md5:322393997077be2678907c180b48652a2015-09-20T13:00:00+00:00David ChampelovierSport<p>
Je participe aujourd'hui à ma deuxième grimpée du Granier, avec un esprit de revanche.
</p<p>
Je l'avais écrit suite à la <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article82/deuxieme-grimpee-de-chamrousse-du-gmc-38">grimpée de Chamrousse</a> d'il y a deux mois: parmi les autres grimpées de la saison, s'il ne devait en rester qu'une, ce serait le Granier.
<br/>
Et, en effet, je n'ai pas refait de grimpée depuis juillet: beaucoup trop de vent de face dans le Benas en août, et une météo annoncée pourrie dimanche dernier pour Prapoutel. Pas de regrets: moins je fais de grimpées, plus je les savoure. J'en avais peut-être un peu trop fait l'an dernier en septembre.
</p>
<p>
<a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article74/grimpee-du-granier-2014">L'an dernier</a>, j'avais improvisé en me rendant au Granier. La veille, je m'étais explosé les jambes en course à pied, je ne m'en étais pas encore rendu compte au réveil, mais cela a eu une incidence sur la course. J'avais manqué de force dans la deuxième moitié. En fait, dès l'échauffement je m'étais rendu compte que ça n'irait pas. Les chiffres avaient donné 1146 m/h sur la grimpée, pas terrible pour du 9% de moyenne. Mon gabarit aurait dû me permettre de faire mieux.
</p>
<p>
Un an après, ma préparation est de meilleure qualité. Trois semaines avec du sport presque tous les jours, alternant vélo et course à pied, et avec souvent de l'intensité. Et pas la moindre fatigue.
</br/>
Il reste deux inconnues: ma capacité à gérer un effort de plus de 40 minutes d'une part, et ma motivation d'autre part. Concernant le premier point, il ne faudra pas partir trop vite: j'ai plutôt l'habitude, à l'entraînement, d'efforts de 20 à 25 minutes, et là on n'est pas tout à fait dans la même zone d'effort. Pour le deuxième point, c'est à voir: d'un côté, j'ai faim de grimpées après plus de deux mois d'attente, d'un autre côté j'ai un peu l'esprit ailleurs ces derniers temps.
</p>
<p>
Il est toujours un peu difficile pour moi de faire une grimpée chrono le dimanche, surtout quand il fait beau le samedi: je ne peux pas me retenir de rouler le samedi. Cette fois-ci, j'opte pour une balade de 2h30 avec tout juste une pointe d'intensité par moments. Une balade qui confirme que le matériel et le cycliste se portent bien, et qui ne devrait pas laisser de traces pour le lendemain.
<br/>
Pour le dimanche, j'hésite à faire une approche en voiture, pour économiser mes forces. Finalement, je ferai en 1h30 un bon échauffement en me rendant à Chapareillan.
</p>
<p>
J'arrive à Chapareillan un peu plus rapidement que l'an dernier, avec un bon vent de face, un peu usant mais qui m'aidera tout à l'heure au retour. Le timing est parfait: il reste 25 minutes avant le départ fictif. Juste le temps de récupérer le dossard, l'accrocher au maillot, manger quatre biscuits, avaler une crème de marrons, vider l'excédent d'eau des bidons, et enfin grimper un kilomètre entièrement en danseuse.
</p>
<p>
Puis, c'est déjà le départ fictif. Je me retrouve aux côtés du futur vainqueur du jour, mais je n'ai pas le temps d'accrocher ma corde entre son vélo et le mien...
<br/>
Le départ réel est un peu une cacophonie, mais contrairement à l'an dernier j'attache ma cale du premier coup. Ça dépasse de tous les côtés, je fais plus attention à ne pas tomber qu'à rouler vite. Quand je peux enfin lever les yeux et trouver mon rythme, je constate que le futur vainqueur s'est déjà envolé, comme à son habitude... Il terminera 2'18" devant le deuxième !
<br/>
Pas d'excès au départ cette année. Je ne me laisse pas impressionner par ceux qui me dépassent. La partie de yoyo va durer quelques minutes. Finalement, je me retrouve en chasse d'un groupe de cinq unités. En queue de groupe, je reconnais la championne du Team Vercors qui essaye de s'accrocher. Appelons-là Miss Team Vercors par la suite, car une longue partie de yoyo commence...
<br/>
Finalement, Miss Team Vercors est décrochée du petit groupe et je suis toujours 20 mètres derrière. Je vais rester là plusieurs kilomètres. Avoir un lièvre m'aura énormément aidé. Puis elle s'alimente et ralentit à cette occasion. Je reviens progressivement et l'encourage en la dépassant. On inverse les rôles: pendant les kilomètres suivants, c'est elle qui sera 20 ou 30 mètres derrière, jamais plus.
<br/>
Un gars de la Léchère revient de l'arrière à son rythme. J'apprendrai plus tard qu'il a 65 ans... Je me cale immédiatement dans sa roue. Après un passage un peu plus plat, il tarde à remettre du rythme, je jette un coup d’œil en arrière et constate que Miss Team Vercors est presque revenue sur nous deux, alors je prends les devants. Je me doute que ça ne durera pas longtemps.
<br/>
Les deux me redoublent. Je m'accroche. On aperçoit un groupe conséquent à seulement 150 mètres devant nous... Mais je sais très bien que je ne reviendrai pas sur ce groupe. Je sature, je décroche, je ne peux pas rouler plus vite. Je ne pense pas que mon rythme a baissé. Je pense simplement que le gars de la Léchère est plus rapide (puisqu'il est revenu de loin) et que Miss Team Vercors a retrouvé toutes ses forces. Et en effet, à un ou deux kilomètres du sommet, c'est elle qui prend les devants, et elle s'envole littéralement.
<br/>
Derrière moi, je ne vois personne. La fin s'annonce tranquille... Sauf que mes deux ex-compères dépassent un petit jeune du GMC 38 qui semble craquer. Connaissant le final, je ne m'affole pas, j'accélère un peu mon rythme mais sans excès. Je le dépasse dans la dernière épingle. Je me retourne plusieurs fois, mais il n'a pas les forces pour un sprint. Ça tombe bien: moi non plus. J'ai tout juste assez d'oxygène pour finir.
<br/>
Miss Team Vercors termine 31 secondes devant moi, le gars de la Léchère 10 secondes devant, et le jeune du GMC 38 4 secondes derrière.
</p>
<p>
Verdict final du chrono: 40'28", à comparer à mes 44'24" de l'an dernier. Je suis classé 31ème sur 69 (53ème/92 l'an dernier). Une première moitié de classement, avec un niveau un peu plus relevé que l'an dernier (j'aurais terminé 37ème sur 92 l'an dernier avec le temps de cette année), mais j'aurais rêvé d'un meilleur classement pour aujourd'hui.
<br/>
Strava m'indique 1264 m/h de vitesse ascensionnelle sur l'ensemble de la grimpée. Strava m'indique encore que sur les 2 premiers km, je ne suis allé que 12 secondes plus vite que l'an dernier (6'24" contre 6'36"), confirmant un départ sans excès. Strava m'indique enfin que sur les 7 derniers km, je gagne 3'23" par rapport à l'an dernier (29'52" contre 33'15"), à 1219 m/h ce qui confirme ma capacité, cette année, à rester au-dessus de 1200 m/h sur pas mal de kilomètres d'affilée.
<br/>
Surtout, cette année, je n'ai ressenti aucune lassitude sur cette montée, malgré les fortes pentes. Le temps est passé vraiment vite. J'étais motivé, et j'ai pris mon pied.
<br/>
Pas de problème de stratégie sur cette course: cette fois-ci, je n'ai pas perdu de place dans le dernier kilomètre, j'en ai même gagné une. Les deux autres de mon petit groupe étaient définitivement trop forts pour moi aujourd'hui.
<br/>
Avec 44'24" l'an dernier, et en regardant le classement avant la course, je m'étais dit que je me satisferais de 42', et qu'au mieux je pourrais descendre à 40'. Avec 40'28", je peux donc être satisfait. Après avoir gagné 4 minutes d'une année sur l'autre à Chamrousse, je gagne 4 minutes d'une année sur l'autre au Granier, sur une montée pourtant bien plus courte.
</p>
<p>
Mon prochain objectif est le cross d'entreprises le 3 octobre, dans deux semaines, sur un parcours de 7 km. Si les quelques kilos en moins sur la balance m'ont bien aidés cette année sur les grimpées, en revanche là ce sera tout plat... Et je pourrai alors mesurer ce que j'ai réellement gagné en puissance. Pourvu qu'il fasse frais. Car aujourd'hui, la fraîcheur m'a bien aidé.
</p>Deuxième grimpée de Chamrousse du GMC 38urn:md5:30a707af2bab02409d3241f8a3248d3a2015-07-11T23:00:00+00:00David ChampelovierSport<p>
Pour la deuxième année consécutive, je participe à la grimpée de Chamrousse
organisée par le GMC 38.
