Joyeux Noël 2012 !

Rédigé par David Champelovier | Classé dans : Belledonne

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23 décembre 2012: soleil et douceur, des conditions idéales pour une longue balade sur le Balcon de Belledonne.

(rond-point d'Uriage au pied de la montée de Chamrousse par les Seiglières, ce matin à 7h50).

La journée s'annonce printanière. Aucun risque de verglas puisque les températures au petit matin sont nettement positives, et le gradient de température est presque nul (3 degrés à Chamrousse). J'ai donc pour ambition de profiter de l'intégralité de cette journée pour grimper !

A 6h30, j'enfourche le vélo dans la nuit noire, direction les Quatre Seigneurs. Cela devient une habitude, mais en hiver il faut quand même des conditions très particulières pour pouvoir partir si tôt.
Je m'élève rapidement au-dessus de Saint-Martin-d'Hères, en direction de la colline du Murier. Je dispose d'une vue imprenable sur l'agglomération grenobloise, silencieuse à cette heure, et toute illuminée. Dominer ainsi Grenoble, à une heure où presque tout le monde dort, dans la nuit noire et sur une route déserte, procure une sensation de bien-être.
Je ne croiserai qu'une seule voiture de toute la montée; ce matin, contrairement à dimanche dernier où j'étais parti une demi-heure plus tard, j'ai de l'avance sur les chasseurs.
Je plonge dans la descente tandis que l'aube se dessine au dessus de Chamrousse. Je reste prudent dans l'enchaînement de très courts lacets qui me mène à Herbeys. Là, un court raidard me mène à Villeneuve-d'Uriage avant de basculer sur Uriage où je suis accueilli par une légère brume.

A Uriage, j'attaque le premier ravitaillement du jour. Il y a moins d'1h30 que je suis parti, mais aujourd'hui j'envisage de rouler longtemps, et il n'est donc pas question de prendre du retard sur les calories...
Je décide de faire la même route en sens inverse. J'évite ainsi la montée de Saint-Martin-d'Uriage, qui est déjà le théâtre d'un défilé de voitures qui montent à Chamrousse. Le début de la montée, ce sont 100 mètres de dénivelé à plus de 10%, avec des passages à plus de 13%. Je connais bien ce passage, ça me réchauffe, et contrairement au week-end dernier je peux librement me mettre en danseuse quand je le souhaite.
Quand je parviens au col des Quatre Seigneurs, le jour est levé, mais les chasseurs sont encore rares. Dans la descente, je jette un coup d’œil sur Grenoble: les illuminations multicolores ont laissé place à la grisaille du béton.

Col des Quatre Seigneurs, 8h40, le jour se lève sur Belledonne (à gauche) et sur le Vercors (à droite):

Quand je dénivèle, sauf exception, j'évite la vallée. Ainsi, tout juste revenu du Murier, je remonte sur Venon, gravi plusieurs dizaines de fois cette année, dont une quinzaine de fois au chrono...

Gières, depuis le début de la montée de Venon. Vercors, Chartreuse, les trois tours de l'Ile Verte devant la Bastille, et le CHU au centre:

Les hameaux de Saint-Martin-d'Uriage se succèdent: Saint-Nizier, le Pinet. A cet instant, j'envisage de poursuivre jusqu'à Pont-Rajat avant de descendre à Domène via Revel. Mais après Pont-Rajat, comme souvent, je ne peux résister à la difficile montée vers les Roussets. Là, je fais un écart jusqu'au col du Rousset, et comme les températures ne diminuent pas, je décide de pousser jusqu'à Freydières. Le soleil a maintenant fait son apparition au-dessus de Belledonne.

Comme souvent, la vallée de Vaulnaveys est dans le brouillard:

Depuis la montée vers Freydières:

La route est propre...

... seul le parking au sommet est gelé:

Je ne m'attarde pas sur le parking de Freydières, car la descente sera longue et froide.
Domène, dans la vallée, sera l'occasion de mon premier ravitaillement en eau. Difficile, en effet, de trouver de l'eau dans le secteur de Saint-Martin-d'Uriage entre mi-septembre et mi-mai.

