Première sortie longue de l'année

Rédigé par David Champelovier | Classé dans : Belledonne

18
02 | 12

Plaisir: le plaisir de pouvoir à nouveau goûter au dénivelé, après un épisode de froid exceptionnel.
Patience: il en faut, surtout en début de saison, pour réussir une longue sortie.
Persévérance: il va en falloir pour retrouver mes sensations de 2011.

(sculptures naturelles de glace: photo prise entre Saint-Mury-Monteymond et le Mas Julien).

Près d'un mois après avoir franchi la barre des 2000 m de dénivelé en une sortie, j'ai une soif insatiable de dénivelé. Les routes d'accès au Balcon de Belledonne ne m'ont pas vu pendant trop longtemps pour cause de gel; j'aurais bien envie de toutes les faire aujourd'hui, si j'en avais le temps. Finalement, ma balade du jour cumulera 3270 mètres de dénivelé positif en 115 km seulement, pour 6 heures 25 de vélo (7 heures au total). Le dénivelé est exceptionnel pour la saison en ce qui me concerne, par contre le temps passé sur la selle ne l'est pas. Je totalise en effet seulement 22 heures de selle depuis le début de l'année, contre 42 heures en 2011 à la même époque. Et ce n'est donc pas un hasard si j'ai eu un peu de mal à boucler cette sortie, qui est encore loin de mes références de 2011 (15 sorties de plus de 8 heures), et qui montre l'ampleur du travail qu'il reste à accomplir d'ici les Brevets de Randonneur du mois de Mars. Certes, le dénivelé total y sera plus faible.

Départ à 10h30 de Gières pour la première montée du jour, celle de Venon, qui me voit passer pour la huitième fois cette année (dont une montée avortée samedi dernier à 1 km du sommet, pour cause de neige). 500 mètres de dénivelé qui passent sans encombre, avec un chrono respectable au sommet.
Photo prise au sommet de la montée, le Vercors en arrière-plan:

Je poursuis la route du Balcon de Belledonne en direction d'Allevard en traversant successivement le Pinet d'Uriage, la Croix de Pinet et le hameau des Roussets, où je tourne à droite en direction du col du Rousset. Comme je suis parti pour faire du dénivelé et que la route de Freydières semble dégagée, je poursuis jusqu'à Freydières (1100 m d'altitude environ).

Vue sur la Dent de Crolles depuis le Pinet d'Uriage:

A Freydières:

Une interminable file de voitures en stationnement témoigne de l'engouement des Grenoblois pour les balades au départ de Freydières. Ce qui me pousse à rebrousser chemin; je pense que je n'aurais de toute façon pas pu monter beaucoup plus haut.
Plutôt que de poursuivre la route du Balcon, je décide de redescendre à Domène via Revel, avec l'idée d'effectuer une deuxième montée.

Vue sur Grenoble, dans la brume (pollution ?), depuis les Roussets:

Après quelques kilomètres dans la vallée, mon choix se porte sur la montée de Sainte-Agnès au départ de Lancey, qui permet ensuite, sans jamais redescendre, d'atteindre le col des Mouilles. Une belle montée de près de 800 mètres de dénivelé en moins de 11 km. Les premiers kilomètres au-dessus de Lancey sont particulièrement difficiles avec des passages au-dessus de 10%. J'enchaîne avec la montée du col des Mouilles, qui ne m'avait pas revu depuis le 1er Janvier. Au sommet, il est 14 heures passées et j'ai franchi exactement 2000 mètres de dénivelé positif.

Belledonne, en arrivant au premier hameau de Sainte-Agnès:

Je n'envisage pas une seule seconde de poursuivre par la descente sur la Boutière, d'abord parce que cette descente est particulièrement froide et la route est donc peut-être gelée par endroits, ensuite parce que je rejoindrais ensuite les routes très fréquentées d'accès aux Sept-Laux. Je fais donc demi-tour et rejoins Venon par le Balcon, par une succession de montées et de descentes, toujours entre 700 et 900 mètres d'altitude.

Bien pratique cette fontaine, toujours en service, à Saint-Mury-Monteymond !

Cela faisait quelques kilomètres que je sentais que mes cuisses n'avaient plus de jus. Le petit mur de Venon, que j'affectionne particulièrement et que je m'étais amusé à grimper 21 fois début Novembre, aura suffi à déclencher de violentes crampes, me contraignant même à poser pied à terre au milieu du mur. J'ignore encore ce qui les a déclenchées; peut-être la fatigue, peut-être le manque d'entraînement, peut-être une mauvaise hydratation, peut-être un peu de tout ça.

Après 7 kilomètres de descente, bien que les crampes essayent de revenir en pédalant dans la vallée, je décide de passer au dessert. Après la montée de Freydières en entrée, celle du col des Mouilles en plat principal, voici la montée du Pinet d'Uriage depuis Murianette en guise de dessert.
Environ 600 mètres de dénivelé me séparent du Pinet. J'arrive à empêcher les crampes de revenir. Ma technique: boire (parce que je n'ai pas assez bu depuis le début de la sortie, pas facile de boire correctement quand il fait froid), alterner passages assis et passages assez longs en danseuse, et de manière générale ne pas monter trop vite.

Le soleil se couche sur Belledonne (photo prise un peu avant le Pinet d'Uriage):

Depuis le Pinet, la solution la plus simple pour rejoindre Gières et de repasser par le mur de Venon... qui cette fois-ci se déroule sans crampe. Ouf !
La descente finale, que j'effectue pour la deuxième fois de la journée, est maintenant parfaitement sèche.

