Et un, et deux, et trois Chamrousse

Rédigé par David Champelovier | Classé dans : Belledonne, Défis

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05 | 11

Ayant enchaîné à deux reprises, l'an dernier, deux ascensions de Chamrousse (par Prémol puis par les Seiglières), je m'étais fixé cette année un nouveau défi: enchaîner, non pas deux mais trois ascensions.

Il existe en effet une troisième façon de monter à Chamrousse, et non des moindres: la montée depuis Séchilienne, qui rejoint la route de Chamrousse par Prémol au niveau de la réserve du Luitel. La montée du col du Luitel est très difficile: 900 mètres de dénivelé en un peu plus de 10 kilomètres, soit près de 9% de moyenne ! Je garde notamment en mémoire ma première ascension de ce col, en 2009, sur une route fraîchement gravillonnée: j'avais dû parcourir certaines portions à pied, et quand la route est devenue propre, à quelques kilomètres du sommet, j'avais découvert cette fin de montée et ses passages à plus de 12%...
Il existe en fait une quatrième manière de monter à Chamrousse, mais il s'agit plutôt d'une variante de la montée par les Seiglières. En effet, la route forestière de Montrond permet de rejoindre les Seiglières depuis le Pinet d'Uriage. Elle est mal entretenue, mais je l'ai empruntée cette année et elle est tout à fait praticable avec un vélo de route. A vous de choisir votre itinéraire pour rejoindre le Pinet d'Uriage depuis la vallée (depuis Venon, ou depuis Domène par Revel, etc.).

Mon parcours du jour commence par la montée la plus difficile, celle depuis Séchilienne, puis redescend sur Uriage pour remonter par les Seiglières, puis redescend sur Uriage pour remonter par Prémol.
Le choix de cet ordre n'est pas anodin. Commencer par Séchilienne me permet de m'échauffer sur le trajet Gières-Uriage-Vizille-Séchilienne (1 heure environ), puis de commencer par la montée la plus dure. La deuxième ascension par les Seiglières est difficile jusqu'aux Seiglières, mais ensuite il est possible de vraiment économiser ses forces. Pour éviter une fringale juste avant la pause déjeuner, c'est l'idéal, même si je m'alimente tout au long de la sortie. Enfin, la montée par Prémol, celle qui pourrait être la plus compliquée à gérer car c'est la troisième de la journée, est celle que je connais par cœur. Je l'ai déjà grimpée à 7 reprises cette année, j'en connais les moindres virages, les pourcentages, les passages difficiles, et ces dernières années je l'ai pratiquée dans toutes sortes de conditions, notamment des conditions de forme difficile, ou encore aux heures les plus chaudes.
Les trois descentes s'effectueront par Prémol. Question d'habitude.

Cette sortie, plus que la réalisation d'un défi, est pour moi l'occasion de battre mon record de dénivelé en une sortie (4270 mètres, je n'avais jamais dépassé les 3400 mètres), et de me rapprocher d'une sortie de type BRA. Cette année, la dernière montée du BRA est en effet le Galibier, et mon troisième Chamrousse du jour, en plein soleil, sur 1300 mètres de dénivelé, se rapproche (mais sans l'égaler, loin s'en faut) de l'ascension du Galibier depuis Valloire. Sauf qu'il y a le Télégraphe juste avant, et seulement 5 minutes de répit dans la descente sur Valloire.
Quelle n'est d'ailleurs pas ma déception ce matin lorsque, en sortant de Vizille, un panneau lumineux indique que le col du Galibier est ouvert ! J'ai perdu une occasion de gravir ce col en mai. Pour mémoire, en 2007, je l'avais gravi le 19 mai, ce qui fut exceptionnel et ne s'est pas reproduit depuis.

