Grimpée de Prapoutel 2014

Rédigé par David Champelovier | Classé dans : Sport

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09 | 14

En ce dimanche de septembre, je participe à ma troisième grimpée chronométrée de l'année, la deuxième en départ groupé après celle de Chamrousse.

La grimpée de Chamrousse, qui était la première course en ligne de ma carrière de cycliste amateur, avait été un délice, si bien que j'avais coché la date du 14 septembre pour remettre le couvert, dans Prapoutel cette fois-ci.

Les conditions sont différentes. Pour Chamrousse il pleuvait des cordes; aujourd'hui il fait frais, sans soleil mais le temps est sec. Nous étions une quarantaine au départ de la grimpée de Chamrousse, aujourd'hui nous sommes plus de 120. Il faut dire que cette grimpée, organisée par le VC Froges, existe depuis des années et la plupart des costauds s'y déplacent.
Elle fait partie des grimpées longues: 1050 m de dénivelé positif en une quinzaine de kilomètres, soit 7% de pente moyenne. A comparer avec la grimpée de Chamrouse: un peu moins de 1300 m de dénivelé en 17 km.

Cette grimpée figurait dans mon calendrier, non pas en temps qu'objectif principal mais plutôt en guise d'entraînement, et surtout pour y prendre du plaisir. Je ne fais pas tous les jours des exercices chronométrés sur une heure, aujourd'hui c'est l'occasion et ce sera bénéfique pour des exercices plus courts.
Je ne peux pas dire que je me suis préparé correctement, d'ailleurs j'ai bien failli ne pas venir. En effet, s'il ne devait rester qu'un objectif d'ici début octobre, ce serait le cross d'entreprises de 8,5 km. J'ai donc mis en place depuis une semaine un entraînement un peu plus sérieux en course à pied, tellement sérieux que les jambes prennent cher. N'ayant plus sorti le vélo depuis 8 jours, ce samedi je décide de ne pas m'en priver. Les douleurs de la course à pied étant atténuées, la sortie se transforme en une nouvelle reconnaissance de la grimpée de Murianette qui aura lieu dans deux semaines. Sauf que cette reconnaissance, où j'ai voulu mettre l'accent sur mes points faibles (relances dans les virages, portion plate après la Pérérée, final raide) s'est pratiquement transformée en exercice chrono. Je ne voulais pas dépasser les 40', pour ne pas être trop ridicule, finalement je monte en 36'20... C'est de bon augure pour le 27 septembre, mais pas bon du tout pour une éventuelle grimpée de Prapoutel le lendemain. Les meilleurs ont l'habitude d'enchaîner ce type d'effort deux jours de suite, mais ce n'est pas mon cas.

Dimanche, au réveil, les jambes ne font pas mal et je décide d'enfourcher le vélo pour me rendre à Froges sans forcer du tout. Je trouve facilement le gymnase, je m'inscris, j'accroche mon dossard 75 et je file m'échauffer. Il me reste trois gros quarts-d'heure avant le départ groupé.
Pour s'échauffer, rien de mieux que le début de la montée de Prapoutel. Dès le début, je sens que les jambes se plaignent. L'essentiel de l'échauffement se fera donc au ralenti (30x28 !), voire en danseuse. Inutile d'abîmer plus que nécessaire ces muscles douloureux. Je doute même de ma capacité à accélérer. Bon, on verra bien ce que ça donne en course, espérons que ça ne tourne pas au calvaire.

Avec une petite dizaine de minutes d'avance, je me positionne au départ. Il y a déjà du monde. Je suis mal placé, je sais ce n'est pas bon pour le chrono, mais en même temps je suis à ma place... Il me faudra de toute façon un peu de temps pour me mettre en jambes, a fortiori avec les jambes d'aujourd'hui, et puis je préfère cette configuration de course où j'espère remonter de petits pelotons dans les premiers kilomètres.

