Le Vercors, enfin !

Rédigé par David Champelovier | Classé dans : Vercors

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06 | 12

Il y a bien longtemps que je n'avais pas parlé ici du Vercors. En ce vendredi ensoleillé, c'est à l'invitation de Baptiste que je redécouvre certaines de ses routes et paysages.

Ci-dessus: vers la fin de la voie verte, le Vercors m'appelle !

Depuis le début de l'année, toutes mes sorties en solo ont été partagées entre Belledonne et Chartreuse. Ces massifs sont les plus accessibles depuis chez moi, et il n'y a jamais besoin de plus de quelques kilomètres pour y trouver une grande variété de sérieuses montées.
Quant au Vercors, c'est une autre histoire. Si le balcon Est (Arzelier, Allimas) est à portée de roues, atteindre le cœur du Vercors m'oblige au mieux à devoir traverser Grenoble, au pire à longer l'Isère sur des dizaines de kilomètres de voie verte beaucoup trop plate pour moi. Le Vercors, je l'ai contourné sans y goûter, c'était le 25 mars. Depuis, j'y ai seulement gravi le col du Mont Noir.
Quand Baptiste m'a proposé il y a quelques semaines une balade dans le Vercors pour ce vendredi, c'était à la fois l'occasion de se revoir, et de redécouvrir des routes qui me manquaient.

Le départ ayant été fixé à 6h30 à l'Albenc, et le tour prévu ne dépassant pas 150 km et 3000 m de dénivelé positif, il était envisageable de faire l'aller-retour Gières-l'Albenc à vélo. Je me prépare en effet pour le BRM 300 (très) montagneux de samedi prochain, et il faut que je me ré-entraîne à me lever tôt et à rouler longtemps.
Je me lève à 4h pour un départ à 4h45. A 5h30 il fera jour. A 6h20, je sors de la voie verte à Saint-Gervais, en 1h35, soit exactement dans la fourchette de 1h30 à 1h40 que je m'étais fixée, sans trop forcer. Ma vitesse moyenne est alors supérieure à 27 km/h. Sur ma route, à cette heure j'aurai croisé davantage de lapins suicidaires que de cyclistes...

La fin de la voie verte à Saint-Gervais:

Quelques kilomètres me séparent de l'Albenc. Sur le chemin, je retrouve Baptiste venu à ma rencontre. A l'Albenc, nous retrouvons son frère Antoine venu de Grenoble en voiture. Le groupe est au complet, et nous prenons le départ peu après 6h30.
Nous rejoignons Vinay par de petite routes, puis longeons l'Isère par sa rive droite pour finalement la traverser au pont de la Sône. Un petit bout de D1532 plus loin, nous entrons dans le Royans.
Saint-Jean-en-Royans est rapidement atteint, et les festivités (les montées) peuvent commencer. Nous nous élevons sur la route de Léoncel, qui est annoncée barrée une peu plus loin. En fait, la route sera coupée juste après le croisement avec la route du col de Bioux, que nous avions prévu d'emprunter.

Peu avant le croisement avec la route du col de Bioux, voici l'embranchement avec la difficile montée au relais de Musan:

Le col de Bioux, c'est 180 m de dénivelé en 2 km, avec des passages à 13%. Je m'accorde une petite folie en le grimpant en 11 minutes (980 m/h), effort inconsidéré que je paierai par la suite. Ce n'est que la deuxième fois que je grimpe ce col, la dernière fois c'était en 2010, en aller-retour à l'occasion d'une chasse aux cols au départ de Saint-Jean-en-Royans qui m'avait rapporté 11 nouveaux cols.
Au sommet, le paysage est magnifique et nous distinguons la terrible route du relai de Musan.

Baptiste et Antoine arrivent au col de Bioux. Au fond, le relais de Musan:

Depuis le col, les paysages sont magnifiques:

De charmantes spectatrices au bord de la route, après le col de Bioux:

Le sommet n'en est en fait pas un, puisque la route s'élève encore pour rejoindre la route du col de la Bataille aux alentours de 1080 m d'altitude. Je propose un petit détour par le col du Lion que je ne connais pas encore. Cette proposition est gentiment acceptée à l'unanimité. Une petite pause nous fera le plus grand bien. Mes jambes m'inquiètent un peu car j'ai déjà moins de forces alors que nous n'avons gravi que mille mètres de dénivelé positif. En particulier, à chaque relance et après chaque arrêt, les jambes font mal, ce qui n'est pas habituel à ce stade de la sortie.

