En cette belle journée d'août, le Beaujolais accueille six joyeux cyclotouristes pour une mémorable chasse aux cols: trente-et-un au total !
L'idée a germé dans la tête de Cisou il y a de nombreuses semaines déjà, et la récolte avait été planifiée pour ce lundi 19 août. Cisou est un infatigable chasseur de cols, capable de vous énumérer 50 cols du Vercors tout en pédalant. Ce parcours n'est pas excessivement long, idéal pour une journée d'août, journée tout de même bien remplie, sans grande montée mais avec une succession de bosses dont certaines nécessitent l'usage d'un tout petit braquet.
Valex est là, il a habité quelque temps dans le coin et connaît la plupart de ces routes par cœur. Il vient avec son voisin Thierry, rencontré à l'occasion du BRA. Brigitte et Franco sont également de la partie. Nous formons finalement presque la même équipe que pour le BRA, Baptiste en moins, Brigitte en plus.
En préparant cette journée, bizarrement je me suis rendu compte que j'avais oublié le mode d'emploi pour préparer un 200. J'ai hésité au moment de décider quelle quantité de nourriture j'allais emporter. Il est vrai que ma première quinzaine d'août s'est limitée à des sorties d'une demi-journée maximum, et que j'ai enchaîné une montée à l'Alpe-d'Huez l'avant veille et une montée chronométrée la veille, ce qui ne constitue pas exactement le même genre d'exercice qu'un 200.
L'enchaînement de ces trois jours de vélo ne me fait pas peur (je sais que je peux enchaîner un chrono avec un gros 200 le lendemain: je l'ai fait les 14 et 15 juillet derniers). C'est plutôt l'enchaînement de trois courtes nuits, avec des levers très matinaux à chaque fois, qui m'inquiète. Finalement, cette journée ne me posera pas de problème de fatigue. Pas de fringale, une forme constante du premier au dernier raidard.
Après avoir bu le café apporté par Valex, nous nous élançons à 7h30 sous quelques gouttes de pluie qui ne nous mouilleront pas. La route s'élève doucement, entre les vignes, vers le premier col du jour, le col de Saint-Bonnet.
Franco et Thierry:
Brigitte et Valex:
Le col de Vieille Morte est franchi à l'occasion d'une courte descente. Je n'ai pas vu de panneau le matérialisant.
Valex nous entraîne, avec Franco, dans un premier raidard qui mène à Saint-Cyr-le-Chatoux avant de rejoindre le parcours. Le compteur affiche jusqu'à 15%. C'est plaisant, et ça réveille, de bon matin !
Au passage du col de la Croix Montmain, les rayons du soleil n'ont pas encore transpercé la couche de nuages.
Nous franchissons successivement le col de Pierre Plate puis celui de la Croix Rosier. Nous évoluons maintenant dans la forêt.
Les cols s'enchaînent rapidement: col de la Croix Marchampt puis col de la Casse Froide., avant une longue descente vers Beaujeu. Je suis passé à Beaujeu lors de mon BRM 400 de 2012, mais il faisait nuit et je ne me souviens pas du tout de cet endroit...
Après la longue descente arrive naturellement... une longue montée, en direction du col du Truges. Le soleil a fait son apparition, car les nuages sont chassés par un fort vent du Nord qui est un peu pénible par moments. Non loin de là, nous observons des nuages menaçants.
Les cols s'enchaînent de nouveau rapidement: col de Durbize, col du Fut d'Avenas, col de la Serve et col de Crie.
Entre temps, nous nous sommes arrêtés à Avenas pour ravitailler en eau:
Au col de Crie, nous suivons la direction du Mont-Saint-Rigaud. Le décor change radicalement: nous nous engageons sur une route forestières à forts pourcentages. La pluie est passée ici avant nous, mais elle a cessé. Cependant, la route est parfois glissante, ce qui rend périlleuse la position en danseuse.
Valex prend de l'avance dans les forts pourcentages. Pourtant, il a volontairement alourdi son vélo en préparation du 1000 du Sud qui se déroulera dans deux semaines. Il a emporté toutes sortes de choses inutiles, mais il a oublié certaines choses (tout à fait secondaires, n'est-ce pas) comme son repas de midi ou des batteries chargées pour son GPS !
