Les Dents de la Montagne

Rédigé par David Champelovier | Classé dans : Belledonne

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Un article pas comme les autres pour un weekend pas comme les autres.

Cela faisait bien longtemps que la météo n'avait pas été aussi mauvaise à l'occasion d'un weekend où je dispose de temps pour rouler. Après tout, il va bien falloir s'y résoudre, après un mois d'octobre particulièrement clément: l'automne est bien là.
Après les copieuses pluies du samedi, le dimanche n'est pas bien mieux, mais au moins il ne pleut pas. Et que faire quand le plafond nuageux est très bas, qu'il fait 10 degrés à 700 mètres d'altitude, et que les routes sont encore bien mouillées ? Eh bien on sort quand même le vélo, oui mais à certaines conditions. Puisqu'il est impossible de faire une sortie longue, alors privilégions la qualité par rapport à la quantité.

Hier, je me suis risqué à quelques exercices en course à pied, en mode fractionné, et au bout d'une demi-heure j'étais cuit. Je remets donc ça aujourd'hui, mais sur le vélo, à la recherche de bien meilleures sensations.
Il existe depuis Gières une montée par Venon en direction du Balcon de Belledonne: 500 mètres de dénivelé positif en 6 à 7 kilomètres. Je pratique cette montée jusqu'à 50 fois par an, un peu moins cette année depuis que j'ai remplacé la montée de Venon par celle de Chamrousse pour la petite sortie du samedi. Une fois le sommet atteint, la descente qui s'ensuit est courte mais pentue: 62 mètres de dénivelé en 650 mètres, soit une pente moyenne de 9,5%.
L'objectif du jour est d'effectuer cette montée un certain nombre de fois. 10 paraît raisonnable, mais je n'ai aucun repère sur ce genre d'exercice fractionné à vélo.

L'exercice fractionné a pour but de faire travailler le cœur à un rythme supérieur à celui auquel il travaille d'habitude, avec des phases de récupération. Selon ma forme et la longueur de mes balades, mon dénivelé positif horaire varie actuellement de 700 m/h (fin de sortie, altitude ou fatigue) à 950 m/h (effort que je parviens à prolonger pendant 1h30). Le "mur" qui m'intéresse aujourd'hui est grimpé en 3 minutes, ce qui fait 1200 m/h. En fait, ce mur se compose de 3 passages plus difficiles entrecoupés de passages un peu plus faciles. Pour les passages difficiles, je me mets systématiquement en danseuse, avec des pointes de 1400 m/h à 1700 m/h sur plus de 100 mètres; c'est du moins ce que me dit le compteur. J'ignore si ce travail est efficace ou non, si certains lecteurs du blog en connaissent davantage sur le sujet, je lirai avec attention leurs remarques !

En tout cas, l'exercice n'a pas été si difficile que cela. Rien à voir avec mes souffrances d'hier en course à pied; mais je cours trop peu pour avoir des repères, alors que je sais beaucoup mieux ce que je suis capable de faire sur un vélo, que ce soit sur des montées de 3 minutes ou de 2 heures.
Les premières montées servent à se mettre dans le rythme. Vers la sixième ou septième, les jambes commencent à faire mal. C'est alors que je remarque que j'ai oublié quelque chose d'essentiel: pédaler dans la descente pour évacuer l'acide lactique. Une fois cette petite astuce assimilée, j'enchaîne les montées suivantes sans soucis. Je compte jusqu'à 10: objectif atteint. Je poursuis, sans jamais mettre pied à terre. Au-delà de 10, je me perds un instant dans mon comptage. Lorsque les jambes commencent à faire un peu plus mal, je décide d'arrêter, en regardant le dénivelé de mon compteur j'estime le nombre de montées à 20, il y en a en fait 21 sur la courbe.

Il y a un an, je n'aurais pas pu faire ce genre d'effort, pour la simple raison que j'aurais eu trop mal aux... bras, avec tous ces passages en danseuse. Il y a là une clé de ma progression de cette année: en parvenant à me mettre régulièrement en danseuse, pendant plusieurs minutes, même en fin de sortie longue, j'arrive ainsi à repousser la fatigue et la lassitude engendrée par une position assise prolongée, j'économise temporairement certains muscles en en faisant travailler d'autres, et j'épargne aussi mon assise, ce qui est indispensable pour les longs parcours !

Mission accomplie: 2 heures 35 minutes de vélo, 1800 mètres de dénivelé positif en seulement 42,6 km, soit un coefficient record de 4,2 (soit 4200 m d'ascension pour 100 km) ! Le coefficient 2 sur l'année est en bonne voie: après toutes les montées locales de ces dernières semaines, le coefficient s'établit désormais à 1,98. L'honneur est (presque) sauf !

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Commentaires

Le 08 novembre 2011 Brigitte a dit :

#1

Bravo David, bel exercice et mental d'acier, les dents font peur ;-) Maintenant il faut faire les dents du bas :-)

Le 08 novembre 2011 David Champelovier a dit :

#2

@Brigitte :
Merci Brigitte, je pense que j'aurai du mal à faire des dents dans l'autre sens... à réfléchir !
J'espère retrouver une météo ensoleillée pour le weekend de trois jours qui arrive, et c'est bien parti pour :-)

Le 16 février 2013 jc a dit :

#3

C'est un super exercice en effet quand la météo n'est pas adaptée à une sortie longue. En 2h on peut déjà faire un beau D+ et on respire mieux que sur un home-trainer ;-) Et quel coefficient , 4,2 !!! à quand une sortie > 5% ? Il faudrait aller faire des répétitions dans le relais du chat.....LOL
A++
JC

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