</p><p>
Pour plusieurs raisons, depuis quelques semaines, j'avais fait de cette grimpée
un objectif avoué.
<br/>
Il fallait de toute façon faire un choix entre la grimpée du
samedi et le BRA du dimanche, et faire ce choix suffisamment tôt de manière à
adapter en conséquence ma pratique du vélo, ces deux épreuves n'ayant rien à
voir l'une avec l'autre. La canicule ayant pointé son nez, le BRA fut éliminé
presque définitivement il y a deux semaines.
<br/>
Il restait à me préparer pour cette grimpée, plutôt exigeante car cumulant
1300 mètres de dénivelé positif. Une grimpée presque unique en son genre
en région grenobloise, l'autre étant celle de Prapoutel, dont les portes
me seront en principe fermées en septembre, puisque malheureusement les
courses en ligne UFOLEP ne sont plus accessibles cette année aux
non-licenciés. Une raison de plus pour ne pas rater celle de Chamrousse,
ouverte à tous.
<br/>
Enfin, j'ai hâte de redresser la barre suite à la grimpée de Savoyères
à laquelle j'ai participé il y a deux semaines. Un contre-la-montre
d'une demi-heure auquel j'ai participé par un après-midi de début de canicule
et après avoir déjà réalisé un effort du même genre le matin même en solo...
Un bon entraînement, et un bon test en conditions de chaleur, sans plus.
</p>
<p>
<strong>La préparation</strong>
</p>
<p>
Côté préparation, je suis confiant sur ma capacité à réaliser un temps
au moins aussi bon qu'en 2014, mon temps de 2014 (1h11'21") ainsi que
le classement (21/44) ayant pourtant déjà été satisfaisants pour ne pas
dire surprenants.
<br/>
Confiant, car à l'entraînement je grimpe plus vite que l'an dernier,
que ce soit en zone de confort (cf. mes cinq Chamrousse du 31 mai ou
encore le BRM 300 avec le mulet) ou en mode chrono.
Les deux kilos que j'ai perdus par rapport à l'an dernier, sans faire
vraiment d'effort pour cela, n'y sont pas étrangers, mais il n'y a pas
que cela.
<br/>
Côté effort chrono, ces deux dernières semaines ont été essentiellement
consacrées à des sorties n'excédant pas 80 km et multipliant les efforts
intenses de 10 minutes à plus d'une heure d'affilée.
<br/>
Confiant enfin, car à neuf jours de la grimpée, je me suis testé sur la
montée de Chamrousse, au chrono, et que le test fut concluant.
</p>
<p>
<strong>La stratégie</strong>
</p>
<p>
L'an dernier, pour ce qui était ma première course en ligne, j'avais
commis des erreurs stratégiques dans ma grimpée de Chamrousse, erreurs
qui m'avaient coûté des places au classement.
Notamment, j'avais pris de trop longs relais en tête d'un groupe de quatre
sur des portions où la pente ne m'était pas trop favorable.
<br/>
Cette année, la stratégie est sage et simple.
<br/>
Jusqu'au croisement avec
la route du Luitel, soit une trentaine de minutes de course, les pentes
me sont favorables (c'est-à-dire plutôt fortes, 8% de moyenne).
Je ne devrais pas avoir de mal à grimper vite, plus vite qu'à l'entraînement,
motivé par les unités qui vont, naturellement et successivement, se
décrocher des pelotons devant moi. Dans ces conditions, je m'amuse, je ne
vois pas le temps passer, c'est l'idéal.
<br/>
Dès Prémol, à une dizaine de minutes du Luitel, il faudra en revanche que
je cherche à constituer un petit groupe, de mon niveau, pour profiter
des roues dans la portion qui suit, qui dure une vingtaine de minutes
et qui est un peu trop plate.
<br/>
Enfin, à partir d'une épingle à droite, là où la pente s'accentue de
nouveau, je donne tout sur le quart-d'heure qui reste, profitant du repos
(tout relatif) qui a précédé. L'objectif est de semer un maximum d'unités
en accélérant progressivement. C'est la seule stratégie viable étant
donné qu'il ne faut pas compter sur mes qualités de finisseur.
Et aussi compte tenu du fait que, je l'ai remarqué sur les grimpées en ligne
précédentes et cela me surprend encore, j'ai toujours l'impression de me
faire dépasser au finish par des coureurs qui auraient sans doute pu me
prendre une ou deux minutes sur l'ensemble de la montée, s'ils avaient
simplement roulé de façon régulière tout le long, à leur rythme...
</p>
<p>
<strong>La course</strong>
</p>
<p>
Le jour J, les conditions de course s'annoncent moyennes.
J'ai mal dormi, la canicule n'a fait qu'une pause éphémère en milieu de
semaine, mais avec un départ à 9h30 ça devrait aller.
<br/>
Je vais à Uriage à vélo, je m'inscris, j'accroche mon dossard et, ne
voyant aucune tête connue, je grimpe m'échauffer au-dessus de Belmont.
Un échauffement normal, sauf qu'il fait déjà chaud.
J'avale une crème de marron et je redescends. Je remplis aux deux-tiers
mon bidon de 800 cl, une quantité qui s'avèrera un peu juste, surtout
parce que le départ, initialement prévu pour 9h15, sera donné à 9h30,
et qu'entre temps nous patientons sous le soleil...
<br/>
Cela laisse du temps pour discuter avec Vincent et Olivier.
</p>
<p>
Le départ est donné, enfin. Départ fictif, puis départ réel.
Il est 9 heures 33 et 40 secondes. Je retiens cette heure par cœur,
car j'ai des repères chronométriques sur quatre points intermédiaires.
Ces repères serviront éventuellement à mieux réguler mon rythme, en effet
je n'ai aucun indicateur physique (pas de cardio-fréquencemètre) mais je
connais la route par cœur.
<br/>
Je vois rapidement Olivier s'envoler, mais contrairement à l'an dernier,
je ne perds pas trop de temps à remonter des cyclistes, je ne me fais
pas trop enfermer. Le groupe de tête reste un bon moment en ligne de mire,
mire que j'avais rapidement perdue l'an dernier.
Vincent, juste derrière moi au départ, est distancé tout de suite.
Bizarre, je n'ai pas l'impression d'un départ si rapide.
<br/>
Je joue un bon moment à Pac-Man: je gobe les
cyclistes qui décrochent déjà des pelotons de devant.
Aucun repère jusque-là, le premier repère se situera vers la vingt-deuxième
minutes... Sauf qu'avant cela, je dépasse la gagnante de l'an dernier. J'ai retenu qu'elle avait gagné en environ 1h08,
donc je suis surpris de la dépasser car ayant réalisé 1h11 moi-même
l'an dernier, je ne m'attends pas à faire trois minutes de moins cette
année. Je dépasse doucement, nous formons un groupe de trois à cet instant,
mais elle décroche assez vite. A cet instant, je me pose des questions,
car soit je suis parti trop vite, soit je suis en super forme.
Je me sens bien, la route s'ombrage au fil des kilomètres, donc je décide
de ne plus m'occuper que de ce qui se passe devant moi.
<br/>
Le repère à 22 minutes (basé sur ma course de 2014) est atteint en environ
21 minutes, ce qui confirme le départ rapide. Ce repère se trouve dans la
dernière épingle qui précède la longue portion, raide par endroits, qui
précède Prémol. Puisque j'ai des bonnes jambes et que la pente m'est favorable,
j'accélère encore le rythme. Il faut que je songe déjà à constituer un petit
groupe, mais pour l'instant je roule seul. Ce qui est frustrant, c'est
qu'un gros groupe roule 30 secondes devant, l'écart diminue mais je ne
parviendrai pas à le rattraper. Je me contente de gober,
encore, quelques unités. J'apprendrai plus tard qu'il y avait Edwige Pitel dans ce groupe.
<br/>
Prémol arrive, sa courte descente, la remontée en faux-plat qui fait mal
parce qu'il faut de nouveau appuyer fort après le repos de la descente.
Puis de nouveau de belles pentes jusqu'au Luitel. Nouveau repère
chronométrique: mon avance a encore un peu augmenté.
<br/>
En guise du petit groupe que j'avais rêvé de constituer, nous sommes...
deux. Sur les portions plus plates, je ne peux faire mieux que prendre
la roue de devant. Nous roulons à un bon rythme, si bien qu'à mon repère
chronométrique suivant (où j'estime alors pouvoir terminer en 1h08 ou 1h09)
je suis toujours dans la roue de mon camarade de route alors que j'étais
censé passer devant et accélérer.
<br/>
La pente augmente, et il va toujours aussi vite. Bigre ! Entre temps,
sur les portions plates, j'avais remarqué qu'au moins deux cyclistes
étaient en train de revenir, mais nous les tenons encore à distance
respectable.