La vallée est un passage obligé si je veux atteindre mon objectif de dénivelé du jour: parcourir le Balcon de long en large ne suffit pas. Il fait plus froid (5 degrés) qu'en altitude, avec un léger brouillard. Il me tarde de remonter. Je tourne à droite dès que je peux. Ainsi, à Lancey je choisis la montée vers Saint-Mury-Monteymond, avec pour objectif final le col des Mouilles.
Je connais cette montée, même si je ne la pratique que deux ou trois fois par an. Dès la sortie de Lancey, je m'attaque à une pente de 9% de moyenne pendant plus de 4 kilomètres. Les jambes répondent toujours présent, mais je commence à calculer. Calculer que j'aurai un peu plus de 3000 mètres de dénivelé à mon arrivée au col des Mouilles, et que le retour par le Balcon ne suffira pas pour atteindre les 4000 mètres aujourd'hui. Le replat de Saint-Mury-Monteymond fait du bien, de même que celui de la Gorge (commune de Sainte-Agnès). Il me reste alors moins de 300 mètres de dénivelé jusqu'au col. J'apprécie ce col par son versant ensoleillé, praticable sans risque pratiquement toute l'année. Pourtant, aujourd'hui, je compte les mètres de dénivelé. Il est midi passé et la lassitude me gagne.

Les premiers lacets au-dessus de Lancey. Chaumechaude trône sur la Chartreuse:

Quel plaisir de redécouvrir les montagnes après s'être extirpé de la combe:

En face, le col des Mouilles où je me rends après avoir traversé le ruisseau de Vorz:

C'était sans compter sur une rencontre, aussi agréable qu'inattendue. Il m'arrive d'accélérer en haut de ce col, pour sprinter sur les derniers hectomètres un peu plus plats. Rien de cela aujourd'hui. Mais lorsque j'ai le panneau du col en vue, j'aperçois un cycliste juste à côté, un des rares croisés aujourd'hui. Au fur et à mesure que je me rapproche, je constate qu'il me regarde avec insistance. Je finis par reconnaître Franco ! Quelle surprise ! On devait bien finir par se rencontrer sur mon terrain de jeu. Lui est parti à 8h de Tullins, et il a du mérite car, s'il aime grimper, il lui a d'abord fallu affronter l'interminable voie verte pour rallier Grenoble, avant de grimper au Balcon par Venon.
Je lui fait part de ma petite fatigue, mais c'est avec plaisir que je l'accompagnerai jusqu'au col des Ayes. A partir de cette rencontre, je ne me poserai plus de question sur ma forme, et nous roulerons même sur un bon rythme !

Une rencontre inattendue !

Au col des Ayes, Franco avait prévu de redescendre dans la vallée par les Adrets et la route classique de montée à la station des Sept-Laux. Finalement, il rentrera avec moi par la route du Balcon. Quelques heures de balade partagée sur ces routes très peu fréquentées, jamais plates, sous un ciel parfaitement bleu. Il commence même à faire chaud et j'échange volontiers mes gants longs contre leurs homologues courts.

Notre sympathique duo, immortalisé par Franco:

Nous nous séparons à Saint-Nizier-d'Uriage. Franco va descendre par Venon, non sans avoir franchi auparavant Mon Petit Mur Adoré. Merci Franco pour ton agréable compagnie ! Quant à moi, ayant pourtant déjà dépassé les 4000 mètres, je ne peux résister à l'envie de rentrer par les Quatre Seigneurs et ainsi de dépasser les 4500. Il me reste des jambes, il reste du soleil, autant en profiter jusqu'au bout !
La montée vers Villeneuve-d'Uriage, déjà pratiquée ce matin, se déroule tranquillement. Les lacets au-dessus d'Herbeys sont gravis sans encombre. Je sens bien que les réserves de carburant sont basses, mais je grimpe encore bien après plus de huit heures de vélo, en tout cas mieux que dimanche dernier où j'avais pourtant roulé trois heures de moins. Je me gratifie même d'un petit sprint dans la remontée sur le Murier.