Cette route nous mène successivement au col des Oncins puis au col de Patoux. Là, nous effectuons notre pause déjeuner. Le ciel est bien sombre. Nous renonçons à la boucle qui nous aurait permis d'attendre le col de Champ Juin: il nous aurait fallu monter jusqu'au Mont-Saint-Rigaud vers 1000 mètres, pour redescendre au col à 731 mètres, puis remonter enfin au col de Patoux à 915 mètres. Nous reviendrons chercher ce col une autre fois, par un accès plus facile.
En descente, nous franchissons le col de la Croix d'Ajoux, puis rejoignons la route du BRM 400 de 2012 en direction du col des Echarmeaux. La digestion fait que l'on n'avance pas très vite. Je me souviens très bien de ce col, du bar auquel nous avions pu nous arrêter malgré l'heure très tardive. Des souvenirs, des émotions: c'était mon premier 400, ma première nuit complète sur un vélo.
Nous entrons dans le département de la Loire. Nous suivons la route du 400, via le col des Aillets et le col des Ecorbans.
C'est à Ranchal que nous quittons la route du 400 pour grimper successivement, en direction de Cublize, le col de Favardy, le col de la Croix Nicelle et le col de la Cambuse.
A ce stade, nous jouons encore, avec Franco et Valex, à celui qui franchira chaque col en premier... Souvent, je les laisse filer sans même essayer de les suivre. Des costauds ces deux-là !
Nous descendons ensuite à Cublize, puis au lac des Sapins, où nous trouvons de l'eau. Le soleil est de sortie, il commence à faire chaud.
Franco nous entraîne sur un bon rythme dans la montée suivante. Nous rejoignons la D313 assez circulante, qui vient d'Amplepuis, pour la quitter assez rapidement pour une boucle de trois nouveaux cols: le col de la Croix des Fourches, le col de la Croix de l'Orme et le col du Pilon. On roule un peu plus tranquillement, en évitant maintenant les changements de rythme.
Au col des Cassettes nous quittons la départementale pour une route étroite qui nous mène au col de la Croix du Plat.
Ce village est sans doute Valsonne:
Nous roulons jusqu'au col de la Croix Paquet puis faisons demi-tour, par une route toujours aussi étroite qui nous mène à Valsonne.
200 mètres de dénivelé nous attendent pour atteindre le col de la Croix de Thel.
A Chamelet nous cherchons, en vain, de quoi manger quelque chose de consistant. Mes réserves de nourritures s'épuisent petit à petit, mais ça devrait suffire.
Après Chamelet nous attend un raidard mémorable. Pas tout de suite, car il se cache bien. Le début de la montée est difficile sans être exceptionnel. Mais après un virage à gauche j'aperçois une route qui grimpe monstrueusement. Je demande à Valex si c'est bien la route que nous devons emprunter. En fait, il n'est jamais passé par là. 15 à 16% de moyenne sur plusieurs centaines de mètres, avec des passages au-delà. Cisou (en vélo couché) et Thierry (avec un braquet inadapté) passeront à pied. Je me régale, merci Cisou pour nous avoir fait passer par là !
Valex et Franco au sommet du premier raidard, le plus long et le plus difficile:
A ce stade, il ne reste plus que 30 mètres de dénivelé. Brigitte a l'air de s'être régalée !
Voici finalement le col de la Croix Papin. Peu après nous franchirons le col du Joncin et le col du Chêne, qui seront une formalité par rapport à ce que nous venons de gravir.
C'est le dernier de nos 31 cols du jour. Il ne nous reste presque que de la descente. Le soleil n'est plus très haut dans le ciel, les paysages toujours sublimes.
Valex nous guide pour notre retour à Villefranche-sur-Saône, nous faisant notamment emprunter un énième petit raidard à 10%.
Il n'est pas encore 19h30 lorsque nous rejoignons nos véhicules. Valex, qui a tout prévu, sort un énorme paquet de chips qui nous fera le plus grand bien, merci à toi Valex !
Cette agréable journée s'achève ainsi, comme elle l'avait commencé, dans la bonne humeur. Merci à tous pour votre compagnie, et en particulier à Cisou pour l'idée du parcours, pour ce tracé qui restera dans les mémoires de par le grand nombre de cols et les nombreux passages à forts pourcentages.
Commentaires