Le Beau-jolais sur son trente-et-un

Rédigé par David Champelovier | Classé dans : Non classé

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08 | 13

En cette belle journée d'août, le Beaujolais accueille six joyeux cyclotouristes pour une mémorable chasse aux cols: trente-et-un au total !

L'idée a germé dans la tête de Cisou il y a de nombreuses semaines déjà, et la récolte avait été planifiée pour ce lundi 19 août. Cisou est un infatigable chasseur de cols, capable de vous énumérer 50 cols du Vercors tout en pédalant. Ce parcours n'est pas excessivement long, idéal pour une journée d'août, journée tout de même bien remplie, sans grande montée mais avec une succession de bosses dont certaines nécessitent l'usage d'un tout petit braquet.
Valex est là, il a habité quelque temps dans le coin et connaît la plupart de ces routes par cœur. Il vient avec son voisin Thierry, rencontré à l'occasion du BRA. Brigitte et Franco sont également de la partie. Nous formons finalement presque la même équipe que pour le BRA, Baptiste en moins, Brigitte en plus.

En préparant cette journée, bizarrement je me suis rendu compte que j'avais oublié le mode d'emploi pour préparer un 200. J'ai hésité au moment de décider quelle quantité de nourriture j'allais emporter. Il est vrai que ma première quinzaine d'août s'est limitée à des sorties d'une demi-journée maximum, et que j'ai enchaîné une montée à l'Alpe-d'Huez l'avant veille et une montée chronométrée la veille, ce qui ne constitue pas exactement le même genre d'exercice qu'un 200.
L'enchaînement de ces trois jours de vélo ne me fait pas peur (je sais que je peux enchaîner un chrono avec un gros 200 le lendemain: je l'ai fait les 14 et 15 juillet derniers). C'est plutôt l'enchaînement de trois courtes nuits, avec des levers très matinaux à chaque fois, qui m'inquiète. Finalement, cette journée ne me posera pas de problème de fatigue. Pas de fringale, une forme constante du premier au dernier raidard.

Après avoir bu le café apporté par Valex, nous nous élançons à 7h30 sous quelques gouttes de pluie qui ne nous mouilleront pas. La route s'élève doucement, entre les vignes, vers le premier col du jour, le col de Saint-Bonnet.

Franco et Thierry:

Brigitte et Valex:

Le col de Vieille Morte est franchi à l'occasion d'une courte descente. Je n'ai pas vu de panneau le matérialisant.
Valex nous entraîne, avec Franco, dans un premier raidard qui mène à Saint-Cyr-le-Chatoux avant de rejoindre le parcours. Le compteur affiche jusqu'à 15%. C'est plaisant, et ça réveille, de bon matin !
Au passage du col de la Croix Montmain, les rayons du soleil n'ont pas encore transpercé la couche de nuages.

Nous franchissons successivement le col de Pierre Plate puis celui de la Croix Rosier. Nous évoluons maintenant dans la forêt.

Les cols s'enchaînent rapidement: col de la Croix Marchampt puis col de la Casse Froide., avant une longue descente vers Beaujeu. Je suis passé à Beaujeu lors de mon BRM 400 de 2012, mais il faisait nuit et je ne me souviens pas du tout de cet endroit...

Après la longue descente arrive naturellement... une longue montée, en direction du col du Truges. Le soleil a fait son apparition, car les nuages sont chassés par un fort vent du Nord qui est un peu pénible par moments. Non loin de là, nous observons des nuages menaçants.

Les cols s'enchaînent de nouveau rapidement: col de Durbize, col du Fut d'Avenas, col de la Serve et col de Crie.

Entre temps, nous nous sommes arrêtés à Avenas pour ravitailler en eau:

Au col de Crie, nous suivons la direction du Mont-Saint-Rigaud. Le décor change radicalement: nous nous engageons sur une route forestières à forts pourcentages. La pluie est passée ici avant nous, mais elle a cessé. Cependant, la route est parfois glissante, ce qui rend périlleuse la position en danseuse.
Valex prend de l'avance dans les forts pourcentages. Pourtant, il a volontairement alourdi son vélo en préparation du 1000 du Sud qui se déroulera dans deux semaines. Il a emporté toutes sortes de choses inutiles, mais il a oublié certaines choses (tout à fait secondaires, n'est-ce pas) comme son repas de midi ou des batteries chargées pour son GPS !

