Petit tour à Musan

Rédigé par David Champelovier | Classé dans : Vercors

02
10 | 11

Après un mois de Septembre sportif, et avec le relatif repos physique depuis que j'ai repris le travail, ma forme est à son sommet de l'année. En quelque sorte, c'est la période où je franchis ce col imaginaire qui relie l'été à l'hiver. Cela signifie que j'ai tendance à rouler plus vite que d'habitude. Et quand on roule plus vite, on roule moins longtemps. Du coup, le plaisir vient davantage en faisant des montées rapides qu'en roulant 8 à 10 heures.

Dans ce contexte, dimanche matin je ne sais pas encore de quoi sera faite la balade du jour. J'ai bien en tête une montée à fond de l'Alpe d'Huez pour m'attaquer à mon record personnel qui date de la préhistoire. Trop loin, trop plat en partant de chez moi. Chartreuse ? Belledonne ? Je connais trop bien ces routes, il me faut quelque chose de nouveau. Chalais et Montaud, pour ajouter deux nouveaux cols à ma collection ? Il me faudrait prendre une fois de plus la voie verte toute plate. Il est difficile le David ce matin.
Une ébauche de balade prend naissance en lisant un commentaire d'Olivier sur le blog de Brigitte. Olivier s'est rendu au relais de Musan hier samedi. Merci Olivier pour l'idée, je te l'emprunte, et je me promènerai donc dans le Vercors Ouest.
Je me souviens alors que j'avais prévu de m'attaquer au col de Tourniol depuis Barbières cette année. Ce n'est pas encore fait et les beaux jours vont commencer à se faire rares. Parfait, la sortie commencera donc par une montée chronométrée du Tourniol.

A 8h je gare la voiture à Saint-Nazaire-en-Royans. La journée s'annonce ensoleillée et très chaude pour la saison, tout comme l'a été tout le mois de septembre. Quelques brumes matinales flottent dans la plaine, le soleil n'est pas encore levé.
J'ai 50 minutes pour m'échauffer en ralliant Barbières par l'itinéraire touristique. Pour l'essentiel, cette route consiste en une succession de faux-plats montants. A l'approche de Barbières, le soleil se lève au-dessus du Vercors:

A Barbières le déclenchement du chrono s'effectue vers 425 mètres d'altitude, là où la pente s'accentue. Il reste donc 720 mètres de dénivelé en 11,6 km, ce que j'ignore à ce moment-là car je croyais me souvenir que le Tourniol ne dépassait pas 1100 mètres d'altitude. De plus, je ne suis jamais monté ni descendu par ce versant; tout ce que je sais est que les pourcentages tournent autour de 6%.
J'attaque très fort dès le départ, sur des pentes pourtant inférieures à 5%. Je me stabilise rapidement un rythme soutenu, c'est rassurant: je suis dans un bon jour pour un chrono. La deuxième moitié est plus pentue, essentiellement au-dessus de 6%. A partir de 30 minutes d'effort, j'ai toujours de bonnes sensations mais je faiblis un peu. Les relevés de mon compteur indiqueront effectivement que ma vitesse verticale est restée stable tout au long de la montée, alors qu'elle aurait dû augmenter pendant la deuxième moitié plus pentue. A vrai dire, j'imaginais arriver au sommet plus proche des 40 minutes que des 50. La fin a donc été un peu plus difficile que prévu.
Je parviens finalement au col en 46 min 15 s. Je n'aurais pas pu faire mieux aujourd'hui, en tout cas avec mes 1,5 kg d'eau et mes réserves de nourriture prévues pour une sortie longue.
Au retour, un rapide calcul montre que je suis monté à une moyenne de vitesse verticale de 934 m/h, je n'ai donc pas de quoi rougir de mon temps. En effet, si je regarde les "records" récents sur des durées approchantes, je trouve la montée d'Uriage à Prémol en août, 927 m/h pendant 42 minutes, le col des Roussets depuis Domène en avril, 916 m/h pendant 44 minutes, la montée de Venon depuis Gières en août 2010, 946 m/h en 30 minutes, toutes ces montées étant sensiblement plus pentues que le Tourniol, où je n'ai jamais eu besoin du plateau de 30 dents. Cela me donne une idée de ce que je pourrai faire l'année prochaine dans la grimpée du col de Benas, à laquelle je tiens beaucoup car c'est sur ses pentes que j'ai débuté la pratique du vélo.