L'essentiel de la sortie m'a procuré beaucoup de plaisir. La montée du Luitel depuis Séchilienne s'est déroulée sur un bon rythme mais sans toutefois griller mes jambes pour la suite. L'ascension se déroule dans la forêt et comporte de très nombreux passages au-dessus de 10%, et jusqu'à 12%. Ce sont les deux derniers kilomètres qui sont les plus rudes. Je me suis fait avoir plusieurs fois à cet endroit, mais maintenant j'ai un altimètre qui me permet de savoir approximativement ce qu'il me reste à gravir. Un autre piège de cette montée et un panneau qui indique, à un croisement, le col du Luitel à 5 kilomètres. En réalité, il y en a 7, et les deux derniers sont justement les plus difficiles !
Je rejoins ensuite la montée par Prémol, et tranquillement (et dans le froid !) je rejoins Chamrousse. Et un.
Finalement, le froid dans la descente est moins fort que ce que je craignais (c'était pire hier dans cette même descente, pourtant 3 heures plus tard !).

Après un ravitaillement en eau à Uriage, j'attaque Chamrousse numéro 2. Je dépasse quelques cyclistes et me fait doubler par d'autres. Petite pause aux Séglières pour manger un bout, puis la suite se déroule sans encombre. Il y a vraiment moyen de s'économiser sur cette portion, et pratiquement jusqu'en haut. Je commence à avoir sérieusement faim, mais pas de fringale.
Deuxième passage à Chamrousse, une pause plus longue pour manger du lourd et c'est reparti pour une descente moins froide.

Après un nouveau ravitaillement en eau à Uriage (oui, ce compte-rendu est répétitif, mais la sortie l'était aussi !), c'est parti pour la troisième montée par Prémol. Il commence à faire très chaud.
Jusqu'à environ 800 mètres d'altitude, tout va bien: j'ai les mêmes jambes que dans le Luitel, et j'arrive à faire des portions en danseuses assez longues. Puis ça se gâte. J'ai vraiment chaud, et les 200 mètres de dénivelé à gravir avant Prémol ne sont pas loin d'être un calvaire. Cette portion est en effet particulièrement difficile, surtout en plein soleil avec des pourcentages qui dépassent 9%. Je fais une pause de plusieurs minutes à Prémol, à l'ombre, pour me rafraîchir.
200 mètres de dénivelé supplémentaires me mènent au Luitel. Je ne suis pas mécontent de cette portion, mais dois quand même faire une pause... A cet instant je me demande si j'arriverai au sommet.
Il reste moins de 500 mètres de dénivelé. La relative fraîcheur liée à l'altitude, la levée du vent, et la pente moins prononcée, me permettent de rallier le sommet sans plus m'arrêter. Ca y est, je l'ai fait ! Il ne restera plus que de la descente pour rejoindre mon point de départ.

La sortie aura fait 4270 mètres de dénivelé positif pour 148 km en 8h45 de selle (et 9h50 au total). Ce qui fait une vitesse moyenne très faible, mais c'est bien normal compte tenu du dénivelé !

L'arrivée au fameux col du Luitel:

Chamrousse, premier passage, 9h40: le soleil est encore bas.

Vue sur Grenoble, à quelques kilomètres de Chamrousse 1650:

Vue sur le Grésivaudan et la Dent de Crolles, depuis le même endroit:

Chamrousse, deuxième passage, 12h25:

Chamrousse, troisième et dernier passage, 15h33

Et enfin la courbe de dénivelé de la journée, avec trois belles bosses ! On y remarque nettement que la première ascension et la plus difficile jusqu'au Luitel, et que la troisième est la plus régulière:

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Commentaires

Le 13 juin 2011 Brigitte a dit :

#1

C'est avec grand plaisir que je découvre ton nouveau blog et tous les récits du printemps, dont ce triple chamrousse dont j'avais eu connaissance ! Bravo à toi ! Juste après mon triple Mt Noir ;-)
. Premier 4000 pour toi, pour moi si tout va bien ce sera samedi prochain ...tu seras au BRA, quel départ ? je t'ajoute dans mes liens !

Le 02 juillet 2011 David Champelovier a dit :

#2

@Brigitte :
Merci Brigitte. Je découvre aujourd'hui seulement qu'il y a des commentaires en attente de validation sur mon blog, oups !
Pour le BRA, je serais au départ de 3h. Partir plus tard me ferait franchir le Galibier après midi, et comme je n'aime pas la chaleur, particulièrement dans ce col... J'attends d'en savoir plus avant de m'inscrire, mais a priori ma forme est bonne et aucune canicule n'est annoncée pour l'instant.

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