Cette route nous mène successivement au col des Oncins puis au col de Patoux. Là, nous effectuons notre pause déjeuner. Le ciel est bien sombre. Nous renonçons à la boucle qui nous aurait permis d'attendre le col de Champ Juin: il nous aurait fallu monter jusqu'au Mont-Saint-Rigaud vers 1000 mètres, pour redescendre au col à 731 mètres, puis remonter enfin au col de Patoux à 915 mètres. Nous reviendrons chercher ce col une autre fois, par un accès plus facile.

En descente, nous franchissons le col de la Croix d'Ajoux, puis rejoignons la route du BRM 400 de 2012 en direction du col des Echarmeaux. La digestion fait que l'on n'avance pas très vite. Je me souviens très bien de ce col, du bar auquel nous avions pu nous arrêter malgré l'heure très tardive. Des souvenirs, des émotions: c'était mon premier 400, ma première nuit complète sur un vélo.

Nous entrons dans le département de la Loire. Nous suivons la route du 400, via le col des Aillets et le col des Ecorbans.

C'est à Ranchal que nous quittons la route du 400 pour grimper successivement, en direction de Cublize, le col de Favardy, le col de la Croix Nicelle et le col de la Cambuse.

A ce stade, nous jouons encore, avec Franco et Valex, à celui qui franchira chaque col en premier... Souvent, je les laisse filer sans même essayer de les suivre. Des costauds ces deux-là !

Nous descendons ensuite à Cublize, puis au lac des Sapins, où nous trouvons de l'eau. Le soleil est de sortie, il commence à faire chaud.

Franco nous entraîne sur un bon rythme dans la montée suivante. Nous rejoignons la D313 assez circulante, qui vient d'Amplepuis, pour la quitter assez rapidement pour une boucle de trois nouveaux cols: le col de la Croix des Fourches, le col de la Croix de l'Orme et le col du Pilon. On roule un peu plus tranquillement, en évitant maintenant les changements de rythme.

Au col des Cassettes nous quittons la départementale pour une route étroite qui nous mène au col de la Croix du Plat.

Ce village est sans doute Valsonne:

Nous roulons jusqu'au col de la Croix Paquet puis faisons demi-tour, par une route toujours aussi étroite qui nous mène à Valsonne.
200 mètres de dénivelé nous attendent pour atteindre le col de la Croix de Thel.

A Chamelet nous cherchons, en vain, de quoi manger quelque chose de consistant. Mes réserves de nourritures s'épuisent petit à petit, mais ça devrait suffire.
Après Chamelet nous attend un raidard mémorable. Pas tout de suite, car il se cache bien. Le début de la montée est difficile sans être exceptionnel. Mais après un virage à gauche j'aperçois une route qui grimpe monstrueusement. Je demande à Valex si c'est bien la route que nous devons emprunter. En fait, il n'est jamais passé par là. 15 à 16% de moyenne sur plusieurs centaines de mètres, avec des passages au-delà. Cisou (en vélo couché) et Thierry (avec un braquet inadapté) passeront à pied. Je me régale, merci Cisou pour nous avoir fait passer par là !

Valex et Franco au sommet du premier raidard, le plus long et le plus difficile:

A ce stade, il ne reste plus que 30 mètres de dénivelé. Brigitte a l'air de s'être régalée !

Voici finalement le col de la Croix Papin. Peu après nous franchirons le col du Joncin et le col du Chêne, qui seront une formalité par rapport à ce que nous venons de gravir.

C'est le dernier de nos 31 cols du jour. Il ne nous reste presque que de la descente. Le soleil n'est plus très haut dans le ciel, les paysages toujours sublimes.