Petit arrêt au souvenir Jacky Rivat qui, lui, grimpait tout le Tourniol en danseuse:

A partir de là, il n'y a aucune obligation de parcours, ne sachant pas comment les jambes et le reste vont réagir à cet effort un peu brutal.
Je descends sur Léoncel. Grosse hésitation. Si je vais tout de suite à Musan, la sortie sera un peu courte. Je m'en vais alors tester mes jambes dans le col de la Bataille.

L'abbaye de Léoncel:

Couleurs d'automne au-dessus de la route de Léoncel (photo prise en roulant, donc floue, mais ça donne un petit côté artistique):

Dans la montée, je constate que la forme est bonne. La montée s'accélère lorsque je constate que deux cyclistes que j'avais semés au début de la montée reviennent sur moi ! C'est donc sur un bon rythme que j'atteins le col.

Voici quelques photos prises au col:

La visibilité est exceptionnelle, il ne fait pas froid mais le vent souffle très fort. Je ne m'imagine basculer de l'autre côté du col pour ensuite devoir traverser le plateau du Vercors face au vent.
Je fais donc demi-tour avec la ferme intention de monter au relais de Musan. A Léoncel, je descends vers le Royans par la route principale (et non par le col de Bioux), où je suis à l'abri du vent mais où il fait très frais: il faisait meilleur au col de la bataille, 500 mètres plus haut !

N'ayant pas étudié la carte avant de partir ce matin, je n'ai que de vagues souvenirs du point de départ de la montée vers le relais. Je recense ainsi toutes les montées sur ma gauche en descendant, à la recherche d'un panneau indiquant Musan. Mais la route étant privée, je ne trouve évidemment rien. Je descends jusqu'à 450 mètres, où je me dis que c'est trop bas. Je remonte et recense à nouveau toutes les montées sur ma droite. Les routes ne mènent qu'à des maisons ! Finalement, de sympathiques riverains, me signalant que la route que j'emprunte se termine dans quelques mètres (!), m'indiquent que je suis deux kilomètres trop bas. Et aussi que la montée jusqu'au relais est difficile, mais ça, je le savais déjà !

C'est donc à 600 mètres d'altitude que débute l'ascension. C'est dommage, j'ai dû remonter 150 mètres de dénivelé alors que je m'étais arrêté à cet endroit à la descente !
Si vous aussi vous cherchez le point de départ de cette montée, le voici:

Ainsi qu'un indice, ce panneau:

Les photos qui suivent ont été prises lors de la descente, la très forte pente ne se prêtant pas à des acrobaties sur le vélo.
Sur le papier, le relais de Musan, c'est 620 mètres de dénivelé en 6,5 km, soit 9,5% de moyenne. En pratique, ce que je retiens ce sont surtout les très longs passages à 11 et 12% et la chaleur. Il est midi et je perds beaucoup d'eau dans les premiers kilomètres. Je déconseille donc de faire cette montée en plein été, en tout cas à cette heure-là ! Un peu plus haut, la forêt m'offre un peu d'ombre.

Dès le début, je suis prévenu, il s'agit d'une route privée, mais aucun risque en ce dimanche:

La montée, ce sont des virages dont la qualité du revêtement et la pente me rappellent, toutes proportions gardées, les virages de la montée vers notre Bastille grenobloise:

La montée, c'est aussi cette vue imprenable sur la vallée, le Vercors, et même des sommets alpins !

Jusqu'à 1000 mètres d'altitude, la pente ne faiblit pas. Ensuite, on a le choix entre souffrir à gauche et souffrir à droite !

En regardant de près, Musan Sud n'est pas une route goudronnée, et la consultation de la carte à l'arrivée montrera qu'elle ne menait de toute façon pas au relais.

La route vers Musan Sud:

La route vers Musan Nord:

La pente s'adoucit, il y a même une très courte descente après laquelle je découvre pour la première fois des traces de vie humaine: des maisons et des vaches.

