En ce 7 mars, je participe à mon premier BRM de l'année: une promenade en Terres froides et Savoie.
Ce BRM me rappelle d'excellents souvenirs, puisque mon tout premier BRM, en 2012, empruntait exactement le même parcours. Un première qui en avait appelé d'autres, s'agissant aujourd'hui de ma quinzième participation à un BRM, toutes au départ de Grenoble.
Pour l'occasion, j'ai ressorti le Giant, pour la première fois sur un BRM depuis mon 400 de 2013; il avait servi jusque-là pour tous mes BRM. 12 ans, 40000 km, il a retrouvé une jeunesse récemment avec de nouvelles roues, et une position revue censée prévenir mon mal de dos sur les longues distances. La position est maintenant très proche de celle du Scott carbone.
Ce vélo est bien suffisant pour les BRM. Il est simple (3x7 vitesses), robuste, et il a fait ses preuves. Pour les parcours essentiellement plats, bien entretenu il n'est pas moins performant qu'un autre. Dans les montées, avec ses 11 kg ajoutés à mon poids plume, je ne suis certes pas à mon avantage - la quasi totalité des vélos croisés sur les BRM sont nettement sous les 10 kg.
Un peu long à la détente ce matin, je décolle peu après 6 heures pour rallier Grenoble, à 10 km.
Au départ place de Sfax, c'est la grande foule. J'ai le plaisir de retrouver Cricri, Franco, Baptiste, Yann, Patrick, Aboju.
A 7h11, nous nous élançons. La tenue d'hiver n'est pas de trop: il fait entre 0 et moins 2 degrés. Contrairement à d'autres fois, j'arrive assez bien à me réchauffer sur la trentaine de kilomètres de la voie verte. Je m'extirpe d'un petit peloton et roule à mon rythme. Je rattrape Jean-Philippe, l'organisateur, et nous faisons un bout de route ensemble. Il m'indique que nous sommes une grosse centaine de participants aujourd'hui !
A la sortie de la voie verte à Saint-Gervais, certains font une pause technique, d'autres non, du coup on s'éparpille un peu. L'ascension du col de Toutes Aures fera éclater le peloton.
La montée n'est pas difficile. Je grimpe régulièrement, pourtant certains font le yoyo avec moi. Nous nous regroupons au sommet, où la petite fontaine verte nous ravitaille en précieux liquide. Je signale ma position à Alex, qui devrait nous rejoindre plus loin.
Tiens, il reste encore de la neige à 600 mètres... regroupement au col de Toutes Aures:

Nous sommes au kilomètre 53, et quelques dizaines de kilomètres tout plats, ou presque, nous attendent maintenant. Les rouleurs font le boulot, essentiellement Yann et Baptiste de ce que je verrai de l'arrière. Nous perdons Cricri une première fois.
Juste avant la Tour du Pin, des affaires s'échappent du vélo de Franco. C'est l'occasion de faire une bonne pause: ravitaillement, transformation de la tenue d'hiver en quasi tenue d'été. Il est 11h.
Une petite bosse nous attend juste après la Tour du Pin. C'est un peu plus loin qu'Alex nous croise. Je ralentis pour l'attendre, et le petit groupe se reconstitue à l'occasion d'un arrêt à St-Sorlin-de-Morestel. Surprise: Vincent nous a rejoints sur le parcours, pour nous accompagner sur des routes qu'il connaît comme sa poche.
On discute watts avec Vincent, puis il met en pratique en nous relayant sur l'une des dernières portions plates avant une succession de bosses.
Nous ne trouvons pas d'eau à Saint-Genix-sur-Guiers; la fontaine du petit parc où nous avions ravitaillé il y a trois ans n'est pas encore en service. J'ai encore un bidon; je serai ainsi plus léger pour la montée.
Juste après, au pied de la Crusille, Patrick a un soucis avec son dérailleur avant, soucis qui sera définitivement réglé par Vincent au sommet.
Bien abrité derrière les rouleurs.