A 9h28 et 30 secondes, monsieur le Maire donne le départ. La route sera privatisée sur 1,2 km, donc jusqu'à la première épingle. Un peloton de 120 cyclistes qui démarre, ça prend du temps. La première rampe est sévère, un peu comme sur toutes les routes qui grimpent au balcon de Belledonne. J'essaye de me faufiler pour gagner des places: pas facile. C'est l'anarchie, je double par la gauche, par la droite, d'autre me doublent...
A la première épingle (1,2 km), le ménage est fait, je relance dans le virage pour gagner encore quelques places. L'ambiance de la course a fait que ma mise en route n'a pas été laborieuse. Je pense être dans le bon rythme. Mon rythme. Je roulerai très souvent seul jusqu'au sommet.
Je garde en ligne de mire les cyclistes devant moi et mon retard diminue. A l'approche des Adrets, dans une épingle à gauche je relance fort, ce qui me permet de rattraper encore quelques unités. La traversée des Adrets grimpe un peu plus, puis arrive une courte descente, ou du moins une portion plus plate. Devant, ça temporise et donc ça se regroupe. Au contraire, je mets à profit cette portion pour gagner du temps. Cela ne me permettra pas de gagner des places: je dépasse un concurrent qui s'est relevé, mais il me repassera peu après. Je l'encouragerai car je sais que je ne le reverrai plus.

Au col des Ayes, 944 m, nous tournons à droite en direction de la station de ski. Je jette un coup d’œil derrière, ne vois personne et en déduis que si tout se passe normalement je ne peux que gagner des places. Devant, un groupe d'une dizaine d'unités est à une vingtaine de secondes. Seulement voilà: s'il y a eu regroupement, c'est que ça temporise et que la plupart n'ont pas encore produit leur effort. J'ai juste l'espoir de reprendre des unités de ce groupe qui se seraient laissés emmener à un rythme supérieur à leurs possibilités. Moi, j'essaye d'être régulier du début à la fin, avec en général un léger faiblissement naturel sur la deuxième moitié. De ce que je constate sur Strava, la plupart des concurrents ont plutôt tendance à accélérer sur la deuxième moitié. Je n'ai pas cette réserve de puissance.

Le groupe de devant finit effectivement par libérer des unités. Je ne me laisse pas perturber: je poursuis mon effort, j'essaye de relancer dans les virages. Je respire fort mais les sensations sont plutôt bonnes à ce stade de la course. Arrive une portion plus plate, que je franchis les mains en bas du guidon. J'en suis plutôt satisfait, mais je sais très bien que cette portion ne m'avantage pas et que c'en est terminé de mes espoirs de gagner des places.
J'accélère sur la fin. Je ne connais pas la portion qui suit le premier rond-point de la station. Eh bien, ça grimpe ! Et il reste 500 mètres. J'ai deux cyclistes en ligne de mire. J'accélère. Le rouge et blanc (un Gièrois ?) reste inaccessible. Le noir, je le bouffe à 50 mètres de la ligne. Il n'avait semble-t-il pas de dossard, mais il grimpait vite quand même, je suis bien content de l'avoir dépassé, il m'a motivé pour le final. Je franchis la ligne à bout de force et l'envie de vomir n'est pas loin. L'heure sur mon GPS indique que je suis monté en un peu moins d'une heure (quelque chose comme 59'35 ou 59'40): ouf, j'ai sauvé les meubles.
Reprendre mes esprits est l'affaire d'une ou deux minutes et je m'engouffre immédiatement dans la descente pour ne pas me refroidir. Je compterai entre 50 et 60 concurrents, bref je serai dans le ventre mou du classement entre la 60ème et la 70ème place.

