Le col du Solude, tout comme le col du Sabot, fait partie de ces étonnantes ascensions dont j'ai découvert l'existence il y a plusieurs années de cela grâce à l'excellent site de Jean-Philippe Battu, diagonaliste, passionné de longues distances.
Si j'ai gravi dès 2006 le col du Sabot, il aura fallu attendre 2011 pour que je m'attaque au col du Solude.
Tout comme le col du Sabot, le col du Solude, gravi depuis Bourg-d'Oisans, fait partie de ces cols où vous ne croiserez pas beaucoup de cyclistes. Et pour cause: la première partie de la montée traverse quatre tunnels dont un qui nécessite impérativement un éclairage, et les 3,5 derniers kilomètres sont impraticables pour un vélo de route avec des pneus de route. D'ailleurs, je n'ai moi-même pas vu un seul cycliste aujourd'hui dans cette montée.
Départ ce matin à 6h30, c'est-à-dire relativement tard pour la saison (le soleil est déjà levé !). Ce n'est pas la grande motivation, j'hésite entre une sortie courte et une sortie longue. J'hésite à emporter un sandwich avec moi. Et surtout, moi qui ai pourtant déjà l'idée du col du Solude en tête, j'oublie l'essentiel: l'éclairage... Bref, ça commence mal.
Direction Bourg-d'Oisans, histoire de refaire, une fois de plus, le début du parcours du BRA, auquel je participerai dimanche prochain si la météo le permet. En arrivant vers Bourg-d'Oisans, on distingue très bien le début de l'ascension du col du jour, à flanc de falaise. C'est d'ailleurs il y a deux semaines, en allant gravir le col du Galibier, que j'ai eu l'idée d'une balade au col du Solude, en voyant ceci:
Le début de l'ascension est dur, plus de 10% de moyenne, sur une route étroite au revêtement imparfait et jonchée de petites pierres tombées de la falaise, avec un minuscule parapet, parapet qui d'ailleurs à certains endroits a été emporté par des chutes de pierres, de l'eau qui tombe sur la route... et puis il y a les tunnels humides, au nombre de quatre.
Le premier, très court, ne nécessite pas d'éclairage. Le second est le plus long; sans éclairage j'ai dû mettre pied à terre car au milieu on ne voit aucun des deux bouts, il m'a fallu avancer à pied, en aveugle. Je ne le conseille à personne. Les troisième et quatrième tunnels sont un peu plus courts: j'ai mis pied à terre dans le troisième, mais j'aurais pu l'éviter, et j'ai traversé le quatrième sur le vélo.
Voici quelques photos pour se faire une idée du décor. En regardant les photos au retour de ma balade, j'ai pu constater qu'elles étaient loin de retranscrire la réalité. Cette route est beaucoup plus impressionnante en vrai, je n'y étais pas vraiment à l'aise.
Sur la suivante, on distingue au fond le début de la montée vers le col du Lautaret: c'est la rampe des commères.
Vers 1000 mètres d'altitude, après un virage à droite on entre dans la forêt. La route est beaucoup moins impressionnante, mais la pente reste la même. Et c'est long.
A la sortie de la forêt, à l'approche de Villard-Notre-Dame, je m'arrête quelques instants pour contempler un paysage typique de l'Oisans.
Au-dessus de Villard-Notre-Dame, voici la fameuse route à la viabilité incertaine. Au départ, la route est copieusement gravillonnée, sur une pente à 8%: je mets pied à terre et terminerai les 3,5 derniers kilomètres d'ascension à pied, comme je l'avais imaginé en préparant la balade. Ensuite, on peut appeler cela un chemin forestier; à VTT ça doit passer sans problème. On perd une cinquantaine de mètre de dénivelé. Puis, à quelques centaines de mètres du sommet, on a à nouveau une vue vertigineuse sur la vallée, cette fois 800 mètres en-dessous...
Au fond, on aperçoit même les aiguilles d'Arves:
Et bien sûr, Bourg-d'Oisans et la célèbre montée de l'Alpe d'Huez:
Après un dernier virage:
Voici enfin le col:
Le vent souffle très fort aujourd'hui en altitude. Je redescends sur Villard-Reymond, d'abord sur des gravillons, pour changer, puis sur un goudron presque parfait jusqu'à la Palud.
Trouvant la sortie un peu courte, plutôt que de tourner à droite et de redescendre sur Bourg-d'Oisans, je décide de monter au col d'Ornon (déjà gravi en 2007 par ce versant, et en 2010 par l'autre versant depuis Entraigues).
Le temps est très lourd et le vent du Sud souffle fort. Dans la descente, il est amusant, et agréable, de recevoir par moment une bouffée d'air très fraîche, probablement en provenance de la rivière la Malsanne.
A l'approche de la Mure, je prends la direction de Laffrey par les petites routes (Nantes-en-Ratier, Villard-St-Christophe, Cholonge) comme je l'ai fait dimanche dernier, et je rentre par Vizille puis Uriage.
Pour moi qui ne voulais pas forcément faire une sortie longue aujourd'hui, le compteur indique à l'arrivée 153 km en 8 heures de selle, pour 2700 mètres de dénivelé positif: pas mal !
Je cumule un total de plus de 600 km depuis deux semaines (27 Juin), 12 000 mètres de dénivelé positif, et je commence à ressentir un peu de fatigue et de lassitude sur le vélo. Pour la semaine qui doit me mener au BRA, je m'interdirai tout effort d'une durée supérieure à 2 heures, afin de refaire un peu de jus et, je n'en doute pas, de retrouver toute l'envie nécessaire pour enchaîner le Galibier après la Croix de Fer.
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