<br/>
A l'épingle à gauche qui précède l'Arselle, je me décide à prendre les devants.
Ou plutôt, à attaquer: je prends le virage relativement à l'intérieur
et je pousse fort sur les pédales. Mon camarade est distancé.
J'ai nettement accéléré, mais c'est difficile. La portion plate
de l'Arselle n'est pas à mon avantage. Puis ça remonte. Je suis chassé,
et ce n'est pas une position favorable, d'autant plus que les deux autres
semblent revenir sérieusement. Je pense alors à un final à quatre, comme
l'an dernier. Non, je n'en veux pas ! Je ne veux pas finir une fois de
plus quatrième d'un groupe de quatre ! Alors j'appuie encore plus fort
sur les pédales. Arrive le panneau Chamrousse. Puis le rond-point où l'on
tourne à droite. Il reste quelques centaines de mètres. Les deux autres
reviennent au sprint... exercice impossible pour moi à ce stade, alors
je me fais manger dans la dernière ligne droite. Il reste alors le
quatrième, qui lui aussi semble revenir, et bon sang qu'est-ce que la
ligne d'arrivée est loin ! Dans un dernier sursaut, je me dresse sur
les pédales et je donne tout. Et je réussis à sauver une place, après
m'en être fait chiper deux.
</p>
<p>
A l'arrivée, je calcule que je suis monté en environ 1h07'30", soit
environ 4 minutes de moins que l'an dernier ! Et 5 minutes plus vite
qu'à l'entraînement jeudi dernier. C'est énorme.
</p>
<p>
<strong>Le bilan</strong>
</p>
<p>
De cette grimpée, je retiens des points positifs et des points à améliorer.
<br/>
Ce qui est positif, c'est que j'avais presque les jambes pour suivre, du moins sur les 45 premières minutes, le groupe qui a joué la dixième (quinzième ?) place. J'étais 30 secondes derrière à Prémol. Je termine à 1'30" des derniers de ce groupe. Avec encore un peu de progression, je pourrai m'intégrer à ce groupe et cela simplifiera la course, notamment sur la portion moins grimpante.
<br/>
Parmi les points à améliorer, il y a le départ. Je suis parti vite, mais je pense que je sous-estime encore mes capacités sur les départs de courses en ligne, parce que j'ai peur de partir trop vite, parce que je suis à l'écoute de mes sensations, celles qui vont déterminer la suite. Je passe trop de temps à dépasser ceux qui sont devant moi et qui roulent moins vite, et je ne me sens pas à l'aise à doubler dans un peloton. Mais j'ai progressé, notamment je n'ai pas fait d'à-coups cette fois-ci lors de mes dépassements. Mais j'ai un peu trop regardé ce qui se passait derrière moi sur la première moitié de la course.
<br/>
Un autre point à améliorer est le finish. Là aussi, peut-être que je me sous-estime. Je ne pense pas que j'aurais pu semer, dans le dernier kilomètre, les deux cyclistes qui me pourchassaient. Cependant, j'aurais dû tenter le sprint avec ces deux-là, dans les deux cents derniers mètres, et non seulement avec le quatrième. Ils avaient dépensé plus d'efforts que moi pour me rattraper, j'avais donc un avantage et j'aurais au moins dû essayer. Plus facile à écrire qu'à faire, hélas, mais ça doit pouvoir se travailler.
<br/>
</p>
<p>
J'ai le sentiment d'une mission bien accomplie pour cette année, et j'ai des pistes pour revenir encore plus fort l'an prochain, bref tout ceci est très positif.
<br/>
Je vais essayer de progresser encore cette année. Cela passera par des contre-la-montre: peut-être le Benas, dans lequel j'ai mis la barre très haut l'an dernier et qui n'est pas idéal pour mon gabarit, peut-être Murianette en septembre (la barre est là aussi très haute). S'il ne devait rester qu'un seul objectif, je prendrais sans hésiter la grimpée en ligne du Granier: une performance très moyenne l'an dernier, pour des pentes qui doivent me convenir.
<br/>
Et puis, je me fais plaisir aussi à pied. Et comme j'ai un objectif début octobre sur 7 km, il paraît qu'il faut que je commence à me préparer dès maintenant.
</p>Cinq Chamrousseurn:md5:7a8d978966191f64ff2074fd8bfa48ca2015-05-31T23:00:00+00:00David ChampelovierDéfis<p>
Le dernier dimanche de mai, c'est Chamrousse.
</p><p>
Entre la saison printanière et les premières chaleurs estivales, entre les derniers BRM et les grands cols des Alpes, la fin du mois de mai est une bonne période pour ce genre de défi.
<br/>
Ce défi personnel consiste à enchaîner le plus grand nombre d'ascensions de Chamrousse dans la journée. Chamrousse est l'une des plus longues ascensions qu'il est possible de réaliser à proximité immédiate de Grenoble. Depuis Uriage, il y a environ 1300 m de dénivelé à gravir. Compter cent à deux cents mètres de plus selon que l'on part de la vallée de la Romanche (par le Luitel) ou de celle de l'Isère (depuis Gières par exemple).
</p>
<p>
En 2010, j'en enchaînais deux. Le <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article8/et-un-et-deux-et-trois-chamrousse">29 mai 2011</a>, trois. Le <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article33/cingle-de-chamrousse-et-de-quatre">27 mai 2012</a>, quatre.
<br/>
A réussir une ascension de plus tous les ans, je sentais bien que cette série ne pourrait pas se poursuivre très longtemps. En 2013, je m'arrêtais à trois, n'étant pas réellement motivé pour en faire davantage. Je m'étais rattrapé quelques jours plus tard en enchaînant <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article54/challenge-du-mont-noir">cinq ascensions du Mont Noir</a>. Le 25 mai 2014, sans grande conviction je décollais un peu trop tard de chez moi et, après deux montées, alors en contact par sms avec les participants du BRM 600, je décidais de partir à leur rencontre à la mi-journée, mettant par conséquent un terme à ma quête.
</p>
<p>
Arrive alors le 31, dernier dimanche du mois de mai 2015.
<br/>
Cela fait plusieurs semaines que j'y pense, et avec d'autant plus d'intérêt que ce mois de mai se déroule à merveille: déjà quatre sorties de plus de 7 heures, dont trois très montagneuses, toutes terminées en bonne condition et une récupération presque totale en 48 heures.
<br/>
J'ai même failli tenter le coup lundi dernier. Et puis, ayant roulé longtemps l'avant-veille, je me suis dit que les conditions n'étaient pas toutes réunies. De plus, l'orage menaçait en cours d'après-midi.
</p>
<p>
La veille, je mets en place mon plan de route.
<br/>
Plusieurs choses ont changé depuis les quatre ascensions de 2012. D'abord, j'ai un vélo nettement plus léger, plus adapté aux longues sorties montagneuses par son poids et son confort. Il a déjà fait ses preuves dans ce domaine. Ensuite, la logistique est un peu plus compliquée, car à vélo depuis chez moi, il me faut maintenant 20 à 30 minutes supplémentaires pour atteindre le pied de la montée.
<br/>
Ayant un instant imaginé me rendre à Uriage en voiture, j'y ai finalement renoncé. Cela ne m'aurait pas épargné d'emporter avec moi l'éclairage pour les premiers kilomètres. Je conserve le principe de l'autonomie totale: je pars avec tout ce dont j'aurai besoin dans la journée, nourriture comprise, et je garderai tout ce dont je n'aurai plus besoin au fil des heures: vêtements, éclairage.
<br/>
Je prévois large pour le plan de route: la tête va toujours mieux en prenant de l'avance qu'en prenant du retard. Je prévois la même durée pour toutes les rotations: cela me permettra de prendre l'avance dans les premières montées, puis de consommer cette avance dans les suivantes.
</p>
<p>
<strong>Le plan</strong>
</p
<p>
Le plan consiste à rallier une première fois Chamrousse par Gières, Venon, le Pinet, les Seiglières, puis de faire toutes les autres ascensions depuis Uriage, soit par les Seiglières soit par Prémol. Je prévois une demi-heure pour atteindre Gières, puis 2h30 pour gravir Chamrousse 1750. Ce n'est pas excessif pour ce versant, pour une progression en grande partie dans la nuit noire, et pour un démarrage en douceur après un petit-déjeuner relativement copieux.
</p>
<p>
Cette année, j'ai mis de côté la montée par le col du Luitel depuis Séchilienne. J'ai tout essayé avec cette montée sur ce challenge. En 2011, je l'avais placée en première position, mais comme je partais pour en faire trois, j'avais tout fait de jour, en particulier la dangereuse portion Gières-Uriage-Vizille. En 2012, avec le Giant, je l'avais placée en deuxième position, empruntant alors le col du Luitel dans le sens de la descente avant de remonter. Un calvaire à descendre, avec des freins amoindris. En 2013, rebelote mais avec le Scott au freinage bien plus mordant, et pourtant toujours une galère à descendre. En 2014, j'avais repris l'idée de la première position: j'avais alors perdu trop de temps à faire tout le tour jusqu'à Séchilienne par la vallée.