Je ne peux pas me contenter de ce chrono. L'effort fourni aujourd'hui est comparable à celui que j'avais fourni lors de la grimpée de Chamrousse, mais j'avais soutenu cet effort plus longtemps. Avec ce que j'ai démontré ces derniers temps à l'entraînement, je devrais pouvoir me rapprocher des 57 minutes sur cette grimpée. Je verrai l'année prochaine si je décide de faire de cette grimpée un objectif principal, pour me présenter au départ avec davantage de fraîcheur, attraper les 57 minutes et gagner une quinzaine de places.
Cependant, je ne regrette absolument pas ma participation. Je me suis amusé. J'ai pris la peine de jouer le jeu, et j'ai réussi à produire un effort soutenu jusqu'au bout, alors que je craignais de craquer après le col des Ayes. Certes, il manquait ce petit plus qui me permet de me transcender, d'accélérer encore plus quand je me sens déjà à fond, de relancer plus fort dès lors que je sens que je ne suis pas à fond. Ce petit plus, je l'avais lors de la grimpée du Benas, et je sais que je ne l'avais pas aujourd'hui. Ce petit plus, je sais qu'il me fait gagner environ 1 minute toutes les 20 minutes, ce qui est énorme à ce niveau.
Malgré tout, les sensations étaient plutôt bonnes. J'ai produit plusieurs accélérations intéressantes. J'ai roulé convenablement sur les portions plus plates. Je suis resté motivé dans la petite descente. J'ai su accélérer dans le final.

Mes sorties de ce week-end laissent présager un bon résultat pour la grimpée de Murianette dans deux semaines. J'espère y participer au sommet de ma forme, avec un objectif de 35 minutes qui me semble réaliste, et dans un bon jour je devrais pouvoir me rapprocher des 34 minutes. En attendant, je vais reprendre mes exercices de course à pied...

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Commentaires

Le 15 septembre 2014 Alex a dit :

#1

Jamais fait ce type de course (excepté pour essayer de battre un record perso de montée), mais pour cette partie : "la plupart des concurrents ont plutôt tendance à accélérer sur la deuxième moitié. Je n'ai pas cette réserve de puissance" : il faut que tu commences moins fort, ainsi tu pourras accélérer dans la 2ème partie !

Le 17 septembre 2014 David Champelovier a dit :

#2

@Alex :
Salut Alex,
Sur cette course en particulier, mon rythme élevé sur la première moitié m'a permis de semer définitivement mes poursuivants et de ne pas perdre de place dans la deuxième moitié.
Si j'avais un peu temporisé, je me serais retrouvé dans un groupe de derrière (ils sont notamment trois à être arrivés en 6 s, 16 s derrière moi), et rien ne dit que j'aurais été capable de l'emporter sur ce groupe ! Je ne suis pas (encore) un bon finisseur, de plus j'étais désavantagé car je ne connaissais pas le profil des 500 derniers mètres.
Quand je serai davantage entraîné sur cette durée (ça doit faire mon quatrième exercice chrono d'une heure cette année, que ce soit en course où à l'entraînement), je saurai mieux gérer la deuxième moitié. Typiquement, dans la première moitié de Prapoutel j'ai mis plusieurs fois de grosses accélérations pour distancer de petits groupes (et ça a été bien utile car la plupart n'ont même pas cherché à revenir). Dans la deuxième moitié, heureusement que j'étais seul car j'aurais été incapable de reproduire ce genre d'accélération. La seule accélération que j'ai produite a été progressive et sur le dernier kilomètre uniquement. Mais ça viendra.
A samedi !

Le 18 septembre 2014 pascal a dit :

#3

C'est pas facile sur ce genre d'exercice de trouver la bonne stratégie pour optimiser sa performance car il doit y avoir beaucoup de spécialistes de ce genre d'épreuves et en général ça doit partir super vite car ce sont les grosses pointures qui imposent leurs tempos et les autres essaient dès le départ de suivre et lèvent le pied ensuite et si tu parts trop prudemment
tu dois vite te retrouver isolé.
Maintenant pour l'année prochaine, il va falloir que tu refasses plein de fois cette montée pour être au TOP et trouver la meilleure stratégie à employer lors de la grimpée officielle.

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