Valex nous guide pour notre retour à Villefranche-sur-Saône, nous faisant notamment emprunter un énième petit raidard à 10%.
Il n'est pas encore 19h30 lorsque nous rejoignons nos véhicules. Valex, qui a tout prévu, sort un énorme paquet de chips qui nous fera le plus grand bien, merci à toi Valex !

Cette agréable journée s'achève ainsi, comme elle l'avait commencé, dans la bonne humeur. Merci à tous pour votre compagnie, et en particulier à Cisou pour l'idée du parcours, pour ce tracé qui restera dans les mémoires de par le grand nombre de cols et les nombreux passages à forts pourcentages.

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Commentaires

Le 22 août 2013 franco a dit :

#1

super reportage plus que complet et belles photos qui l'accompagne,me replongeant pour un moment sur cette belle journée de vélo plaisir ,dont on ne se lasse jamais,quand j'y pense on arrive toujours a partager de belles sorties ensemble,toute plus ou moins inedite ,vivement la prochaine

Le 23 août 2013 valexnico a dit :

#2

ben tu vois ,je l'ai trouvé ton blog ,oui franco a raison tu racont emieu que tu ne pedale (JERIGOLE) ,merci a toi pour ta compagnie toujours agreable et t'es un costaud aussi t'inquiete d'ailleurs a ce sujet tu sais il reste de la place sur la trirhena tu serai bien avec nous pour une belle rando

Le 23 août 2013 Brigitte a dit :

#3

waouh, super CR ! Comment as-tu fait pour te souvenir de tous les détails des noms de villages , des cols etc !!!! Tu prends des notes secrètement tout en pédalant ? ;-)
Merci encore de la compagnie et à une prochaine pour une autre belle balade !

Le 23 août 2013 pascal_b a dit :

#4

Je suis passé par toutes les routes où vous êtes passés
à part à Chamelet où je file tout droit au niveau du secteur pavé mais pas sur la même journée(mon record c'est 24 cols), votre ami ne s'est pas moqué de vous, il vous a épargné la montée au col de Truges par Chiroubles via la cote de la grosse Pierre.
Dans le secteur, il faut être en autonomie au niveau nourriture car au niveau commerce, il n'y pas grand chose d'ouvert au mois d'Aout et le Lundi .
En plus, dans le secteur, sauf pendant les vendanges et le début de la chasse,il n'y a pas de véhicules motorisés.

C'est dommage vous avez raté le Mont St Rigaud et sa fontaine sacrée(Une très vieille croyance veut que l'eau de cette source, déjà sacrée depuis le temps des druides, guérisse les fièvres, les rhumatismes, l'épilepsie, les problèmes d'yeux et de gorges. Mais surtout, elle est célèbre pour sa faculté de rendre la fertilité aux femmes !).

Le 25 août 2013 cestdurlevelo a dit :

#5

Voila une sacrée sortie avec raidards et cols à gogo !! Suis décu de ne pas avoir été dispo et dans le coin pour vous accompagner là-bas ! Et puis sacrée chasse aux cols aussi... je n'ai jamais dépassé les 30 cols à la journée, ça c'est sur :)
Pourrais tu stp m'envoyer l'itinéraire par email ou message fbook? Il n'est pas impossible que je tente le coup à l'occasion. Ou, du moins... je veux l'avoir sous le coude !
A+ et bravo à toute la bande !

Le 27 août 2013 Olivier a dit :

#6

Très beau reportage qui m'a rappelé un rallye du Beaujolais que j'avais effectué en sens inverse il y a une paire d'années. Je me suis toujours posé la question de savoir ce qui était le plus dur entre ce type de parcours et la haute montagne à dénivelée équivalente. Ton avis ?

Le 01 septembre 2013 David Champelovier a dit :

#7

@franco :
Salut Franco,
Content de t'avoir retrouvé, et avec le Scott.
A bientôt pour une nouvelle sortie commune !