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Pour cinq montées, je ne veux ni perdre tout ce temps à rallier Séchilienne, ni faire cette pénible descente. Alors, pas de Luitel. A aucun moment je ne fuis ses difficiles pentes, mais sans Luitel mon challenge s'en trouve simplifié. Ou pas: ce Luitel, je l'ai gravi lundi dernier au retour d'une sortie de sept heures, et il ne m'a posé aucun problème.
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Pour les rotations suivantes, je compte 2h30: 1h45 de montée, 30 minutes de descente et un quart-d'heure de pause. Ce temps de montée correspond à une vitesse ascensionnelle de 750 mètres par heure. Je pense pouvoir tenir 800 à 850 m/h sur les deux ou trois premières, sans doute moins ensuite. Pour les pauses, je verrai bien si elles sont nécessaires. J'ai l'habitude de faire très peu de pauses quand je roule seul, et de très bien supporter ce rythme. Toutefois, avec la quantité de dénivelé que je dois encaisser là, le corps en réclamera peut-être davantage. Quoi qu'il en soit, je ne me forcerai pas à faire des pauses, ni à ne pas en faire...
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Pour un départ à 3h30 du matin, le planning est donc le suivant:
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Chamrousse 1750 numéro 1: 6h30
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Chamrousse 1750 numéro 2: 9h
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Chamrousse 1750 numéro 3: 11h30
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Chamrousse 1750 numéro 4: 14h
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Chamrousse 1750 numéro 5: 16h30
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Chamrousse 1750 numéro 6: 19h
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Le 6 est juste là au cas où. C'était pour voir si je pouvais encore rentrer de jour. En prévoyant une heure pour rentrer, la réponse est oui.
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J'ai calibré l'heure de départ de manière à la fois à ne pas souffrir trop tôt de la chaleur, et à ne pas trop rouler de nuit. En particulier, pour des raisons de sécurité, je m'interdis d'attaquer la première descente avant 6h-6h30, quand il fera largement jour.
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<strong>Le départ</strong>
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Lors d'un BRM, j'ai un horaire de départ à respecter, ce qui implique un certain stress, dont la conséquence positive est... que je pars toujours à l'heure ! Là, je suis un peu mou et je traîne. Ce qui ne m'a pas permis de mieux dormir que la veille d'un BRM, mais on va dire que j'ai maintenant une certaine expérience dans ce domaine. Si mes enchaînements de Chamrousse sont restés plafonnés au nombre de quatre depuis trois ans, c'est en grande partie parce que je n'ai plus autant de motivation pour partir seul aussi tôt. Quand il fait jour, c'est différent. En semaine, quand je travaille, c'est différent aussi: partir de nuit pour gravir un Chamrousse ou un Charmant Som avant d'attaquer la journée de travail, c'est particulièrement jouissif. Mais le week-end, ou en vacances, il me faut une bonne dose de motivation.
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La motivation, parlons-en. La première étape, c'est d'arriver à partir à l'heure, soit entre 3h et 4h. La deuxième étape, c'est d'affronter la nuit jusqu'à 5h30 voire 6h. La troisième étape, c'est de combattre le froid dans la première descente. Une fois que j'en serai là, la deuxième et la troisième montée devraient être une formalité sur le plan physique, et l'occasion de poser de bonnes bases sur le plan mental. Cela commencera à être intéressant à partir de la quatrième. Oui, intéressant. Ce n'est plus de motivation qu'il s'agit à partir de là: la voie me sera ouverte vers un record personnel, et chaque mètre de dénivelé positif me rapprochera de ce record. Chaque coup de pédale sera savouré à sa juste valeur. Ça, c'est la théorie. En pratique, il faudra que le corps tienne le coup: un mal de dos, ou un coup de chaleur, ou une faiblesse plus générale, et c'est tout le château de cartes qui s'effondre. Il faudrait alors tout reprendre à zéro dans la tête, tout adapter à ces capacités physiques dégradées.
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Je parviens finalement à décoller à 3h45. Il fait doux, je suis en tenue d'été. Je me trouve une alliée pour les premiers kilomètres dans la nuit noire: une lune rousse presque pleine. Pas assez pleine, malheureusement, pour m'accompagner bien longtemps: elle ira très vite se cacher derrière le Vercors, bien avant les premières lueurs du jour.
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Monter par Venon me permet d'éviter la dangereuse combe d'Uriage, théâtre de fréquents accidents lors des retours de boîtes de nuit. Au lieu de cela, j'ai droit à une petite route déserte. Une seule voiture me dépassera, et j'entendrai des encouragements.
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Malgré tout, cette fin de nuit est, comme prévu, bien longue. Le ciel commence à changer de couleur à l'Est, mais je garderai mon éclairage jusqu'aux Seiglières.
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Le sommet, Chamrousse 1750, est franchi à 6h35, avec seulement 5 minutes de retard sur mon planning, tandis que j'avais un quart-d'heure de retard au départ.
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Auparavant, je me suis arrêté à Chamrousse 1650 pour enfiler l'unique couche supplémentaire dont je dispose pour cette première descente: un coupe-vent. Il doit faire entre 6 et 8 degrés. Les dix premières minutes de descente font froid aux doigts. Ensuite la température remonte, les doigts ne m'inquiètent plus, mais c'est alors tout le corps qui se finit par se refroidir. Je parviens à Uriage sans encombre. Un tour de rond-point, un mini-arrêt pour quitter le coupe-vent et je repars. Le plus dur est maintenant derrière moi, je vais enfin pouvoir y prendre du plaisir.
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<strong>Des ailes</strong>
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Des ailes: c'est ce qui m'a poussé sur le dos dans cette deuxième montée.
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Dans ce genre d'exercice, c'est presque toujours la deuxième montée qui est la plus facile et, par conséquent, qui est la plus rapide. Je vole, ou plutôt je danse sur mon vélo. Je m'applique à faire de longues portions en danseuse, en toute décontraction. Une position que je travaille depuis des années, et qui est peut-être aujourd'hui le secret de mon endurance en montagne, car elle soulage le dos, les fesses, le cou, certains muscles des jambes, et elle permet également de casser la monotonie de la position assise.
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Je prends le temps de manger mon premier mini-sandwich tout en roulant. En moyenne et à partir de la deuxième montée, je mangerai un mini-sandwich et deux barres de céréales par montée. Mes deux bidons de boisson pour l'effort m'apportent également un flux continu de glucides.
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Cette montée par Prémol, je la connais plus que par cœur. 17,4 km de montée à 7,4% de pente moyenne. Des portions un peu plus pentues au début jusqu'à Belmont, puis surtout juste avant Prémol, puis quelques kilomètres entre 5 et 6% après le Luitel, et enfin une route qui s'élève davantage dans les derniers kilomètres. Mais la pente n'est jamais violente: jamais plus de 10%. Une bande cyclable est disponible tout le long.
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La difficulté, sur ces montées répétées, c'est la longueur. 1h37 pour cette deuxième montée. Sur cette durée, je termine forcément la montée plus fatigué que je ne l'ai débutée. Arrive un moment où le rythme est plus difficile à trouver, les gestes sont moins souples, les jambes se durcissent, le cou se crispe, le bas du dos tire, la lassitude générale guette. De montée en montée, cela va arriver de plus en plus tôt. A moi de gérer mon rythme, ma position, ma récupération dans les descentes et pendant les pauses, de telle manière que cette fatigue arrive le plus tard possible. Je m'y applique, et je suis aujourd'hui exclusivement concentré là-dessus. J'ai fait le vide de toute autre pensée, si ce n'est que j'observe mon environnement. Ainsi, le temps passe vite, beaucoup plus vite qu'on pourrait croire. Cette concentration sera payante.
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Au sommet de cette deuxième montée, il est 8h42 et j'ai 18 minutes d'avance sur mon plan. Je n'ai plus besoin de coupe-vent pour la descente.
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<strong>La routine</strong>
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La descente, un ravitaillement rapide en eau, et j'engage la troisième montée. Longues portions en danseuse, mini-sandwhich avalé entre Montgardier et Fugearet... La routine s'installe. Il fait encore bien frais en hauteur: des conditions idéales.
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Entre temps, j'ai décidé qu'à partir de maintenant, toutes mes ascensions se feront par Prémol. J'avais imaginé en faire une ou deux par St-Martin-d'Uriage: cette montée présente l'avantage d'être plus facile et moins chaude à partir des Seiglières. Oui, mais il faut déjà atteindre les Seiglières, par une route quelque peu dangereuse jusqu'à Saint-Martin-d'Uriage (un long virage sans visibilité pour les automobilistes qui montent), très fréquentée et sans voie cyclable, ce qui incite à appuyer davantage sur les pédales pour se sortir de ce piège, et donc à gaspiller ses forces. Ensuite, jusqu'aux Seiglières, la pente est forte et exposée au soleil. De plus, aujourd'hui se tient à Uriage le salon annuel du cabriolet et de la voiture ancienne, donc je vais éviter autant que possible de traverser Uriage.
