BRM 400 de Grenoble: le Jura

Rédigé par David Champelovier | Classé dans : Randonnées

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Le BRM 400 de Grenoble nous emmène cette année dans le Jura...

Contrairement à l'an dernier, cette année mon inscription au BRM 400 organisé par Jean-Philippe a été envoyée en début d'année, avant le BRM 200. Il s'agissait de découvrir ce nouveau parcours, mais aussi de me tester pour des projets futurs.
Mais comme l'an dernier, ma participation s'est décidée au dernier moment, essentiellement en fonction de la météo qui était incertaine. Mercredi, j'ai profité du premier mai pour nettoyer et réviser mon vélo, et remplacer in extremis le câble du dérailleur avant qui s'effilochait. Avant cela, j'avais fait entretenir le vélo par un professionnel, avec notamment le remplacement des deux dérailleurs, l'un qui avait lâché (à l'avant), l'autre par prévention. Ces dérailleurs auront parcouru 36 000 km en 10 ans, et gravi un paquet de dénivelé. Pour du Shimano d'entrée de gamme (Sora), c'est plutôt pas mal. J'ai confiance dans ce vélo, même si l'on n'est jamais à l'abri d'un pépin mécanique.
Pour l'occasion, le Giant sera en configuration grande randonnée, avec la grosse sacoche de selle à l'arrière. Avec les deux bidons pleins, l'éclairage, le GPS, les batteries de remplacement, le vélo est très lourd et j'ai bataillé dans les escaliers de mon immeuble. L'avantage est que je n'ai rien à porter sur le dos, contrairement à l'an dernier. Et cette année, je suis un peu plus autonome, avec notamment un pneu de rechange au cas où. Voici à quoi ressemble ma monture, sur une photo datant du 17 février:

Côté forme, mon entraînement est plutôt meilleur que l'an dernier à la même époque, bien qu'en dents de scie. Une excellente deuxième quinzaine de décembre, une grosse semaine en avril, un mois de mars convenable entre les deux avec essentiellement les deux BRM de 200 et 300 km.
Malheureusement, je n'ai pas pu rouler dans les dix jours précédant le brevet, donc je ne sais pas du tout où j'en suis et j'ai forcément perdu des repères par rapport à mes sensations. Trois jours avant, je me suis contenté d'une heure de course à pied, bien laborieuse et qui a laissé des traces. Peut-être le résultat d'un surentraînement pendant les deux semaines qui précédaient, ou une fatigue passagère. Le matin du BRM, je baille déjà avant de prendre le départ, pourtant j'ai bien dormi et assez dormi.
Il est difficile de comparer mes sensations, y compris mes sensations avant le départ, à celles de l'an dernier. D'abord parce que les randonnées se suivent mais ne se ressemblent jamais, et c'est ce qui fait leur charme. Ensuite parce que l'an dernier, c'était mon premier BRM 400. C'était l'année où jamais de tenter de passer une nuit entière sur le vélo. Je m'y étais préparé, physiquement et mentalement, et donc j'avais une bonne dose de stress qui a pu occulter certaines difficultés, certaines sensations. Et puis, la réussite finale fait oublier le chemin parcouru, ou en tout cas modifie la façon dont on s'en souvient.
Cette année, je ressens aussi du stress mais ce n'est pas le même: c'est davantage de l'excitation. Suite à ma première participation, je connais un peu mieux la recette pour réussir cette épreuve.

Au départ à 15h, terminus du tram B: soleil voilé, températures douces, une vingtaine de participants:

Je me rends au départ à vélo, pas trop tôt car l'an dernier je m'étais refroidi, le stress aidant. J'ai emporté une bouteille d'eau pure pour m'hydrater avant le départ, mais je l'ai perdue en route. Soit elle est tombée de ma sacoche de selle, soit quelqu'un me l'a chapardée en traversant la ville... Ce n'est pas un détail car je ferai ensuite plus de 100 kilomètres dans un état que j'estime proche de la déshydratation.
Place de Sfax, je retrouve Jean-Philippe, l'organisateur, qui nous offre ses gaufres maison. Je retrouve aussi Pascal le grimpeur, Henri et Bernard avec qui j'avais fait l'intégralité du 400 l'an dernier, d'excellents souvenirs, puis arrivent Franco, Baptiste, Yann, Thomas, je reconnais d'autres têtes déjà vues sur les brevets et fais connaissance avec de nouveaux participants. Je note l'absence de Pascal Kerboas, et de Rémy qui m'avait pourtant indiqué lors du 300 qu'il serait présent au 400. J'espère que tous les deux vont bien et que je les reverrai prochainement.