A proximité du col de la Bataille, un grand beau temps, des températures pas encore trop chaudes, trois cyclistes comblés:

Le col de la Bataille est atteint à un bon rythme. Le vent y souffle fort mais la vue est toujours aussi belle. C'est seulement la troisième fois que je passe ici à vélo: en 2010 après avoir franchi à pied l'éboulis du roc Toulau, en 2011 en aller-retour depuis Léoncel, et donc aujourd'hui.

Vue vers le Sud, depuis le col de la Bataille:

Nous ne nous attardons pas et poursuivons notre route qui consiste en une succession de bosses. Au passage, le GPS, que j'étrenne aujourd'hui, me signale deux cols. D'abord, le pas de l'Aubasse, positionné à une trentaine de mètres de la route. Après consultation de mon Chauvot, il est côté "poussage aisé". Je reviendrai le franchir une autre fois. Ensuite, le pas de Logue, qui lui se trouve bien sur la route, que j'ai déjà franchi mais que je n'avais pas encore ajouté à ma liste de cols. Enfin, un peu plus loin, le col de Rioupeysson est côté "poussage aisé", je reviendrai le franchir également. Plus loin, nous franchissons bien sûr le col de la Portette et celui de Taillebourse.

Au croisement de la route de Lente, nous tournons à droite en direction de Chaud Clapier, indiqué à 7 kilomètres. Pour être passé ici une seule fois, j'ai le souvenir d'une route assez longue et aux pourcentages assez modestes. Souvenir confirmé.
Nous franchissons le col de la Chau en descente, mais juste avant j'avais souhaité tenter le col de la Baume, dont Olivier avait parlé une fois sur son blog. Tentative avorté: après quelques dizaines de mètres, le bitume laisse place à du gravier. Sur une route qui grimpe, aucun d'entre nous ne souhaite poursuivre et nous rebroussons chemin.

Vassieux-en-Vercors, depuis la descente du col de la Chau:

Après la courte descente du col de la Chau, nous profitons de la proximité de Vassieux pour remplir nos bidons et faire une pause bien méritée. Le col de Proncel est franchi aisément avec un fort vent dans le dos. La descente sur la Chapelle-en-Vercors est agréable. Baptiste propose un court détour pour aller chercher le col de la Croix de Châtelar. En fait, une montée de près de 200 mètres de dénivelé nous attend, en pleine chaleur.

Ce col se mérite !

Il nous faut ensuite remonter de Saint-Martin-en-Vercors à Saint-Julien-en-Vercors, une nouvelle bosse de 200 mètre de dénivelé assez roulante. Le pont de la Goule Noire est fermé, et nous sommes même déviés bien avant, au niveau du raccourci qui nous mène directement à la Balme-de-Rencurel. Ça tombe bien: c'est au pied de notre dernier col du jour: le col de Romeyère, que nous redoutons. 400 mètres de dénivelé, plein Sud, avec le soleil au zénith, en fin de balade. Je suis descendu plusieurs fois par ici, mais jamais monté.
Chacun monte à son rythme. J'accélère un peu pour voir ce qu'il me reste dans les jambes. Petite pause à la fontaine de Rencurel et c'est reparti pour les 20 dernière minutes de montée. Un papy revient sur moi peu avant le col, je parviens à le suivre mais lâche prise 200 m avant le col. Lui, va au Mont Noir, mais n'a sans doute pas 180 bornes dans les jambes. Au col, j'ai à peine le temps de déchausser que je vois Antoine arriver, suivi de peu par Baptiste. Finalement, tout le monde a retrouvé des forces et ce col n'était difficile que dans la tête. A ce stade, je n'ai pas l'impression d'avoir trop souffert de la chaleur, ce qui est rassurant pour la saison estivale, et j'ai encore toutes mes forces.

La descente en direction de Saint-Gervais, traversant le long tunnel non éclairé des Ecouges, est prudente. Nous nous séparons à hauteur de la voie verte. J'ai alors 200 km au compteur et il m'en reste une quarantaine pour rentrer.
La première moitié s'effectue avec le vent dans le dos, au-dessus de 30 km/h, sans forcer exagérément. Par la suite, je me sens vraiment moins bien. Il reste alors une bonne heure de trajet. Je n'ai plus faim, plus soif, tout est plus difficile que d'habitude. La moindre irrégularité du bitume m'irrite. En arrivant à Grenoble il fait encore plus chaud: pas loin de 30 degrés à l'ombre. Finalement, tout se termine bien puisque j'arrive chez moi sans encombre, 1h37 après mon entrée sur la voie verte, ce qui n'est pas si mal. Le 1er avril au terme d'une sortie de 182 km, il m'avait suffi d'1h35, sans vent mais en appuyant fort sur les pédales. Finalement, aujourd'hui, le chrono est bon, seules les sensations ne sont pas au rendez-vous. Il n'y a pas de secret: je n'ai roulé que 60 km ces trois dernières semaines ! Peut-être aurais-je dû m'arrêter 5 minutes sur la voie verte pour dissiper un peu la fatigue...