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La routine se met entre parenthèses lorsque, justement, des cabriolets et des véhicules de collection me dépassent. Alpine, Ferrari, Porsche, Audi, Lotus, Jaguar... J'en prendrai plein les yeux.
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Comme envisagé, la lassitude arrive un peu plus tôt que lors de la deuxième montée. Rien d'inquiétant cependant: je suis encore bien frais au sommet de la troisième. Je suis monté en 1h36 (une minute plus vite que pour la deuxième), il est 10h47 et j'ai maintenant 43 minutes d'avance sur mon plan de route.
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<strong>Pour égaler le record</strong>
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De retour à Uriage, je fais de nouveau le plein d'eau et, changement par rapport aux montées précédentes, je mange mon mini-sandwich pendant ma pause, ce qui allonge un tout petit peu la pause. L'ambiance a changé: il fait nettement plus chaud, et il y a beaucoup de monde à Uriage.
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Je ne m'attarde pas et attaque la quatrième, pour égaler le record. Là, la règle du jeu est simple: il faut arriver au sommet avec un capital physique et mental suffisant pour pouvoir envisager sans le moindre doute une cinquième montée. La cinquième montée, si je la commence avec ce capital, alors je sais que je parviendrai au sommet, même s'il faut ralentir le rythme, voire découper cette montée en morceaux.
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Ma crainte était de prendre chaud dans cette quatrième montée. Mais j'ai de l'avance, et finalement il y a encore assez d'ombre et de fraîcheur dès 700 mètres d'altitude. La fatigue ne vient pas. La lassitude non plus. Si bien que, paradoxalement, je deviens nerveux dans les derniers kilomètres de montée. Un peu comme lorsque, sur les BRM 400, quand arrive la nuit, je regarde incessamment l'heure sur mon compteur pour me demander à quel moment je tomberai de sommeil, parce qu'il est l'heure d'aller me coucher et que donc je <em>dois</em> tomber de sommeil; et le sommeil n'arrive jamais. Là, j'attends la fatigue, la lassitude, parce qu'elles étaient arrivées pendant la quatrième montée en 2012 et que donc elles <em>doivent</em> arriver. Et rien de tout cela n'arrive.
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Je parviens au sommet de la quatrième ascension en 1h36 (comme pour la troisième), il est 13h et j'ai maintenant une heure d'avance sur mon plan.
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<strong>Pour battre le record</strong>
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A Uriage, je fais exactement la même pause qu'entre la troisième et la quatrième. Il fait chaud, mais j'ai connu pire. Tous les voyants sont au vert.
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Depuis le début de la quatrième montée, je me suis mis en tête d'en faire six. Cela permet de ne jamais se dire que l'on est en train de faire la dernière. La dernière montée, on a tendance à s'en faire une montagne. Un peu comme lorsque l'on sert pour le match au tennis: la tête part ailleurs, on perd ses fondamentaux, on flanche, on perd le jeu, on perd le set, on perd le match. La peur de réussir.
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Alors je gère cette cinquième montée, non pas comme on gère une dernière montée, mais comme j'ai géré précédemment toutes les autres.
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Et à ma grande surprise, tout se passe comme précédemment, ou presque. Presque, parce que la nourriture commence à mal passer, ainsi que la boisson. Presque, parce que, dans les forts pourcentages avant Prémol, j'ai songé à mon gros pignon de 28 dents, mais finalement je n'y ai pas touché. Presque, parce que je parviens au sommet en 1h40, soit 3 minutes de plus que pour toutes les précédentes. Je suis bien loin d'avoir explosé. J'ai même su ré-accélérer dans les derniers kilomètres.
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Il est 15h14 et j'ai 1h16 d'avance sur mon plan de route !
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Je n'ai cessé de prendre de l'avance, j'ai pris encore un quart-d'heure sur cette rotation.
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Une sixième montée est envisageable. Je suis encore frais. Pour combien de temps ? Je ne le saurai pas, puisque je décide que ma mission est accomplie et que j'ai le droit de rentrer.
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Pour m'approcher des 7000 mètres de dénivelé et surtout pour éviter Uriage, je descends par les Seiglières, je tourne à droite avant St-Martin-d'Uriage en direction de Venon avant de redescendre sur Gières. Il fait chaud, je ne suis pas bien rapide dans le petit mur de Venon, mais l'essentiel est de rentrer entier.
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A 16h30 je suis chez moi. 5 Chamrousse, 215 km, 6900 mètres de dénivelé en 12 heures et 46 minutes dont seulement 27 minutes de pause. Une fraîcheur physique inédite pour ce genre de parcours. Un luxe. Un grand luxe.
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<strong>Pour conclure</strong>
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La fraîcheur se confirmera les jours suivants. Certes, je n'étais pas tout à fait à cent pour cent de mes capacités le lendemain au travail, mais j'ai repris le sport dès mardi sans difficulté. Aucun mal de dos, pas de douleur musculaire, juste des jambes un peu dures pendant 48 heures, et une faim supérieure à la moyenne pendant quelques jours.
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Par rapport aux <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article33/cingle-de-chamrousse-et-de-quatre">quatre Chamrousse de 2012</a>, aux <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article54/challenge-du-mont-noir">cinq Mont Noir de 2013</a>, ou encore à <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article41/du-denivele-sans-moderation">la folle journée de dénivelé de septembre 2012</a>, j'ai progressé, peut-être plus que je l'imaginais avant de m'attaquer au défi de ce jour. Peut-être aussi étais-je aujourd'hui dans un bon jour. Peut-être, encore, ai-je particulièrement bien géré mon mois de mai. Sans doute, les conditions météo, pas trop froides le matin, pas trop chaudes l'après-midi, m'ont-elles favorisé.
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J'indiquais à <a href="http://www.multiactiv.fr/">Brigitte</a>, qui a, trois jours plus tôt, <a href="http://www.multiactiv.fr/2015/05/un-vrai-festin-de-mt-noir.html">brillamment enchaîné cinq Mont Noir</a>, que cette sortie ne m'avait pas plus fatigué... qu'un BRM 300. Peut-être même moins, d'ailleurs. Un BRM 300, c'est davantage d'heures passées sur le vélo et pour moi, j'ai l'impression que c'est ce nombre heures qui compte en premier lieu. Les montées ne m'affectent pas plus que le reste, du moins lorsque les pourcentages restent raisonnables.
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Car il reste la question des forts pourcentages, en montée comme en descente d'ailleurs. Chamrousse a l'avantage d'être pas trop dur à grimper, et très facile à descendre. Ce n'est pas le cas du Mont Noir par exemple: les descentes, du moins côté Ouest, sont sinueuses, pentues, étroites, bref on ne s'y repose pas. Les montées grimpent fort, et même en usant du bon braquet on finit par peiner en danseuse et par forcer sur le dos en restant assis sur la selle.
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En mai, fais ce qu'il te plaît. Le dicton aura fonctionné pour mes sorties à vélo: du volume, des sorties longues, souvent du rythme, parfois des records de vitesse aussi.
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Maintenant, place à la chaleur, aux sorties essentiellement plus courtes, plus intenses. La saison des grimpées approche.
</p>BRM 300 BCBG à Grenobleurn:md5:41d09ea034c64d659827d4b8d1f87c8b2015-03-28T23:00:00+00:00David ChampelovierRandonnées<strong></strong><p>
Après une belle balade mardi matin dans Belledonne, le mulet a gagné sa place de titulaire pour mon premier 300 de l'année.
Il s'agit du nouveau parcours BCBG, autrement dit: Bugey, Chautagne, Bauges, Grenoble.
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<strong>L'avant brevet</strong>
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Trois jours avant ce brevet, ma participation était très compromise: une forte vague pluvieuse était annoncée sur la région, et devait frapper samedi dès les premières heures. Pour anticiper, j'ai pris un jour de congé pour rouler le vendredi, le seul jour du week-end annoncé sec. Le mauvais temps m'a déjà empêché de sortir le vélo le week-end dernier, et je n'envisage pas que cela se reproduise ce week-end. Ma décision de participation au brevet sera prise jeudi soir.
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Et puis, en 24 à 48 heures, les prévisions météo s'arrangent nettement, au point de ne finalement plus annoncer que quelques pluies en soirée à Grenoble. Jeudi soir, je décide donc de participer.