Ça attaque fort dans la Placette. Thomas, devant, a des fourmis dans les jambes:

Nous nous élançons à 15h en direction de Voreppe et du col de la Placette. Au pied du col, le peloton éclate, ça démarre très vite. Je décide de monter assez vite aussi, comme je l'ai fait l'an dernier, de manière à ne pas rater un regroupement au sommet. Je salue Jean-Philippe, en lui indiquant qu'on se reverra très vite. Car si je démarre fort, je sens bien que j'ai du mal à monter avec mon lourd équipement. J'échange quelques mots avec Pascal mais il est déjà loin devant. J'essaye de garder Baptiste et Franco en ligne de mire. Au sommet, à ma grande surprise personne ne s'arrête. Je chasse un petit groupe dans la descente, où je retrouve notamment Baptiste et Franco.
Plus loin, nous sommes dépassés par Henri et Bernard sur une portion plane. Je m'accroche à leurs roues. Tous ces kilomètres plats parcourus à plusieurs, ce sera autant de temps et d'énergie gagnés pour la suite. Je prends même un ou deux relais convenables, c'est à signaler car cela ne se produira plus de la journée.
Aux Echelles, la route s'élève lorsque nous prenons la direction de Novalaise. Je trouve que le groupe avance bien vite. Je m'accroche en queue de peloton, avant de céder puis de revenir dans les descentes. Bernard me rattrape, il m'indique qu'Henri a parlé d'abandonné... en fait on les reverra tous les deux beaucoup plus loin, dans le Jura. Ça devait tout simplement rouler trop vite pour lui, comme pour moi. Je commence à m'alimenter, mais ça passe difficilement. Je comprends alors que je ne suis pas dans un grand jour, sans doute partiellement déshydraté.
Je m'aperçois que Vincent est venu faire un bout de parcours avec nous, mais comme je suis en queue de peloton je n'aurai pas l'occasion de lui parler.

Le lac d'Aiguebelette:

Après Novalaise, je suis définitivement largué dans la première montée qui suit. Il est 17h30 et je roulerai 2 heures dans la plus stricte solitude. Je ne croiserai que Pascal, à l'entrée de Yenne, qui m'indique la présence d'une fontaine dans le village, d'où il vient et où précisément je me rends. Je m'arrête un instant pour boire et manger. J'ai très soif et je me dis que le vrai problème vient de là.
J'atteins le premier contrôle, Massignieu-de-Rives, à 18h37. Pas de cycliste. Je pointe et je repars aussitôt. Une courte montée précède la traversée du Rhône. Sur l'autre rive, j'aperçois des cyclistes, sans doute Baptiste, Franco, Pascal. La suite consiste en de longues lignes droites toutes plates. Je roule entre 25 et 30 km/h. Je sais que je ne rattraperai pas Franco et Baptiste: ils sont deux et sont bien meilleurs rouleurs que moi. Par contre, j'espère rattraper Pascal, mais je ne vois rien à l'horizon et cela m'irrite un peu de ne pas avancer plus vite sur cette portion inintéressante.

Des nuages, mais pas la moindre goutte de pluie de tout le brevet:

De l'eau ! A Yenne:

La petite montée après Massignieu-de-Rives:

Le Rhône, que je viens de traverser:

A 19h23 je suis sauvé: je rattrape Baptiste et Franco à l'occasion d'une pause. Je les informe que je ne suis pas dans un grand jour. On va essayer de faire un bout de route ensemble. La route s'élève doucement jusqu'à Bellegarde. Le jour faiblit, on avance tranquillement tout en discutant.
Nous avons Pascal en ligne de mire à l'entrée de Bellegarde, mais lui ne s'arrêtera pas ici. A Bellegarde, Baptiste trouve une fontaine et nous en profitons pour nous ravitailler une vingtaine de minutes. Je n'ai toujours pas vraiment faim, mais ça ne m'inquiète pas. Le sucré passe encore bien. Nous sommes rejoints par Alain et Florian (je crois), mais nous repartons avant eux.