De retour peu avant le coucher du soleil (le soleil se couche tôt dans la vallée à cause du Moucherotte), je suis rassasié. Je voulais faire une longue balade avec du dénivelé, et j'ai réalisé ce que j'avais en tête, et même un peu plus, en prenant beaucoup de plaisir sur des routes que je connais pourtant par cœur. Je suis même encore relativement frais, mais je me rends bien compte qu'il me manque pas mal d'entraînement pour être à l'aise sur les sorties longues. Un point positif est ma capacité à faire de longs passages en danseuse dans les montées, restée presque intacte par rapport à 2011, et à-peu-près identique en début et en fin de sortie. Indispensable pour réduire la fatigue et la lassitude engendrée par le maintien en position assise, et aussi, aujourd'hui, pour éloigner les crampes.

Comme vous pouvez le constater sur le profil altimétrique, l'entrée et le plat principal étaient copieux et le dessert frugal: un menu parfait pour un cyclotouriste.

A noter que j'ai croisé moins d'une dizaine de cyclistes, en dehors de la vallée très fréquentée. Par contre, j'ai croisé, en descendant du col des Mouilles, un cycliste qui montait à plus de 20 km/h avec du matériel et des skis sur le dos. J'ai à peine eu le temps de le saluer, mais j'ai eu le temps de remarquer que son vélo était motorisé (à l'électricité). Ou comment aller au ski sans polluer.

Mots clés : Aucun

Commentaires

Le 18 février 2012 Brigitte a dit :

#1

Quelle sortie magnifique ! J'ai fait des sorties assez longues mais pas de vrai dénivelé depuis un bon moment !
Je ne suis pas étonnée du monde à freydière, c'est un énorme départ de ski de rando !
J'aime bien les stalagtites de glace, il paraît qu'en ce moment, des équipes travaillent à éliminer celles des gorges de la Bourne ... euh mieux vaut ne pas être dessous avec nos petits vélos !

Le 19 février 2012 cricri le cyclo a dit :

#2

tu es quand même un grand malade... Première sortie depuis des lustres et boum tu claques un dénivelé de Juillet... Je ne me fait aucun soucis pour les BRM... Ah si : tu risques de les trouver fades

Le 19 février 2012 cestdurlevelo a dit :

#3

Hello David.... heho ça va pas non???? Vas y doucement! Bravo à toi tu m'impressionnes de plus en plus. Quel kilométrage, et surtout, quel D+!!!! Je n'ai plus fait ni l'un ni l'autre à ce niveau depuis plusieurs mois. Le BRM de Grenoble, ça va être a piece of cake vu ton niveau. Que tu aies eu des crampes ne m'étonne pas tant... te lancer sur un tel parcours infernal si tôt dans la saison.... en tout cas tu as beau être derrière 2011 en termes de stats, tu tiens une grande forme! Il faudra m'attendre sur l'ouverture du Galibier :)

Le 19 février 2012 jef cyclo 38 a dit :

#4

Super chevauchée, digne d'un mois de pleine saison !!!
Pour les crampes, je ne suis pas étonné, vu ta débauche d'efforts sur un tel parcours.
Bravo pour ta motivation.

Le 19 février 2012 David Champelovier a dit :

#5

@Brigitte :
Merci Brigitte. Ces routes sont mon terrain de jeu habituel, mais c'est vrai que je n'en parle pas souvent sur le blog, parce que pour moi c'est un peu de la "routine" ;-)
Le dégel déverse de la glace, mais aussi des pierres sur les routes, prudence ! En attendant, les paysages sont superbes.

Le 19 février 2012 David Champelovier a dit :

#6

@cricri le cyclo :
Salut Cricri ! Une longue sortie de Juillet sera plus proche de 5000 m de D+ ;-)
Plus que le dénivelé, je regarde le temps passé sur le vélo. Et 6h30, c'est moins de la moitié du temps qu'il me faudra pour boucler le BRM 300 dans cinq semaines ! Je pense que j'ai beaucoup à apprendre sur les BRM 200 et 300, c'est d'abord une question de patience, tu en sais quelque chose ;-)

Le 19 février 2012 David Champelovier a dit :

#7

@cestdurlevelo :
Salut Baptiste, disons que j'avais 7 heures devant moi pour rouler, et que rouler ici dans la vallée, surtout le samedi, ne m'intéresse pas trop ! Et dès que l'on quitte la vallée ici ça grimpe à 7%, donc ça fait "facilement" des sorties avec un coefficient proche de trois. Ce n'est pas infernal, c'est juste du pur bonheur ;-)
Le BRM 200 ne me fait pas peur, c'est le 300, deux semaines plus tard, qui me préoccupe un peu plus !
L'ouverture du Galibier, c'est encore loin, toi aussi tu auras fait plein de dénivelé d'ici là !

Le 19 février 2012 David Champelovier a dit :

#8

@jef cyclo 38 :
Merci Jef. Pour les crampes, ça reste encore un mystère, car j'en ai très rarement. Mais peut-être avais-je les yeux un peu plus gros que le ventre pour un début de saison, tellement j'avais envie de profiter du retour des beaux jours !
A très bientôt, peut-être le jour du BRM 200 ?

Le 19 février 2012 Olivier Buisson a dit :

#9

Un régal de te lire, je suis même limite crampes moi aussi à la fin de ton reportage :) :) Ouf les températures ont remontées et cela fait du bien . Vivement le prochain week end !! non ?

Le 19 février 2012 David Champelovier a dit :

#10

@Olivier Buisson :
Salut Olivier, merci de ton passage ! Un régal, c'est effectivement ce que j'ai ressenti pendant cette balade. Les températures remontent et les articles sur les blogs fleurissent, mettant un terme à une longue période d'hibernation :-)
Peut-être même que je ne vais pas attendre le week-end prochain pour en profiter de nouveau...
A bientôt, prends soin de toi.

Fil des commentaires de cet article