Je garde le souvenir d'une agréable journée avec Baptiste et Antoine, dans un massif du Vercors que j'ai probablement tort de délaisser, mais le plaisir d'y revenir n'est que plus grand.
Côté chiffres, c'est pour moi un gros 200, même très gros: 243 km, 3220 m de dénivelé positif (probablement sous-estimé aujourd'hui par le compteur compte-tenu des fortes pressions atmosphériques), en 11h12 plus 1h25 de pause, soit une moyenne globale supérieure à 19 km/h (en comptant les pauses). C'est ma plus grosse sortie de cette année après les BRM 400 et 300.
Mes partenaires du jour roulaient à mon rythme, et je ne serais pas allé plus vite seul. 19 km/h, c'est aussi ce que je visais pour samedi prochain sur le BRM montagneux, BRM qui comprendra davantage de montées, mais je bénéficierai du groupe sur les 100 premiers kilomètres presque plats. Après ce tour dans le Vercors, je vais revoir mes objectifs à la baisse, en essayant d'abord de terminer le parcours, et en meilleure forme qu'aujourd'hui. Je n'imagine pas grimper le col d'Ornon avec les forces que j'avais aujourd'hui sur la voie verte. En cas d'échec, il me restera la deuxième édition, le 21 juillet, mais il fera sans doute beaucoup plus chaud.

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Commentaires

Le 16 juin 2012 cestdurlevelo a dit :

#1

Super CR, et encore merci ! Rigolo tes commentaires sur le Pas de l'Aubasse et le col de Riou-je-sais-plus-quoi, car après inspection je suis tombé sur les même ! En ce qui me concerne le vais les compter comme 'franchis' je crois puisqu'on y est montés, à chaque fois ce qu'on n'a pas fait c'est y chercher l'éventuel panneau indicateur (dont je doute de la présence !), au niveau même du col, c'est à dire à 20-30m sur le côté de la route.
En tout cas une bien belle sortie ! Bonne chance pour le BRM300 montagnard, et n'oublies pas la crème solaire :)

Le 17 juin 2012 David Champelovier a dit :

#2

@cestdurlevelo :
Merci à toi Baptiste d'avoir tracé ce magnifique parcours !
Je confirme que c'est dur le vélo ;-) Mes jambes s'en souviennent encore et je me suis contenté ce matin d'un petit Chamrousse. Excellent entraînement pour mon 300 de samedi, cela dit.

Les cols qui sont côtés "poussage aisé" ne sont clairement pas sur la route.
Un col est un point de passage, mais très souvent, un seul versant du col est accessible par la route. C'est le cas par exemple du collet du Plan Nicolas, l'autre accès se faisant ici par un sentier de randonnée. Ces cols sont une aubaine pour les chasseurs de cols en vélo de route: on ne franchit pas de col, on y passe juste. En fait, des fois on n'y passe même pas réellement. Quand on regarde bien la carte, le collet du Plan Nicolas ne se situe pas sur la route. Mais comme ce col est côté par le CCC comme un col routier, je valide ce col en passant uniquement par la route.
D'autres cols ne sont pas identifiés comme routiers, donc j'estime que tant que je reste sur la route il m'est impossible de les valider. C'est le cas de Rioupeysson et du pas de l'Aubasse. Certes, quand on est à 30 mètres du col, on a fait l'essentiel du boulot donc on est tenté de valider le col... d'ailleurs Rioupeysson est dans ma liste de cols, ça date de l'époque où je n'avais pas accès à des cartes aussi précises ni aux côtes du CCC. Mais je pense qu'il ne devrait pas y être.

Le 17 juin 2012 Brigitte a dit :

#3

Superbe parcours, j'adore, je n'ai même pas été au col de la Bataille cette année !!! en effet tu as fait vraiment un gros 200, de l'envergure de la seconde "odyssée des renardes en septembre 2011, mais avec des températures largement supérieures ... d'après mes essais, j'ai l'impression que la chaleur elle-même influe peu sur la vitesse de montée (encore que) mais c'est le nombre d'heures d'exposition à la grosse chaleur qui finit par user ...surtout s'il faut monter des pentes raides. Pour samedi 23 la température devrait retrouver des valeurs plus normales, mais il y a un risque orageux en soirée, à voir.