J'ai retrouvé deux coéquipiers !

La nuit est maintenant presque noire. Nous attaquons une longue montée qui doit nous mener à Lajoux, à 1100 mètres d'altitude environ. La température descend et ça me convient bien pour la montée. Peu avant Mijoux, nous faisons une pause pour nous habiller davantage. En ce qui me concerne, ce sera un maillot manches longues hiver et un bonnet supplémentaires. Il me reste un k-way au cas où. Je n'ai pas emporté de gants longs car ça ne rentrait pas dans la sacoche, mais finalement je ne les regretterai pas. Pas de jambières ni de sur-chaussures, mais ça, ça ne change pas par rapport à d'habitude.
A l'occasion de cette pause, Henri et Bernard nous rattrapent. C'est donc à cet instant que j'apprends que Henri n'a finalement pas abandonné, et qu'il roule même plutôt bien ! Ils se sont arrêtés une heure à Bellegarde pour manger, ce qui explique qu'ils étaient derrière nous. Nous ne les reverrons plus après Lajoux.
Le pointage s'effectue à Mijoux. Je ne voulais pas connaître l'heure, mais je suis bien obligé de la regarder pour le pointage: 23h40. Contrairement à l'an dernier, à cette heure je ne crains pas l'arrivée de la fatigue car je sais qu'elle n'arrivera pas tout de suite. Mais je préfère ne pas regarder l'heure défiler, sachant que la nuit sera longue. Sur un 400, il ne faut pas se soucier ni du kilométrage parcouru ou à parcourir, ni de l'heure, sous peine de s'impatienter, et l'impatience coûte de l'énergie. Il faut prendre les coups de pédale un par un, les kilomètres un par un, et ainsi de suite. On n'a pas encore fait la moitié du parcours: peu importe, tais-toi et pédale !

Après le pointage à Mijoux, une série de lacets nous conduisent à Lajoux, je roule avec Baptiste tandis que Franco s'envole.
Entre temps, à deux reprises mon éclairage arrière s'est fait la malle en roulant sur des nids de poule. A chaque fois, j'ai entendu ses rebonds sur la chaussée, fait demi-tour et j'ai pu le récupérer. Une raison de plus d'être prudent dans la longue descente vers Saint-Claude. J'ai bien une lampe de rechange dans la sacoche, mais elle ne se fixe pas au même endroit et serait moins visible, partiellement masquée par la sacoche.
La descente est donc prudente. Je laisse filer Baptiste et Franco, je ne sais pas comment il font, avec tous ces lacets, la signalisation qui disparaît par endroits, et leurs éclairages respectifs qui ne balayent pas très large. A un moment, en passant dans un trou mon éclairage avant s'éteint, ça lui arrive parfois. Panique, gros freinage dans le noir, je sens la roue arrière qui commence à partir. Je me calme, freine plus doucement, parviens à lâcher la main gauche du guidon pour rallumer la lampe. Je ne suis plus sur ma voie mais encore sur la chaussée. Ouf ! Cette frayeur m'incitera à descendre encore plus doucement. Pour remédier à ce problème, il me faudra investir dans une vraie frontale, qui me permettra aussi d'éclairer correctement dans les virages serrés. Il faudra aussi que je trouve une solution à ce faux contact dans mes boîtiers de batterie, peut-être en rachetant des boîtiers avec 4 emplacements indépendants plutôt que 2+2, le faux contact se produisant entre deux piles.

Baptiste et Franco m'ont gentiment attendu à la sortie de Saint-Claude. Je suis bien content d'en avoir terminé avec cette descente, qui m'a refroidi et aussi partiellement endormi.
La suite est toute plate sur pas mal de kilomètres. Nous roulons en file indienne. Nous longeons une montagne, mais on ne voit pas grand chose du paysage. De plus, la brume fait son apparition. A plusieurs reprises, des panneaux indiquent Oyonnax à moins de 20 kilomètres et ça me fait tilt. J'avais imaginé plusieurs parcours pour m'y rendre à vélo, sans jamais franchir le pas. Maintenant je n'ai plus de raison de m'y rendre mais là, en une fois, j'aurai fait l'aller-retour, et même plus puisque l'on est passé nettement plus au Nord. Je m'impressionne.