Cette magnifique journée s'achève après 8h50 de vélo (9h45 au total), 151,6 km, 4600 mètres de dénivelé positif et une belle rencontre. Incroyable pour un 23 décembre !
Par rapport à septembre, je n'ai pas perdu grand chose de mon avidité pour le dénivelé, ni de ma capacité à franchir les bosses et pendant longtemps. Certes, j'ai perdu un peu de puissance mais c'est bien normal. Comme l'ont montré le col des Mouilles, l'avant et l'après-rencontre, l'essentiel se passe dans la tête. A moi d'apprendre à gérer les hauts et les bas, et ce genre de sortie, bien au-delà de la performance physique, me permet de progresser en ce sens.

A lire également: le reportage de Franco.

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Commentaires

Le 24 décembre 2012 cestdurlevelo a dit :

#1

Avidité de dénivelé, tu l'as dit ! Bravo... franchement je suis bluffé. Pouvoir aligner 4600m de D+ si tard dans l'année (un chiffre que je n'ai jamais atteint !) c'est énorme. Le 1000 du sud te tend les bras :)

Le 24 décembre 2012 franco a dit :

#2

super ,tu est un maitre dans l'art de rediger un article ,comme celui de grimper les cols,que dire de plus ,si ce n'est qu'encore une fois je suis bluffé par tes exploits ,c'est pas permis a tout le monde de faire 4600m de D+ fin decembre,tu fait partie de la race des (Quatres) seigneurs,vivement samedi pour les retrouvailles d'ici la passe un joyeux Noël

Le 24 décembre 2012 David Champelovier a dit :

#3

@cestdurlevelo :
Merci Baptiste ! Les très grosses sorties prévues en 2013 sont encore très loin, avant cela il va falloir traverser l'hiver, et progresser malgré tout. En attendant, je profite des quelques opportunités que nous offre ce début d'hiver :-)
La première quinzaine de décembre a été pour moi l'occasion de faire une première coupure, et cette coupure forcée a été plus bénéfique que ce que je pensais.

Le 24 décembre 2012 David Champelovier a dit :

#4

@franco :
Salut Franco, ah les Quatre Seigneurs... 6 ascensions en 8 jours... 2 depuis SMH, 4 depuis Uriage.
Une sortie comme celle-là, je n'en avais plus fait depuis le 16 novembre, une par mois me suffit.
Pour les Quatre Seigneurs, j'ai pris cette année l'habitude de faire une boucle en montant par Venon, le Pinet, les Seiglières, Chamrousse, Uriage, Quatre Seigneurs puis retour à Gières. Cette boucle dépasse de peu les 2000 mètres de dénivelé. Il me faut entre 3h20 (record) et 3h40 pour l'effectuer. Pour mon gros dénivelé du 15 septembre dernier, j'avais imaginé enchaîner 4 boucles... avant de me raviser, ne voulant pas effectuer une première descente de Chamrousse de nuit et dans le froid, et préférant varier les plaisirs. Mais l'idée est là, et il se peut que je la mette en œuvre un jour...
Joyeux Noël à toi aussi, et à très bientôt !

Le 29 décembre 2012 Brigitte a dit :

#5

eh eh j'avais raté ce récit, après l'avoir réclamé juste après ta sortie ! Sacré David , toujours en forme, et à l'affut du bon créneau, la combinaison des deux donne de grandes choses !

Le 30 décembre 2012 David Champelovier a dit :

#6

@Brigitte :
Salut Brigitte, ce mois de décembre est en train de battre tous les records. En regardant les archives de mes sorties, il semble qu'il faille remonter à 2006 ou 2007 pour retrouver des conditions aussi favorables pour rouler en altitude fin décembre ! Un Noël pas comme les autres :-)

Le 05 janvier 2013 benny a dit :

#7

je suis bluffé: 4600m un 23 Décembre, vraiment chapeau. Pas de sac à dos aujourd'hui??

Le 06 janvier 2013 David Champelovier a dit :

#8

@benny :
Merci Yann ! Non, pas de sac à dos. Ce maillot a de grandes poches à l'arrière, je crois bien qu'il me restait encore à manger dans les poches à l'arrivée !

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