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Le parcours est assez exigeant pour un 300 en mars: il dépasse les 3000 mètres de dénivelé. De l'aveu de <a href="http://jeanpba.homeip.net/">Jean-Philippe</a>, l'organisateur, ce parcours est plus difficile que le 300 ardéchois auquel j'ai participé <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article50/brm-300-de-grenoble-l-ardeche">en 2013</a> et <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article65/brm-300-ardechois">en 2014</a>.
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Jean-Philippe a remodelé ce parcours en hâte, mais non moins sérieusement, lorsque le Conseil Général l'a informé, il y a deux semaines, qu'il restait une bonne couche de neige bien tassée au sommet du col du Clergeon. Il a passé une journée sur son vélo pour reconnaître le nouveau parcours, qui emprunte le col du Sapenay voisin.
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Le parcours est exigeant, mais pour nombre de participants il s'agit là d'une des premières occasions cette année pour valider un BRM 300, étape indispensable à la qualification pour le prochain Paris-Brest-Paris qui aura lieu en août. En effet, le <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article63/brm-300-tour-du-vercors-le-retour">tour du Vercors</a>, plus abordable, a été annulé dimanche dernier pour cause de froid et même de neige.
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<strong>Le jour J</strong>
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Ainsi, vendredi matin, je reçois un courriel de Jean-Philippe m'informant qu'il attend plus de 120 participants, et qu'il aura besoin d'aide pour la distribution des 120 cartes de route. J'accepte bien volontiers. Samedi, j'enfourche le vélo à 2h30 pour arriver place de Sfax à Grenoble peu après 3h.
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Deux participants sont déjà sur place. Jean-Philippe arrive peu après. Avant que les participants affluent, j'ai le plaisir de retrouver Gérard, retraité heureux avec qui j'avais eu la chance de partager en 2011, par hasard, l'une de mes plus belles, des plus marquantes et des plus enrichissantes balades de mon époque pré-BRM. Gérard est généreux sur son vélo: il attend, il conseille, il aide, et j'ai encore pu le constater aujourd'hui car nous avons fait le yoyo avec son petit groupe improvisé.
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Puis c'est rapidement la foule. A trois, nous ne sommes pas de trop pour vérifier les éclairages sur les vélos et distribuer les cartes de route. Je ne vois pas le temps passer, je vois défiler, trop vite, les nombreuses têtes connues et les amis Baptiste, Brigitte, Franco, Robert, Yann, Olivier, Aboju, Valex, Pascal, Patrick, les lyonnais Florian et Alain, Rémy...
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Peu avant 4h, Jean-Philippe remonte chez lui chercher son vélo, et vers 4h05 nous partons.
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<strong>Première étape: de Grenoble au Bugey</strong>
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120 cyclistes, au départ, de nuit, sur la voie verte, ce n'est pas ce que j'ai préféré de cette journée. Je perds de vue un bon nombre de copains dès le départ, avec la nuit je ne reconnais personne autour de moi, et puis il y a les risques de chute collective. Et puis, je vois un Specialized à mes côtés: Olivier ! Et derrière moi, il me semble reconnaître la voix de Baptiste. Quelqu'un lit -1 degré sur son compteur. Heureusement, ce froid est passager, et nous n'atteindrons pas aujourd'hui les -8 degrés du 16 mars 2013. Cependant, j'ai bien fait d'ajouter le bonnet, les gants longs et les jambières à ma tenue du jour.
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En bout de voie verte à St-Gervais, je ne m'arrête pas. Les petites bosses qui précèdent Vinay passent mieux que d'autres fois. J'y retrouve Pascal le grimpeur.
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Le premier pointage s'effectue à Vinay, comme lors du 200 d'il y a trois semaines, qui empruntait la même route jusqu'à Burcin. Je repars avec Olivier. Nous retrouvons Jean-Philippe à la sortie de Vinay. Un petit groupe se forme, nous roulons tranquillement. Le jour se lève, j'éteins même mon éclairage avant le col de Toutes Aures, atteint à 6h20. 10 minutes de pause et nous repartons, accompagnés notamment par Baptiste et Aboju.
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La descente est froide, mais ça aurait pu être pire. Les pieds gèlent, mais ça, je n'y fais plus attention. Ils finiront par se réchauffer.
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Olivier me signale qu'il a besoin de se réchauffer: il part devant quelques minutes, sur un bon rythme. Il est 6h40 lorsque le soleil se lève. Ce moment est le bienvenu.
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J'ai peu de souvenirs de cette portion assez plate, déjà parcourue il y a trois semaines. A un moment, nous reprenons nos amis lyonnais de l'Atscaf. Le groupe est maintenant bien étoffé, ce qui doit un peu agacer les automobilistes, encore pas très nombreux à cette heure.
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Après avoir traversé le Rhône, Florian signale une erreur d'itinéraire: nous avons oublié de tourner à droite. Je le lui confirme et nous faisons demi-tour... sauf que nous nous retrouvons sur un chemin et qu'une barrière finit par nous couper la route. Florian et moi avons fait la même erreur, et pour cause: nous avions dans notre GPS la même trace, celle de Jean-Philippe retravaillée justement par Florian et Openrunner, ce dernier fournissant parfois de curieux résultats pour les parcours à vélo. Nous n'aurons pas perdu plus de cinq minutes.
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Entre temps, <a href="http://veloalex.free.fr/">Alex</a> m'a envoyé un message et se trouve à Glandieu. Nous visons une fourchette horaire entre 8h et 9h, finalement il est presque 8h30 lorsque nous nous croisons. Alex va nous accompagner un bout de temps.
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<strong>Deuxième étape: Bugey, Chautagne</strong>
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Ici débute clairement une nouvelle étape, après une bonne centaine de kilomètres: les plats et faux-plats vont laisser leur place à quelques bosses.
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Après être passés devant la cascade de Glandieu, peu impressionnante à cette heure (elle l'était davantage <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article53/brm-400-de-grenoble-le-jura">en 2013 au retour du 400</a>), nous nous élevons rapidement au-dessus de celle-ci. Le mystère de la cascade est enfin découvert: nous longeons ensuite la rivière du Gland, finalement peu impressionnante.
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Nous roulons à l'ombre et il y fait bien froid. Les gelées blanches recouvrent les champs. Nous roulons depuis longtemps sans faire de pause: j'ai faim. Les forces sont toujours là, comme j'ai pu le vérifier dans la petite bosse au-dessus de Glandieu.
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Heureusement, le prochain contrôle est proche. Il est 9h15 lorsque j'y retrouve, au soleil, notamment Pascal et Gérard. Nous sommes à Andert. Un petit quart-d'heure va me permettre de manger, de quitter bonnet et gants longs, par contre je conserverai les jambière toute la journée.
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Le contrôle suivant est proche: à 10h nous arrivons à Ceyzérieu. Entre temps, Alex a ajouté un peu de pression dans son pneu arrière qui commençait à s'avachir.
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Un quart-d'heure plus tard, nous franchissons le Rhône pour la deuxième et dernière fois. La route s'élève sérieusement pour atteindre Ruffieux, mais il s'agit d'une fausse alerte: l'ascension du Sapenay n'a pas débuté.
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Cette ascension du col du Sapenay, je l'attendais avec impatience: la-voici enfin ! Ce n'est certes pas de la haute montagne, mais avec 630 mètres de dénivelé, avec des pourcentages dignes d'un vrai col, c'est l'occasion de tester les jambes après 150 km.
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Olivier m'indique qui me laissera filer, hop je file. Nous rattrapons Baptiste et Aboju, qui avaient pris un peu d'avance dans la descente qui précède, lorsque Olivier déboule. Hop, je le suis. Puis un cycliste local, avec un maillot de Yenne, nous dépasse. Hop, je le suis. Il grimpe vite, mais j'arrive à tenir. Puis arrive un cycliste qui ressemble à un participant. Nous sommes trois, il finit par partir seul. Hop, je le suis. Je m'aperçois que derrière, le Yennois avec son vélo léger a levé le pied. A dix minutes du sommet, je laisse filer le participant: j'ai fourni assez d'efforts, mon test est concluant, et je n'ai pas envie d'attendre trop longtemps au sommet ni de prendre le risque de me cramer. A cet instant, la fusée Jean-Pierre Cellier me dépasse.
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J'ai apprécié le profil de ce col, la vue sur la vallée dans les premiers lacets, puis le passage en forêt.
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Au sommet, je lève le pied pour attendre Olivier. Nous franchissons successivement le <a href="http://www.centcols.org/util/geo/visuGP.php?code=FR-73-0897">col du Sapenay</a> et le <a href="http://www.centcols.org/util/geo/visuGP.php?code=FR-73-0797">col de Cessens</a>. Tous deux viennent s'ajouter à ma collection de cols.
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A Cessens, nous pointons. Nous pointerons un peu plus tard à Marigny-St-Marcel, mais avant, Aboju nous propose un rafraichissement chez lui. Il réside en effet à 300 mètres du parcours. Merci à lui de nous avoir offert cette pause, j'ai pu ainsi récupérer quelques forces pour la suite. Marigny est atteint à 12h45.