A Dortan il faut tourner à droite mais je m'en rends compte un peu trop tard. A cette occasion, un petit groupe nous rattrape. Nous roulerons avec eux au-delà de Thoirette. Franco, Baptiste et moi nous arrêtons peu avant Thoirette pour manger (toujours du sucré pour moi, en fait je ne toucherai pas au salé de tout le brevet). Nouvelle courte pause à Thoirette pour prendre de l'eau. C'est étrange, je ne me souviens pas avoir repris de l'eau par la suite, ce qui voudrait dire que j'ai parcouru les 9h30 restantes avec seulement deux bidons ?!
Ensuite la route remonte pour plusieurs kilomètres. Nous sommes dans le brouillard. Derrière moi, un puissant éclairage de vélo m'éclaire et projette mon ombre en taille géante dans le brouillard ! Le petit groupe qui nous avait rejoint finit par nous lâcher. Franco est devant, et je roule avec Baptiste, dont le rythme me convient parfaitement.

Nous arrivons à Jasseron, point le plus à l'Ouest du parcours, et où il faut donc pointer. Nous nous arrêtons devant ce que nous croyons être l'église, la question du contrôle porte sur le nom d'une maison de retraite qui se trouve à côté de l'église, mais nous sommes devant un gîte et non une maison de retraite... Finalement, je fais un coup de Google et hop: 4h15, maison de retraite Saint-Joseph. En fait, nous verrons le nom de la maison de retraite un peu plus loin, juste avant la bifurcation à gauche.
Nous rejoignons Neuville-sur-Ain depuis Saint-Martin-du-Mont par de petites routes. Avec le GPS, c'est facile, et j'avais préalablement repéré les lieux avec Google Earth car c'était semble-t-il le passage compliqué du parcours. Je jour point. Franco rêve (éveillé !) d'un bon café. Tout le monde a hâte que cette nuit se termine. Je n'aurai finalement pas trop souffert de la nuit, elle fut longue mais je savais qu'elle le serait.
Dans une ligne droite, je ne sais plus si c'était avant ou après Saint-Jean-le-Vieux, sans doute avant, un sanglier dodu a traversé la route cent mètres devant nous !
A Saint-Jean-le-Vieux, il n'est pas encore 6 heures mais la boulangerie est déjà ouverte. Je prends un croissant et un pain au chocolat, cette fois-ci ça descend bien.

Revigoré par cette pause boulangerie, je me lâche un peu et emmène mes compagnons de route jusqu'à Lagnieu dans un long relai à une allure qui me surprend. J'aurai pris deux relais sur ce brevet, le premier vers Saint-Laurent-du-Pont et le second ici à Lagnieu... Ici, les panneaux sont surprenants, à moins que j'aie eu des hallucinations: j'ai d'abord vu Grenoble indiqué à 93 km, puis un peu plus loin un autre panneau où Grenoble était indiqué à 101 km !
A Lagnieu, nous cherchons le café dont Franco rêve, mais tout est encore fermé. Ici, je sais qu'il reste précisément 109 km, car je me souviens du BRM 400 de l'an dernier dont l'aller consistait d'abord à rallier Lagnieu par la même route que celle par laquelle nous devons rentrer aujourd'hui. Les relais des bons rouleurs nous avaient alors permis d'effectuer cette distance en moins de 4 heures. Aujourd'hui, dans l'autre sens il nous en faudra 1h30 de plus.

