En avril, place à la moyenne montagne sur les BRM de Grenoble !
J'ai pas mal hésité, au dernier moment, à participer à ce brevet, à cause de la météo. Des averses sont annoncées, surtout en montagne. Finalement, à part un peu de crachin pour rejoindre le point de départ, nous ne recevrons plus une seule goutte de la journée.
La journée commence en allant chercher Yann à vélo à Gières où il a passé la nuit. Yann à parcouru 430 km d'une seule traite le week-end dernier, à une vitesse impressionnante. Comme je roule un peu moins lentement que les autres années (!), il me propose de faire le brevet avec lui. Ça, c'est la théorie. En pratique, c'est quand même plus compliqué car on n'a pas le même niveau !
Au départ, place de Sfax, petite déception: il y a moins de monde aujourd'hui à 7h que dimanche dernier à 4h du matin ! Nous sommes quand même une grosse quarantaine au départ. Par rapport au 300 d'il y a 6 jours, certains sont revenus, d'autres non, et enfin d'autres effectuent leur retour après une absence sur le 300 et/ou le 200. C'est le cas de Brigitte que je n'avais plus revu à Grenoble depuis le 200 de mars 2013 et de Jean-Pierre. Les grimpeurs sont là: Pascal, Franco, Olivier. Rémy est là aussi; après son 300 laborieux, j'espère que le 200 s'est mieux passé. Je retrouve avec plaisir Pascal Bride, qui termine là sa grosse semaine grenobloise avec un gros paquet de kilomètres et de dénivelé. Cricri, qui ne rate pas un brevet cette année, est venu accompagné de Valex.
On papote, mais ça ne réchauffe pas. Je grelotte, il ne fait pas très froid mais rester immobile et penser à la pluie qui nous attend, ça refroidit.
7h15, le départ.
Jusqu'à Vif, le parcours est le même que dimanche, sauf qu'aujourd'hui il fait jour. Cette fois-ci, Jean-Philippe nous lâche à Pont-de-Claix, ce qui m'a tout juste laissé le temps de discuter un peu avec Franco et avec Brigitte.
Car ça part fort. Je me cale confortablement derrière Pascal Bride, qui m'indique développer 250 W à cet instant: pas grand chose pour lui, déjà beaucoup pour moi ! Puis arrive le Gua et les premières rampes. Je retrouve Patrick, qui faisait partie de notre groupe dimanche sur le 300, et qui grimpe très bien. Pascal accélère et me propose sa roue, je lui réponds que je vais essayer de le suivre... C'est trop rapide pour moi, il ralentit un peu mais c'est encre trop rapide (350 W, me dit-il), je le laisse filer. Il y a donc Yann et Pascal devant, moi derrière, et Patrick à 100 ou 200 mètres derrière moi. Je monte à mon rythme. J'ai l'impression que ce n'est pas la très grande forme aujourd'hui: je force, pour un résultat très moyen, en tout cas loin du col du Fau de dimanche.
Dans la côte de Miribel-Lanchâtre, Patrick, jamais loin derrière:

Après Miribel-Lanchâtre, la pente s'accentue mais le sommet de la côte est atteint assez vite. La descente jusqu'au pont sur la Gresse est prudente. Je finis par retrouver Pascal et Yann au pointage de St-Guillaume, rapidement rejoints par Patrick.
Il nous reste un peu de montée jusqu'au col du Fau, ensuite nous entrerons en Trièves.
Interrogation écrite à St-Guillaume. De gauche à droite: Yann, moi, Patrick.