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<strong>Troisième étape: les Bauges</strong>
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Notre parcours dans les Bauges va consister à grimper le <a href="http://www.centcols.org/util/geo/visuGP.php?code=FR-73-0950">col du Frêne</a>, avec Lescheraines comme point de passage.
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Le col du Frêne, je l'ai grimpé une seule fois, par l'autre versant. C'était le 19 septembre 2010, avec ce même vélo, lors d'une de mes premières sorties de plus de 6 heures.
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Je ne sais pas très bien à partir de quel moment le ciel s'est couvert, mais toujours est-il que dans les Bauges, nous n'avons plus de soleil du tout. Il fait bon pour rouler.
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Olivier est parti devant depuis un moment. Je profite d'une section plus pentue pour accélérer: les jambes sont toujours là, et bien là ! La suite est un long faux-plat montant, pas du tout à mon avantage et je laisse revenir Baptiste et Aboju. Nous retrouvons Olivier au pointage à Ecole en Bauges, à 14h10. C'est l'occasion de remplir nos bidons.
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J'ignore ce qu'Olivier a pris pendant la pause, en nous attendant, car il va emmener notre groupe de quatre sur un gros rythme dans le faux-plat montant qui suit. C'est dur. Je finis par me laisser décrocher. Aboju, me fait signe que c'est dur pour lui aussi, mais il parvient à recoller le groupe.
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La fin de l'ascension se déroule en compagnie de Gérard.
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Au sommet, mes trois compères se sont arrêtés. J'entame la descente, sachant qu'ils descendent plus vite que moi. Nous nous retrouverons en bas.
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<strong>Quatrième et dernière étape: le retour à Grenoble</strong>
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Au col du Frêne, il est 14h40, il reste moins de 80 km. J'estime alors qu'il est encore possible d'arriver à Grenoble vers 17h30, horaire d'arrivée le plus favorable de ce que j'avais imaginé avant le départ. C'est l'heure à laquelle j'avais terminé le BRM 300 ardéchois l'an dernier.
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Vers la fin de la descente, il faut tourner à droite. Le GPS me l'indique et je m'y arrête pour attendre le petit groupe.
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Le petit groupe arrive. En fait, ce n'est pas un petit groupe, mais un gros groupe: une petite dizaine d'unités. Et surtout, nous avons récupéré avec nous d'excellents rouleurs, dont Jean-Pierre Cellier. Une chance énorme.
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C'est ainsi à vitesse de TGV que nous allons rallier la Rochette. Je ne sais pas d'où vient le vent, mais il faut se concentrer, et parfois forcer, pour ne pas perdre l'aspiration. Les relais sont d'abord désorganisés. J'ai devant moi quelqu'un qui ne suit pas: je fais l'effort pour recoller devant lui. Puis on s'organise. C'est chacun son tour. Mon tour durera 3 minutes, sans aller puiser inutilement des ressources dont je ne dispose plus. On retiendra le tour de Jean-Pierre: de très longues minutes à une vitesse incroyable.
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Nous traversons l'Isère à Pontcharra. A partir de là, le parcours sera un peu plus bosselé, avec des faux-plats montants qui me feront sans doute décrocher.
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Finalement, l'allure est raisonnable, et cette portion passe assez vite. Grosse frayeur lorsque Baptiste, juste devant moi, fait l'équilibriste en descendant d'un arrêt de bus, à plus de 30 km/h.
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Les deux mini-bosses avant Crolles sont avalées facilement. Il nous reste la petite montée de Bernin. Olivier me provoque, alors j'attaque avec le grand plateau et je continue sur un bon rythme. Je n'ai plus la fraicheur de ce matin, mais c'est très positif: je n'aurai connu aucune faiblesse aujourd'hui, et à chaque fois que je lui ai demandé de l'énergie, mon corps a répondu favorablement.
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Nous rallions tranquillement Grenoble. Plus l'on s'en rapproche, et plus il y a de feux rouges, de piétons, de voitures, de bandes cyclables qui apparaissent et disparaissent...
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Ouf, nous arrivons finalement à bon port à 17h27.
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<strong>Pour conclure</strong>
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Et un BRM de plus pour le mulet !
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C'était là mon seizième BRM, et en particulier mon huitième BRM 300.
Au cours d'un BRM, surtout de cette distance, il y a généralement des hauts et des bas. Je pense n'avoir jamais aussi bien, ou du moins aussi facilement, géré un 300 que celui-ci. Le 300 ardéchois en 2013 avait été bien réussi, il faut dire que j'avais été galvanisé par les moins huit degrés du début et les bidons gelés, après ça plus rien ne pouvait m'arrêter.
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Une longue distance, c'est toujours à peu près la même recette. Cette recette, je l'ai redécouverte il y a trois semaines lors du 200. L'essentiel est d'une part d'arriver à mobiliser l'énergie lorsqu'il y en a besoin, d'autre part parvenir à la canaliser pour ne pas se cramer. Ne pas arriver à mobiliser l'énergie, ça peut arriver, par manque d'entraînement, d'envie, ou dans un mauvais jour, ou à tout moment au cours d'un brevet parce qu'il y a inévitablement des hauts et de bas qui restent souvent inexpliqués. Ne pas arriver à canaliser correctement son énergie, c'est la gaspiller inutilement, et surtout avec des conséquences négatives pour la suite de l'épreuve. Cette énergie, c'est autant de l'énergie mentale que de l'énergie physique.
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Il faut croire qu'aujourd'hui, je n'ai pas trop mal canalisé mon énergie, malgré ma fougue dès que la route s'élevait sérieusement.
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J'ai réussi jusque-là mon objectif de réaliser les premiers BRM avec mon bon vieux Giant. Finalement, les BRM de début de saison étant en moyenne très plats, les quelques kilos supplémentaires me coûtent peut-être 15 minutes sur l'ensemble du brevet, c'est-à-dire presque rien. C'est un bon exercice, surtout lorsque je m'aperçois le lendemain que le corps n'a pas trop souffert. En particulier, je n'ai pas eu de problèmes de dos, problèmes qui m'avaient conduits en 2013, au terme du 400, à écarter temporairement ce vélo de mes BRM.
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Cette journée fut excellente, de plus nous avons eu la chance de rouler toute la journée sur des routes parfaitement sèches.
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Merci Jean-Philippe d'avoir tout fait pour sauver ce brevet, avec cet hiver qui n'en finit pas... Cette fois-ci, la météo t'a récompensé. J'espère que ce BRM reviendra... avec le Clergeon initialement prévu, histoire que je découvre ce col.
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Merci aux copains, Aboju, Baptiste et Olivier, nous nous sommes improvisé au col de Toutes Aures un petit groupe, qui a très bien fonctionné jusqu'au bout. Merci pour les relais des uns et des autres, sans lesquels nous ne serions pas rentrés aussi vite, et la relative modération de ces relais m'a permis de rester accroché sans trop m'employer.
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Le prochain BRM aura lieu le 19 avril, c'est un BRM montagneux avec Fau, Menée, Rousset et Romeyère au programme. Mon vélo léger aura repris du service d'ici-là. Croisons les doigts pour la météo.
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Deux 400 s'enchaîneront les deux week-ends suivants. Je n'ai encore rien décidé pour ceux-là.
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<strong>Compléments</strong>
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<a href="http://jeanpba.homeip.net/?page=134&new&onglet=1#brm2015_300k02">La présentations du brevet: parcours, etc.</a> sur le site de l'organisateur
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<a href="http://www.multiactiv.fr/2015/03/pbp-2-4-un-brevet-300-km-savoyard.html">PBP (2/4) Un brevet 300 km savoyard</a> (Brigitte)
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<a href="http://fanfcyclo38.overblog.com/2015/03/brm-2015-acte-2.html">BRM 2015 - Acte 2</a> (Franco)
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<a href="http://cestdurlevelo.over-blog.com/2015/03/28-mars-2015-brm-300km-bugey-et-bauges.html">28 mars 2015 - BRM 300km Bugey et Bauges</a> (Baptiste)
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<a href="http://veloalex.free.fr/index.php?d=2015/03/29/20/13/37-bc-mais-pas-bg&total">BC mais pas BG</a> (Alex)
</p>Premier BRM 200 de 2015urn:md5:1f8fa33d438301ff927327ed6464fa2c2015-03-07T23:00:00+00:00David ChampelovierRandonnées<p>
En ce 7 mars, je participe à mon premier BRM de l'année: <a href="http://www.openrunner.com/index.php?id=3999448">une promenade en Terres froides et Savoie</a>.
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Ce BRM me rappelle d'excellents souvenirs, puisque <a href="http://www.champelovier.com/blog/index.php?article29/mon-premier-brm-a-grenoble">mon tout premier BRM</a>, en 2012, empruntait exactement le même parcours. Un première qui en avait appelé d'autres, s'agissant aujourd'hui de ma quinzième participation à un BRM, toutes au départ de Grenoble.