Je me souviens bien de ce trajet. Aujourd'hui, pas de pluie mais de la brume. Nous ne verrons presque pas le soleil jusqu'à l'arrivée. Nous roulons en ordre dispersé. Chacun a ses petites douleurs et ses bonnes raisons pour rouler doucement. De mon côté, les genoux commencent à faire un peu mal, mais ce qui me surprend le plus c'est le bas du dos qui tire, alors que pour la première fois je n'ai pas pris de sac à dos pour accomplir un BRM. Les muscles des jambes font mal, mais ça, c'est comme ça depuis le kilomètre 50. Ça, c'est pour les douleurs de fonctionnement, c'est-à-dire correspondant aux muscles et articulations qui servent à avancer. Pour les douleurs qui ne sont pas des douleurs de fonctionnement, j'y ai globalement échappé et c'est très bien ainsi car en général ce sont ces douleurs qui agacent le plus: mal aux fesses, à la nuque, irritation des paumes des mains, etc.

La cascade de Glandieu, plus imposante que ce que la photo laisse imaginer:

A Saint-Genix-sur-Guiers, dernier contrôle du brevet, nous prenons enfin le grand café que nous attendions tant. Il est 9 heures passées, il nous reste trois heures de route.
Les gorges de Chailles sont traversées assez aisément. Le col de la Placette, par ce versant, est facile. Je hausse nettement le rythme et parviens à le maintenir jusqu'au sommet, content de moi. Je suis presque en meilleure forme aujourd'hui, avec près de 400 km dans les jambes, qu'hier après 20 km. De plus, j'aurai réussi, jusqu'au bout du brevet, à effectuer de longs passages en danseuse, ce qui est très positif.

Au col de la Placette, nous sommes presque à la maison. Une descente, Voreppe, quelques kilomètres de voie verte et nous voilà rue Félix Esclangon à Grenoble. Il est 12h25, nous avons terminé le brevet en 21h18 (donc avec plus de cinq heures d'avance sur les délais), dont 2h40 de pauses pour ma part. Pour le temps de pause, c'est très raisonnable. Pour le temps global, c'est comme l'an dernier, où nous avions un peu plus de dénivelé, 1h30 de pauses en plus mais de sacrés rouleurs dans le groupe. Concernant le dénivelé, impossible de mettre tous les compteurs d'accord mais il avoisine sans doute les 4000 mètres de dénivelé positif. Ma trace GPS injectée dans Openrunner indique 3850 m.

Notre trio, fatigué sans doute, mais heureux: (photo de Franco, prise par... je ne sais plus... la fatigue sans doute)

La courbe de dénivelé: c'est loin d'être tout plat !

A l'arrivée, nous retrouvons Pascal, Alain, Florian, ... Je rentre rapidement chez moi pour une petite sieste. Le lendemain, le dos, les genoux et les muscles des jambes seront douloureux. Une courte sortie vélo le mercredi montrera que je suis presque complètement rétabli.

Ce BRM 400 aura été une autre paire de manches que le BRM 300 de mars. Le 400 est définitivement un exercice compliqué, mais passer la nuit à pédaler est toujours aussi magique. A un rythme de randonneur, avec la petite forme qui était la mienne, il est cependant possible de terminer un tel brevet dans de bonnes conditions même en mangeant peu et en respirant peu. Je me suis en effet surpris dans certaines montées à ne presque pas respirer, l'effort existe bien mais il est ailleurs. Il faut profiter de chaque coup de pédale sans se poser de question. Effectuer un tel brevet sur un rythme soutenu est un tout autre exercice, et j'ai de l'admiration pour Yann et Thomas qui sont arrivés près de trois heures avant nous.

J'ai également de l'admiration pour Baptiste et Franco qui n'avaient jamais passé une nuit entière sur un vélo, et pour qui la distance de 400 km était aussi une première. Nous avons tous les trois bataillé, à un moment ou à un autre. Il a fallu serrer les dents, mais l'ambiance est toujours restée excellente dans le groupe et je dois une fière chandelle à mes deux coéquipiers qui m'ont aidé à bien terminer ce brevet.

Mon prochain brevet sera le 300 montagneux, le 15 juin prochain. J'ai en effet définitivement tiré un trait sur le 600 pour cette année. Ma forme est trop irrégulière pour envisager sereinement cette distance, il me faut encore progresser.

Pour conclure, je persiste à penser que le 400, avec départ le samedi après-midi, est une aventure unique qu'il faut avoir fait au moins une fois. C'est très différent d'une balade sur la journée, mais aussi plus difficile. A Grenoble, l'ambiance est excellente et l'organisation de Jean-Philippe est irréprochable. Je pense que les novices sur cette distance, et ils étaient plusieurs sur ce brevet, ne me contrediront pas, je pensais déjà ainsi l'an dernier après mon premier 400.