Le 18 juin 2012 David Champelovier a dit :

#4

@Brigitte :
Salut Brigitte, il va donc te falloir regagner la Bataille un de ces jours ;-)
Pareil que toi pour la chaleur. Je la crains de moins en moins, mais on s'use plus vite et on finit par fatiguer plus tôt que par temps frais. J'ai un peu surestimé mes capacités à terminer un gros 200 après trois semaines presque sans rouler...
J'ai confiance pour samedi, il fera moins chaud, et je devrai rester modeste face à ces géants que sont la Madeleine et le Glandon.
Je vais aller relire la deuxième odyssée des renardes. Le Vercors est toujours aussi magique pour moi.

Le 19 juin 2012 franco a dit :

#5

salut david grosse sortie et belle preparation pour le brm 300 auquel tu viens de me donner une reponse,je ne savais pas si finalement tu le faisais donc je te verais probablement samedi matin je prendrais mon inscription sur place

Le 20 juin 2012 SEVENIER Alain a dit :

#6

Salut David,
Beau commentaire et belle sortie sur des routes que je connais par coeur. Si je peux me permettre en voyant aussi le commentaire de Baptiste.1/au foyer du grand échaillon à droite une piste parfaitement praticable te mène au Pas du Grand Echaillon 26-1200a. 2/ Pas de l'Aubasse, pas de panneau mais il suffit de monter sur le talus pour être au col. 3/ Dans la clairière de malatra sur la droite, il y a une piste qui mène au Col de la Rama 26-1279 praticable. 4/ Col de Rioupeysson26-1195c, à 200 m de la route praticable. 5/ j'ai oublié, à 700m du sommet de la Bataille à droite le Pas de Chovet 26-1380, praticable. Voilà un beau programme pour y retourner.
La Croix de Chatelar...pas mal....il y a aussi deux cols sur la route de Herbouilly qui mène à Villard.
Bon 300 dimanche, effectivement la chaleur ça épuise
alain késako

Le 20 juin 2012 SEVENIER a dit :

#7

j'ai oublié, le col de la Baume, il vaut mieux le prendre à partir de la route qui mène au col de Carri (peu avant le sommet) alain késako

Le 21 juin 2012 Olivier Buisson a dit :

#8

je te souhaite une bonne balade pour samedi prochain , la météo doit être de la partie avec un soupçon de fraîcher en altitude , à toi de jouer ou plutôt pédaler !

Le 21 juin 2012 David Champelovier a dit :

#9

@franco :
Si j'avais dû choisir un seul brevet cette année, ça aurait été celui-là: ça fait plus de 6 mois que j'en rêve ! A samedi, j'espère que mes jambes seront au rendez-vous.

Le 21 juin 2012 David Champelovier a dit :

#10

@SEVENIER Alain :
Salut Alain, merci pour toutes ces précisions !
Du côté d'Herbouilly, j'étais déjà allé chercher Malaterre et Liorin en 2011. Il me reste à découvrir les autres.

Le 21 juin 2012 David Champelovier a dit :

#11

@Olivier Buisson :
Hello Olivier, merci pour tes encouragements qui me font très plaisir.
Oui, la météo devrait m'être favorable, moi qui n'aime pas rouler longtemps par fortes chaleurs. Tous les voyants sont au vert, à moi d'en profiter au maximum pour en faire une balade inoubliable... c'est la cerise sur le gâteau après les brevets de 300 et 400 km que j'avais abordés avec un peu d'appréhension. Là, c'est de la montagne, c'est tout ce que j'aime. Mais avec 4700 m de D+ quand même, donc à ne pas prendre à la légère.

Le 17 juin 2013 Marten Dijksman a dit :

#12

J'apprécie beaucoup vos compte rendu puisque cet été je passerais mes vacances pour la première fois dans le Vercors. J'ai déjà tracé de belles ballades à vélo pour le mois d'août. Ces comptes rendus me donnent encore plus d'envie...

Le 29 juin 2013 David Champelovier a dit :

#13

@Marten Dijksman :
Merci Marten pour votre commentaire !
Vous ne serez pas déçu par le Vercors, les possibilités de parcours sont multiples, les paysages variés. J'aime beaucoup le Vercors.

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