Le 01 septembre 2013 David Champelovier a dit :

#8

@valexnico :
Salut Valex,
Maintenant que je te connais un tout petit peu mieux, je pense que tu peux éviter de préciser "je rigole" ;-)
Merci d'être venu, avec ta bonne humeur, nous présenter "tes" routes.
Pour le TriRhéna, j'en suis peut-être physiquement capable, mais je ne l'ai pas (encore) dans la tête. D'ailleurs, difficile de savoir ce que j'aurai dans la tête dans un an. Depuis le 400 de Grenoble, je n'ai plus la motivation pour passer une nuit entière sur le vélo, alors trois nuits...
A+

Le 01 septembre 2013 David Champelovier a dit :

#9

@Brigitte :
Salut Brigitte,
Pour rédiger le compte-rendu, je me sers de mes souvenirs mais aussi de la trace GPS, des photos (datées), et de Google Earth. C'est vrai qu'il est difficile de se rappeler de tout quand on a franchi 31 cols d'un coup !
Une chouette journée, vivement la prochaine :-)
Merci à toi.

Le 01 septembre 2013 David Champelovier a dit :

#10

@pascal_b :
Salut Pascal,
On était donc sur tes routes d'entraînement. Pas trop de ravitaillement possible effectivement en ce lundi, mais sur un 200 je roule en principe en totale autonomie, sur un 300 aussi d'ailleurs.
Je ne connais pas ta variante du col de Truges, que je devine grimpante !
Il faudra donc que je retourne grimper au mont Saint-Rigaud, là on n'a vu que de la forêt et il faisait tout sombre, ça donnait pas envie d'aller plus haut, d'autant plus qu'il nous restait un paquet de bornes à faire.
A bientôt !

Le 01 septembre 2013 David Champelovier a dit :

#11

@cestdurlevelo :
Salut Baptiste,
C'est facile le vélo, et hop! 31 cols dans la musette. Dommage que tu n'aies pu te joindre à nous. Je t'ai envoyé le parcours, et dans l'article il y a aussi le lien vers la trace GPS.
A bientôt !

Le 01 septembre 2013 David Champelovier a dit :

#12

@Olivier :
Salut Olivier,
Le Beaujolais est superbe, j'y retournerai, d'ailleurs il me reste encore des cols à y gravir.
A dénivelé équivalent, les longues montées sont plus difficiles, à cause des effets de l'altitude, des efforts prolongés qui usent (le dos, etc.), et du mental qui peut être au plus bas lorsque le sommet est encore loin.
Mais tout dépend à quel rythme tu grimpes les bosses successives du Beaujolais. Il faut savoir économiser ses forces, comme lors d'une montée de grand col, car sinon la fin de balade peut être laborieuse.
A+

Le 11 septembre 2013 alain kesako a dit :

#13

je confirme, des cols longs avec dénivelé équivalent, c'est bien plus dur, par contre on y souffre moins de la chaleur, si elle est là. Belle sortie, beau reportage, 31 cols, dans le tas il yen a bien quelques-uns que je n'ai pas encore franchis. Je vois que tu arbores un beau maillot Cent Cols, c'était bien le jour pour le porter avec cette moisson. A+ alain

Le 03 novembre 2013 David Champelovier a dit :

#14

@alain kesako :
Salut Alain,
Une grosse pensée pour toi, je te souhaite le meilleur pour ta convalescence. Dans l'espoir de te revoir au printemps sur le vélo, par exemple pour le BRM 200 de Grenoble. Courage !
David

Le 19 janvier 2014 Patricia a dit :

#15

Bonjour David, Superbe ce parcours dans mon Beaujolais ! Mazette, 31 cols, cela impressionne…et je ne dois en connaître que la moitié !! Début du printemps, je vais donc remédier à cela…merci pour le parcours sur Open Runner, je pourrai le suivre à la lettre. Bravo pour ton reportage, ces belles photos, et of course pour la perf vélo que vous avez accomplie en équipe !

Le 02 février 2014 David Champelovier a dit :

#16

@Patricia :
Bonjour Patricia,
Merci pour ta visite et pour ton commentaire !
Un excellent souvenir, cette balade. Le Beaujolais doit être très joli au début du printemps... j'y étais passé à vélo en Mai 2012, mais de nuit...
Bonne balade !

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