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Commentaires

Le 09 mai 2013 Tom a dit :

#1

C'est là qu'on reconnait un bon randonneur, même avec une forme moyenne, tu trouves le rythme qui va bien pour aller au bout. Bravo.

Le 09 mai 2013 cestdurlevelo a dit :

#2

Ca fait plaisir de revivre tout ça. Quelle épopée ! C'est plus du vélo, là, c'est l'aventure !
Merci pour tes relais, avoir partagé ton expérience, et tes applaudissements à la Placette quand vraiment j'étais essoré !
Et vivement la prochaine.

Le 09 mai 2013 cricri le cyclo a dit :

#3

tu es jeune mais tu as déjà la sagesse des vieux briscards. Respect David pour ton beau parcours

Le 09 mai 2013 jef cyclo 38 a dit :

#4

Bravo énorme aux 3 mousquetaires !!!
La souffrance, la volonté, mais aussi le plaisir, et la solidarité du trio, transpirent entre les lignes de vos c.r.
Merci de nous le faire partager, par procuration.

Le 09 mai 2013 franco a dit :

#5

tu as raison David c'est vraiment une aventure a vivre ,et dans le contexte dont il est proposé là.Rouler une nuit entière faisait partie de mon éxitation a faire ce brevet ,j'ai l'impression d'y être encore quand je ferme les yeux et pour te mettre dans la confidence,si je ne m'étais pas engagé dans la grande traversée des alpes je me serais lancé dans le 600,j'aime bien ton analyse sur du long court ,et c'est comme ça qu'il faut le voir ,donner les coups de pédales les uns aprés les autres ne pas être impatient ,avance sans regarder le kilometrage ect ect en tout cas en voila un 2eme pour toi ,et tu connais le dicton peut être un 600 l'année prochaine qui sait ??en tout cas j'étais bien content d'avoir bouclé celui là avec toi aussi a bientôt pour ecrire d'autre pages

Le 09 mai 2013 Brigitte a dit :

#6

Allons bon voilà notre David denivellator, qui nous fait un 400 presque sans manger et sans respirer ;-) .. quelle belle équipe en tout cas , bravo à vous tous ... c'est vrai qu'il y a une sorte de limite un peu magique, un 200 est clairement en-dessous, un 300 peut être au-dessous ou pas, et un 400 est clairement au-dessus ...
Ton récit me donne hâte de franchir de nouveau la porte magique ...

Le 12 mai 2013 David Champelovier a dit :

#7

@Tom :
Salut Thomas,
Content de t'avoir revu sur ce 400. J'aime bien mon petit rythme de randonneur, mais c'est encore mieux quand les bonnes sensations sont là. Ca aurait pu être plus difficile encore, mais j'étais loin de mon sentiment d'indestructibilité ressenti sur le 300.

Le 12 mai 2013 David Champelovier a dit :

#8

@cestdurlevelo :
Salut Baptiste,
Merci pour ton commentaire !
Oui, c'est l'aventure. Chaque fois, je me dis que c'est la dernière nuit que je passe sur le vélo, mais je finis par y revenir... Merci pour ton agréable compagnie, je ne sais pas comment j'aurais géré cette nuit-là si j'avais été seul.
A bientôt !

Le 12 mai 2013 David Champelovier a dit :

#9

@cricri le cyclo :
Salut Cricri,
Venant d'un randonneur expérimenté comme toi, je me sens flatté !
Je n'oublie pas que c'est en découvrant tes CR de 400 et de 600, de 2011, 2010, etc. que j'ai eu envie un jour de faire ce truc délirant qui consiste à passer une nuit entière sur le vélo (!).
Ce n'est que mon septième (déjà !) BRM, j'ai encore énormément de choses à apprendre sur les longues distances.
A bientôt.