Je grimpe la Crusille à l'économie. Les kilomètres m'ont usé, j'ai mal aux jambes et je n'arrive pas à mobiliser les calories, sensation de faim. Après avoir essayé de rouler avec Franco et Vincent, je jette rapidement l'éponge pour terminer à mon rythme.
Cricri au sommet de la Crusille:

Regroupement au col, puis descente sur Novalaise où nous remplissons les bidons.
Encore une portion plate avant que ça ne grimpe de nouveau. je n'arrive pas à suivre le groupe, on se retrouve à trois avec Alex et un autre participant. Il me tarde d'affronter les forts pourcentages pour voir ce qu'il en est réellement.
Les forts pourcentages, ce sont ceux de la montée d'Attignat-Oncin. J'appuie fort sur les pédales dès le départ. Pas assez pour rejoindre Baptiste qui s'est envolé, Yann qui le rattrape sans peine, ni Vincent, qui dégage une impression de grande facilité aujourd'hui.
Cependant, je suis content de ma montée. Je respire fort, j'ai mal aux jambes mais je suis encore assez efficace. Je dépasse de petits groupes de randonneurs.
Le résultat de cette ascension rythmée, c'est que l'on perd Alex... Lorsque Cricri franchit le sommet de la bosse, nous attendons encore quelques minutes. Alex n'arrive pas, on ne sait pas s'il a fait demi-tour ou non. Mon portable n'ayant plus de batterie depuis la mi-journée, nous n'aurons pas de nouvelles de ce côté-là. Nous repartons.
Regroupement à Attignat-Oncin:

Le groupe roule en file indienne jusqu'au pied du petit col de la Placette, dans la circulation assez dense en ce samedi. Vincent bifurque au pied du col.
C'est un petit groupe de six unités qui attaque les pentes douces du col. Un groupe silencieux. On sent bien que la fatigue nous gagne.
Ce col de la Placette, il n'est pas très haut perché, mais ce sont de bons et moins bons souvenirs. Mauvais souvenir quand, sur le 400 de 2013, je rame à l'aller, avec un vélo trop lourd, un peu déshydraté, loin derrière les autres. Un bon souvenir quand, le lendemain, au retour du 400, je retrouve un semblant de forme. Un bon souvenir aussi en 2012, pour mon premier 400, nous étions également partis par là, dans des conditions fraîches.
Je remonte du fond du groupe pour accélérer à deux kilomètres du sommet. Yann se décide finalement à me rejoindre devant. Il me laisse l'opportunité de recoller à sa roue lorsque, sur la fin, Baptiste pose une mine sans prévenir. Je me lève sur les pédales, Yann met un peu de temps à changer de plateau, j'ai le temps de lui dire d'y aller tout seul car moi je ne peux pas. On s'amuse bien sur les BRM !
Le retour par la voie verte sera rapide, car on va former un groupe de plus en plus gros au fil des kilomètres. J'aurai beaucoup profité des roues aujourd'hui !
L'arrivée est proche:

Il est 16h18 lorsque nous terminons le parcours. J'apprendrai plus tard que Cricri est bien arrivé; on l'avait perdu de vue depuis Attignat-Oncin.
De cette journée, je retiendrai la météo printanière (exceptionnelle comparée à ce que l'on a eu comme températures et comme humidité jusqu'à début mars), les retrouvailles avec les copains, et la satisfaction de boucler ce parcours.
Pour le tour du Vercors dans trois semaines (BRM 300), il me faudra encore progresser. J'ai un peu perdu mes repères sur les sorties aussi longues. Il faut remonter à début septembre 2014 pour retrouver une sortie de plus de 9 heures de selle.
Grosse pensée pour Jef, qui nous avait accompagnés en 2012 sur ce parcours.
A lire aussi: les compte-rendus de Cricri, de Baptiste et de Franco.
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