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Pour l'occasion, j'ai ressorti le Giant, pour la première fois sur un BRM depuis mon 400 de 2013; il avait servi jusque-là pour tous mes BRM. 12 ans, 40000 km, il a retrouvé une jeunesse récemment avec de nouvelles roues, et une position revue censée prévenir mon mal de dos sur les longues distances. La position est maintenant très proche de celle du Scott carbone.
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Ce vélo est bien suffisant pour les BRM. Il est simple (3x7 vitesses), robuste, et il a fait ses preuves. Pour les parcours essentiellement plats, bien entretenu il n'est pas moins performant qu'un autre. Dans les montées, avec ses 11 kg ajoutés à mon poids plume, je ne suis certes pas à mon avantage - la quasi totalité des vélos croisés sur les BRM sont nettement sous les 10 kg.
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Un peu long à la détente ce matin, je décolle peu après 6 heures pour rallier Grenoble, à 10 km.
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Au départ place de Sfax, c'est la grande foule. J'ai le plaisir de retrouver <a href="http://cricri-le-cyclo.over-blog.com/">Cricri</a>, <a href="http://fanfcyclo38.overblog.com/">Franco</a>, <a href="http://cestdurlevelo.over-blog.com/">Baptiste</a>, <a href="http://haut-jura.cyclotourisme.over-blog.com/">Yann</a>, <a href="http://cyclopatrak.blogspot.fr/">Patrick</a>, <a href="http://cyclo-rando.over-blog.com/">Aboju</a>.
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A 7h11, nous nous élançons. La tenue d'hiver n'est pas de trop: il fait entre 0 et moins 2 degrés. Contrairement à d'autres fois, j'arrive assez bien à me réchauffer sur la trentaine de kilomètres de la voie verte. Je m'extirpe d'un petit peloton et roule à mon rythme. Je rattrape <a href="http://jeanpba.homeip.net/">Jean-Philippe</a>, l'organisateur, et nous faisons un bout de route ensemble. Il m'indique que nous sommes une grosse centaine de participants aujourd'hui !
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A la sortie de la voie verte à Saint-Gervais, certains font une pause technique, d'autres non, du coup on s'éparpille un peu. L'ascension du col de Toutes Aures fera éclater le peloton.
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La montée n'est pas difficile. Je grimpe régulièrement, pourtant certains font le yoyo avec moi. Nous nous regroupons au sommet, où la petite fontaine verte nous ravitaille en précieux liquide. Je signale ma position à <a href="http://veloalex.free.fr/">Alex</a>, qui devrait nous rejoindre plus loin.
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<strong>Tiens, il reste encore de la neige à 600 mètres... regroupement au col de Toutes Aures:</strong>
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Nous sommes au kilomètre 53, et quelques dizaines de kilomètres tout plats, ou presque, nous attendent maintenant. Les rouleurs font le boulot, essentiellement Yann et Baptiste de ce que je verrai de l'arrière. Nous perdons Cricri une première fois.
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Juste avant la Tour du Pin, des affaires s'échappent du vélo de Franco. C'est l'occasion de faire une bonne pause: ravitaillement, transformation de la tenue d'hiver en quasi tenue d'été. Il est 11h.
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Une petite bosse nous attend juste après la Tour du Pin. C'est un peu plus loin qu'Alex nous croise. Je ralentis pour l'attendre, et le petit groupe se reconstitue à l'occasion d'un arrêt à St-Sorlin-de-Morestel. Surprise: Vincent nous a rejoints sur le parcours, pour nous accompagner sur des routes qu'il connaît comme sa poche.
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On discute watts avec Vincent, puis il met en pratique en nous relayant sur l'une des dernières portions plates avant une succession de bosses.
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Nous ne trouvons pas d'eau à Saint-Genix-sur-Guiers; la fontaine du petit parc où nous avions ravitaillé il y a trois ans n'est pas encore en service. J'ai encore un bidon; je serai ainsi plus léger pour la montée.
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Juste après, au pied de la Crusille, Patrick a un soucis avec son dérailleur avant, soucis qui sera définitivement réglé par Vincent au sommet.
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Bien abrité derrière les rouleurs.
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<img src="https://www.champelovier.com/blog/data/images/2015-03-07/dscf3254.jpg" alt="" />
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Je grimpe la Crusille à l'économie. Les kilomètres m'ont usé, j'ai mal aux jambes et je n'arrive pas à mobiliser les calories, sensation de faim. Après avoir essayé de rouler avec Franco et Vincent, je jette rapidement l'éponge pour terminer à mon rythme.
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<strong>Cricri au sommet de la Crusille:</strong>
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Regroupement au col, puis descente sur Novalaise où nous remplissons les bidons.
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Encore une portion plate avant que ça ne grimpe de nouveau. je n'arrive pas à suivre le groupe, on se retrouve à trois avec Alex et un autre participant. Il me tarde d'affronter les forts pourcentages pour voir ce qu'il en est réellement.
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Les forts pourcentages, ce sont ceux de la montée d'Attignat-Oncin. J'appuie fort sur les pédales dès le départ. Pas assez pour rejoindre Baptiste qui s'est envolé, Yann qui le rattrape sans peine, ni Vincent, qui dégage une impression de grande facilité aujourd'hui.
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Cependant, je suis content de ma montée. Je respire fort, j'ai mal aux jambes mais je suis encore assez efficace. Je dépasse de petits groupes de randonneurs.
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Le résultat de cette ascension rythmée, c'est que l'on perd Alex... Lorsque Cricri franchit le sommet de la bosse, nous attendons encore quelques minutes. Alex n'arrive pas, on ne sait pas s'il a fait demi-tour ou non. Mon portable n'ayant plus de batterie depuis la mi-journée, nous n'aurons pas de nouvelles de ce côté-là. Nous repartons.
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<strong>Regroupement à Attignat-Oncin:</strong>
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<img src="https://www.champelovier.com/blog/data/images/2015-03-07/dscf3264.jpg" alt="" />
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Le groupe roule en file indienne jusqu'au pied du petit col de la Placette, dans la circulation assez dense en ce samedi. Vincent bifurque au pied du col.
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C'est un petit groupe de six unités qui attaque les pentes douces du col. Un groupe silencieux. On sent bien que la fatigue nous gagne.
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Ce col de la Placette, il n'est pas très haut perché, mais ce sont de bons et moins bons souvenirs. Mauvais souvenir quand, sur le 400 de 2013, je rame à l'aller, avec un vélo trop lourd, un peu déshydraté, loin derrière les autres. Un bon souvenir quand, le lendemain, au retour du 400, je retrouve un semblant de forme. Un bon souvenir aussi en 2012, pour mon premier 400, nous étions également partis par là, dans des conditions fraîches.
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Je remonte du fond du groupe pour accélérer à deux kilomètres du sommet. Yann se décide finalement à me rejoindre devant. Il me laisse l'opportunité de recoller à sa roue lorsque, sur la fin, Baptiste pose une mine sans prévenir. Je me lève sur les pédales, Yann met un peu de temps à changer de plateau, j'ai le temps de lui dire d'y aller tout seul car moi je ne peux pas. On s'amuse bien sur les BRM !
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Le retour par la voie verte sera rapide, car on va former un groupe de plus en plus gros au fil des kilomètres. J'aurai beaucoup profité des roues aujourd'hui !
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<strong>L'arrivée est proche:</strong>
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<img src="https://www.champelovier.com/blog/data/images/2015-03-07/dscf3265.jpg" alt="" />
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Il est 16h18 lorsque nous terminons le parcours. J'apprendrai plus tard que Cricri est bien arrivé; on l'avait perdu de vue depuis Attignat-Oncin.
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De cette journée, je retiendrai la météo printanière (exceptionnelle comparée à ce que l'on a eu comme températures et comme humidité jusqu'à début mars), les retrouvailles avec les copains, et la satisfaction de boucler ce parcours.
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Pour le tour du Vercors dans trois semaines (BRM 300), il me faudra encore progresser. J'ai un peu perdu mes repères sur les sorties aussi longues. Il faut remonter à début septembre 2014 pour retrouver une sortie de plus de 9 heures de selle.
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Grosse pensée pour <a href="http://antonioli.unblog.fr/">Jef</a>, qui nous avait accompagnés en 2012 sur ce parcours.
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A lire aussi: les compte-rendus de <a href="http://cricri-le-cyclo.over-blog.com/2015/03/brm-200-grenoble-terres-froides-et-avant-pays-savoyard.html">Cricri</a>, de <a href="http://cestdurlevelo.over-blog.com/2015/03/7-mars-2015-carton-jaune.html">Baptiste</a> et de <a href="http://fanfcyclo38.overblog.com/2015/03/du-soleil-pour-les-terres-froides.html">Franco</a>.
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