Le 12 mai 2013 David Champelovier a dit :

#10

@jef cyclo 38 :
Salut Jef,
J'ai pensé à toi pendant le brevet, et depuis j'ai appris que tu étais remonté sur le vélo.
Le BRM 400, c'est effectivement tout ce que tu cites, et c'est ce qui me fait y revenir. D'autant plus que j'ai à chaque fois envie de faire mieux que la fois d'avant.
Bon courage pour la suite, amitiés sincères et à bientôt !

Le 12 mai 2013 David Champelovier a dit :

#11

@franco :
Salut Franco,
Oui tu as largement les capacités pour réussir le 600. Pour ma part, je préfère que les nuits passées à pédaler restent une exception (une fois par an ?) à ma pratique habituelle. Physiquement, j'ai récupéré toutes mes capacités en 3 jours, sauf les réserves, qu'il faut un peu plus de temps à reconstituer. Mais pour les cycles de sommeil, c'est une semaine complète qu'il me faut, avec parfois de grosses envies de sieste après le repas de midi dans la semaine qui a suivi.
Le plaisir de rouler ensemble fut partagé. Merci de nous avoir attendus, nous qui roulions un peu moins vite que toi... C'est plus facile de rouler à plusieurs, surtout la nuit.
A bientôt !

Le 12 mai 2013 David Champelovier a dit :

#12

@Brigitte :
Salut Brigitte,
Vivement que tu retrouves la possibilité de faire un 400, oui c'est magique ! J'ai pensé à toi, il y avait notamment Jean-François, avec qui tu avais roulé l'an dernier et qui est un habitué des BRM de Grenoble.
Bon, mon coef de 2013 est tombé sous 2.2, je vais tâcher d'y remédier ;-)
A bientôt !

Le 14 mai 2013 pascal a dit :

#13

En tout cas, beau compte_rendu, on voit bien que dans un 400 de nuit, on passe par des phases de haut et de bas.
Mais le plus important c'est de surmonter les phases de moins bien, c'est là qu'on voit un bon randonneur, c'est pas la vitesse...
En tout cas, pour moi j'ai dû faire quasiment le brevet tout seul à un train de sénateur, étant incapable de suivre les
petits groupes sur le plat et allant trop vite dans les secteurs montants.
Je trouve vraiment dommage que tu ne viennes sur le 600, tu as encore beaucoup de potentiels et tu as encore beaucoup de marges pour arriver dans les délais qui restent larges
En tout cas, ce 400 aura été une bonne préparation pour la prochaine échéance du 600.

Le 17 mai 2013 benny39 a dit :

#14

OH NON!!!! je suis déçu par la fin. Tu ne fera donc pas le 600. Je ne comprend pas trop pourquoi. Tu n'as pas évoqué de quelqueconques maux ou difficulté qui t'aurai fait terminé carpette. Tu le dit toi même, tu étais mieux dans le retour de la placette. Bon tant pis, sniff. Je serai donc l'un des seul à effectué le grand chelem grenoblois.
Dit donc, tu m'as fait peur dans la descente sur St Claude. Pas prudent cette lampe qui s'éteint, fait quand même gaffe.
Sinon, une bonne équipe sur ce 400, bravo à vous. Et plusieurs personnes en peu de temps (entre 12h et 13h).
Garde la forme car l'alpe, on se la fait.
Ah oui j'oubliai: passé la nuit du 600 est encore plus difficile car sur le 600, tu es debout depuis 3h00 et a déjà près de 300kms de fatigue accumulé.

Le 17 mai 2013 aboju a dit :

#15

Beau compte-rendu, très intéressant de nous faire vivre ce que tu as ressenti lors de ce brevet.
Je suis très content d'avoir fait ta connaissance, même si ça a été un peu bref, et à n'en pas douter, nous aurons l'occasion de pédaler de nouveau sur d'autres brevets (je pense sérieusement au BRM 300km de montagne du 15 juin)

Le 24 mai 2013 Vincent a dit :

#16

Un petit mot de félicitations en retard il est vrai : une distance pareille d'un traite relève pour moi toujours de l'exploit.
Vous avez en plus vécu un chouette moment humain à vous 3 avec Bapt et Franco.