Au col du Fau:

Yann, à l'aise:

9h15, col du Fau.
Même col du Fau que dimanche, mais pas la même route. Cette fois-ci, nous roulons en direction de Mens.
Mes trois camarades descendent très vite, quant à moi je reste très prudent, d'autant plus que la route est sinueuse et que les rafales de vent font leur apparition. Quand j'arrive au pont de Brion, le point le plus bas, mes camarades sont déjà bien engagés dans la montée. Même stratégie que dimanche: pour éviter d'essayer de les rattraper, je m'arrête une minute et je ne les aurai plus en ligne de mire. Dans les lacets de la montée, à un moment j'aperçois Patrick, que j'estime être 3 minutes devant. Je suis parti pour rouler seul un certain temps, avec des sensations qui ne sont toujours pas géniales. En plus, en me dirigeant vers le Sud, je me dirige aussi vers des nuages noirs. Mais j'estime que ces nuages sont plus au Sud que Mens, point le plus au Sud du parcours. La suite me donnera raison. Ce serait quand même mieux avec du soleil.
Le pont de Brion:

10h01, Mens.
Je remplis les bidons à la fontaine, et en repartant je vois Olivier arriver. Jusque-là, il a fait la route tout seul. Bien, on va continuer ensemble. On pointe au café des sports et c'est reparti. Olivier a les mêmes sensations que moi aujourd'hui: c'est moins bon que lors du 300.
A cet instant, je sais que je ne reverrai pas Yann et Pascal avant l'arrivée. Ils doivent déjà avoir un bon quart-d'heure d'avance.
Notre duo ne manque pas la bifurcation à gauche qui mène à la centrale EDF. Olivier, lui aussi, connaît cette route: il l'a déjà empruntée l'an dernier. La remontée après le petit pont de 2m20 de large n'est donc une surprise pour personne. Le gros pignon de 28 dents m'est d'une grande utilité, me permettant de prendre les virages à la corde. Pas d'effort inconsidéré dans cette montée.
Après St-Arey, nous rejoignons la route principale, qui est aussi la route du Dauphiné Gratiné: Mayres-Savel (point de contrôle sur cette épreuve), Marcieu. Le vent souffle très fort, je ne parviens pas à m'accrocher derrière Olivier qui doit ralentir. Nous surplombons le lac du Monteynard pendant un bon bout de temps.

11h36: la Motte-St-Martin.
C'est un point de contrôle et nous en profitons pour manger. A la différence d'il y a trois semaines pour mon repérage, aujourd'hui j'ai commencé à manger dès le départ. Pas question d'avoir une fringale. Rapidement, nous voyons Patrick arriver. C'est une surprise car nous le croyions devant nous. Il nous explique s'être temporairement trompé de route après Mens.
Nous repartons après 13 minutes de pause. Notre trio est sur le point de devenir un quatuor, puisque j'aperçois la casquette blanche de Pascal Bénistand quelques centaines de mètres derrière. Au rythme où il grimpe, si l'on veut franchir le col de la Festinière ensemble il faut accélérer tout de suite. Je crois que c'est à cet instant que le soleil fait son apparition, et dans ma tête aussi. Miracle: les forces reviennent. Pascal remonte un à un les membres de notre trio et termine dans ma roue le col de la Festinière.
12h22: la Mure.
A ce stade, et c'est l'un des seuls repères que j'ai aujourd'hui par rapport à mon repérage du 16 mars, j'ai 5 minutes d'avance, autant dire que c'est kif-kif.
Nous nous regroupons à la Mure, cette fois-ci c'est moi qui attends Olivier, comme quoi on se complète bien.
Nous entrons dans le Valbonnais. J'emprunte cette route plusieurs fois par an et je connais donc bien l'enchaînement des petites bosses, dans un sens comme dans l'autre. C'est important, notamment au retour du 300 montagneux Madeleine-Glandon-Ornon.
A Entraigues, sans doute le torrent de la Bonne:

A Entraigues, nous avons tout juste fini de ravitailler en eau que Pascal nous rejoint une nouvelle fois. Le yoyo est un jeu que nous maîtrisons maintenant à merveille !
Entraigues se situe entre deux eaux, deux torrents: la Malsanne et la Bonne. C'est la vallée de la Malsanne que nous allons remonter, et c'est là que commence le col.
L'approche est longue avant les premiers pourcentages un peu sérieux. C'est l'occasion de discuter.
Puis arrivent les choses sérieuses. Pascal s'envole et je vais essayer de rester dans sa roue, un peu à l'abri du vent. Ça va tenir un petit quart-d'heure où je suis quasiment à bloc. Je le laisse filer à cinq minutes du sommet: trop dur. Ce petit décrassage m'a fait du bien ! Il y aura eu deux brevets aujourd'hui pour moi: celui d'avant la Motte-St-Martin, et celui d'après la Motte-St-Martin.
Dans la partie facile du col d'Ornon:


13h58: col d'Ornon.
6 minutes de pause pour remplir le carton de contrôle et répondre à la question cocasse. Jean-Philippe, qui nous fais signer un bulletin d'inscription où l'on s'engage à ne pas boire d'alcool pendant le brevet, nous pose une question sur un nom de bière...
Je fais la descente pour le groupe. A la Paute, nous ne sommes plus que trois au moment de couper la départementale: Pascal descend prudemment.
Le retour, par cette vallée de la Romanche où il faut pédaler contre le vent, dans le vacarme incessant des voitures, est usant. Je prends des relais qui ne ressemblent à rien. C'est long.
15h58: retour à Grenoble.
Ouf ! Il aura fallu 2 heures pour revenir du col d'Ornon, soit autant qu'il y a trois semaines tout seul... mais il y avait moins de vent.
Yann et Pascal Bride nous attendent à l'arrivée. Pascal Bénistand arrive peu après. Cela fait du bien de papoter après ces deux heures contre le vent.
Notre trio à l'arrivée (photo Pascal Bride). De gauche à droite: Patrick, moi, Olivier.

Votre serviteur, Patrick à sa droite:

Yann et Pascal Bride qui nous attendaient:

La réponse à la question alcoolisée. La Tourmente est une bière des Alpes:

Côté chiffres, les 200 km du BRM ont été bouclés en 8h11 de vélo plus 32 minutes de pause, à comparer aux 8h47 de vélo plus 9 min de pause le 16 mars en solo. Globalement, cela ne fait finalement que 13 min de mieux. A la question de savoir si j'étais en meilleure ou en moins bonne forme que le 16 mars, je ne sais pas répondre. D'un côté un 200 sans pause, très régulier, avec des sensations presque constantes (hormis la fringale sur la fin), d'un autre côté un BRM avec des pauses, des pointages, des accélérations, des hauts et des bas. Les deux efforts me conviennent bien. Je suis en particulier satisfait de la puissance fournie sur un quart-d'heure dans le col d'Ornon, à ce stade de la balade, même si j'ai encore du travail pour arriver à suivre un Pascal Bénistand ou un Pascal Bride.
Le retour, avec Olivier, s'effectue cette fois-ci aisément, je grimpe sur les hauteurs de Meylan et Corenc avec presque autant de facilité que lorsque je me fais un col de Vence à bloc entre midi et deux. C'est très positif, rien à voir avec l'arrivée du 300. La semaine de repos m'aura, en terme de forme, juste coûté un début de BRM un peu laborieux.
Et surtout, le tendon releveur, dont je parlais la semaine dernière sur ce blog, s'est tu. Pas la moindre douleur pendant le brevet, ni à froid le soir-même ni lendemain. Ouf ! Je suis bien content de m'être débarrassé de ce truc. L'interruption de la course à pied (depuis deux semaines) n'y est sans doute pas pour rien. Je vais maintenant pouvoir reprendre... doucement. Et reprendre les montées chrono à vélo.
Merci Jean-Philippe pour ce magnifique brevet de montagne. Merci les copains, merci Olivier pour m'avoir accompagné et attendu sur mes "bas", merci Patrick et Pascal pour m'avoir (sacrément) motivé sur mes "hauts", merci à Yann et Pascal Bride pour votre motivation en début de brevet.
Prochaine étape: probablement le 300 du 26 avril. Le prochain objectif est le 400 du 3 mai, d'ici-là j'espère bien conserver intacte ma motivation.
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