Le sommet n'est pas loin; on découvre le relais puis il se cache. L'état de la route se dégrade, la pente s'accentue à nouveau puis, au niveau d'une épingle à droite, petite déception:

C'est la fin de la route, et aucune visibilité. Peut-être aurais-je pu traverser un petit bout de forêt pour avoir une vue sur la plaine de Romans ?

J'ai pas mal souffert dans cette montée, de la chaleur, mais payant aussi mes efforts de ce matin dans le Tourniol. Arrivé au sommet, je me suis souvenu que j'avais un grand pignon de 28 dents, qui aurait peut-être mérité d'être utilisé, car à 6 km/h en montée avec le pignon de 24 dents, ça m'a fait une bonne séance de musculation ! Pour la petite histoire, 620 mètres de dénivelé en 49 minutes, cela fait 759 m/h et j'étais donc bien loin de ma forme du Tourniol.
C'est une très belle montée et j'y retournerai. Je ne sais pas encore où la classer parmi les montées difficiles que j'ai faites, probablement entre le col du Luitel depuis Séchilienne, plus long mais moins pentu, et le col de Parquetout depuis Entraigues, ô combien plus pentu. En termes de sensations, j'étais pourtant plus à l'aise dans le col de Parquetout (qui n'en finissait pas !) qu'aujourd'hui à Musan.

Le relai est à Musan mais la descente qui m'attend m'amuse moins: je n'aime pas les pentes si fortes en descente. Pourtant, avec les multiples pauses photos ça se passe très bien, en plus les jantes brûlantes ont ainsi le temps de refroidir.

Il me reste la descente vers Saint-Jean-en-Royans, et un quart-d'heure après St-Jean je retrouve la voiture à Saint-Nazaire.
Ce fût une sortie agréable, ni trop courte ni trop longue, plutôt mi-longue (101 km, 2430 mètres de dénivelé positif, en 5 heures 13 minutes). J'ai pris du plaisir à faire ces montées, toutes très amusantes bien que très différentes les unes des autres. Un dimanche estival bien rentabilisé. Sûrement ma dernière sortie de l'année dans le Vercors. Pas mal pour un 2 octobre !

A noter que mon altimètre indique 40 mètres de trop car je ne l'ai pas réglé au départ de Saint-Nazaire-en-Royans.

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Commentaires

Le 02 octobre 2011 Brigitte a dit :

#1

espèce de £%µ£¨§£% :-)
Tu m'as doublée sur ce coup-là car j'avais la très ferme intention d'y aller vite LOL
Bravo pour ta sortie costaud et pour le Tourniol en 46 minutes !!!

Le 03 octobre 2011 David Champelovier a dit :

#2

@Brigitte :
N'y va quand même pas trop vite, parce que ça grimpe, et longtemps ;-)
S'il n'y avait pas eu tout ce vent au col de la Bataille, je pense que j'aurais basculé pour faire une grande boucle. Le Vercors m'attire toujours autant !

Le 04 octobre 2011 Brigitte a dit :

#3

Pas trop vite ... mais pas trop lentement puisque j'ai mis 50 mn ... profitant de la relative fraîcheur matinale ... et n'ayant pas fait le Tourniol et la bataille juste avant ;-)
La montée au centre d'Etudes Tibétaines depuis Cognin a une pente maxi un peu plus élevée (14-15%) mais c'est bien dans le même genre de truc costaud . Tu as essayé ? Je tenterais bien Chalais aussi ...

Le 05 octobre 2011 David Champelovier a dit :

#4

@Brigitte :
Bravo pour les 50 minutes !
Après Oliver samedi, moi dimanche et toi lundi, qui donc est allé veiller sur "notre" relais mardi ?!
Non, je ne suis jamais monté à Montchardon, je ne savais pas que c'était aussi pentu par Cognin. Encore quelques belles montées à faire cette année :-)
Là je vais rester deux semaines sans rouler, pour la première fois depuis mai ! Heureusement, il me reste la course à pied.

Le 06 octobre 2011 Brigitte a dit :

#5

Qui est allé veillé sur "notre" relais mardi ? Re-Olivier ;-)
Deux semaines sans rouler ? courage David !

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