Oui, nous nous sommes encore une fois raté. J'ai pas mal discuté avec Franco et je ne vous ait pas non plus accompagné sur long (j'avais pas franchement la caisse avec la fin de bronchite et je l'ai d'ailleurs payé assez cher le lendemain). Du coup, j'ai même pas passé plus de 2 min avec Baptiste. En plus comme tu le dis, de la placette à E2G ca a roulé comme des cinglés (je me suis demandé si vous alliez passer la nuit à ce rythme d'ailleurs)

On va attendre le beau... si il arrive un jour et puis je pense "organiser" une dose de Chartreuse au milieu de la Verdure avec ceux qui veulent.

Le 28 mai 2013 bridou 55 a dit :

#17

Bravo David.........J'avais pas eu encore le temps de venir lire et apprécié ton site et tes aventures ..
Bravo pour ton 400 ......... et la façon d' en parler .......
les images sont aussi là pour donner gout à notre imagination de lecteur .... c' est super......
à un de ces jours .... Si tu veux venir en Alsace un de ces jours avec ton vélo en bandoulière. fait moi signe....... j' arriverai bien à t' héberger si tu veux ....... Toujours ça en moins dans le budget .... hihih

Le 02 juin 2013 David Champelovier a dit :

#18

@pascal :
Salut Pascal,
Bravo pour ce 400 en solitaire. Le 600 me fait envie, mais j'ai assez passé d'énergie sur ce 400 pour ne pas reproduire ce type d'effort seulement trois semaines après.
D'ailleurs, compte tenu des condition météo, heureusement que je n'avais pas fait de ce 600 un objectif majeur. As-tu participé ?
A bientôt sur le 300 montagneux (où je ne pourrai hélas toujours pas te suivre dans les montées, même avec mon carbone qui devrait être de sortie pour l'occasion !).

Le 02 juin 2013 David Champelovier a dit :

#19

@benny39 :
Salut Yann,
Avec beaucoup de retard... je te remercie pour ton commentaire. Eh non, pas de 600, pour toi non plus d'ailleurs mais à cause de la météo.
Pour l'éclairage, j'ai d'abord fait l'erreur de partir avec une pile de frontale presque naze. Ensuite, il m'aurait suffi d'ajouter un peu de scotch sur les boîtiers de piles pour éviter ces coupures (testé et adopté depuis). Mon éclairage arrière était, lui, mal fixé et je l'ai perdu à deux reprises. Pas très pro tout ça.
L'Alpe, heureusement que l'on sera deux pour se motiver, car l'autre jour j'ai grimpé Chamrousse et je me suis arrêté au bout de trois montées (objectif cette année: 5). Le plus dur pour l'Alpe, ce sera les amplitudes thermiques et surtout la chaleur... je suis une vraie larve quand il fait chaud, encore plus quand je roule depuis longtemps. Et puis, cette année je n'ai pas encore eu l'occasion de m'habituer à la chaleur.
A bientôt !

Le 02 juin 2013 David Champelovier a dit :

#20

@aboju :
Salut aboju,
Merci pour ton commentaire, au plaisir de te revoir le 15 juin !
Tu as géré ce 400 comme un maître, impressionnant, vraiment.

Le 02 juin 2013 David Champelovier a dit :

#21

Merci Vincent. Merci d'être venu à notre rencontre sur ce brevet. Je pense être un peu responsable, non pas du rythme auquel on a grimpé la Placette et que j'ai trouvé trop rapide, mais du rythme ensuite... En effet, lorsqu'on a été dépassé par deux de mes compagnons de route du 400 de 2012, j'ai voulu profiter de leurs roues. Un rythme que j'ai peut-être payé par la suite, mais ce n'était pas là la seule raison à ma petite forme.
Partant pour une bonne dose de Chartreuse :-)
A+

Le 02 juin 2013 David Champelovier a dit :

#22

@bridou 55 :
Salut Bridou,
Merci pour ton commentaire sympathique et pour ton invitation !
Le 400 est toujours aussi magique pour moi, avant d'aller plus loin... ce qui va me demander un peu de temps, d'ailleurs je ne sais pas si j'en serai capable un jour, mais je ne me presse pas et en attendant je profite de belles balades. Balades dont j'espèrerais en faire profiter davantage les lecteurs, mais un blog ça prend du temps !
A bientôt sur les routes du coin ou d'ailleurs !

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