En ce 31 octobre, je rends visite au col du Glandon, que je n'ai pas encore vu cette année...
C'est ma plus longue sortie depuis le 31 mai dernier !
Cela faisait plusieurs semaines que ce parcours me titillait. Mais, après plusieurs mois consacrés essentiellement à des sorties courtes (rarement plus de cinq heures de vélo), j'ai du mal à me motiver. Surtout que le mulet a repris du service et que l'on n'est plus du tout en été, niveau températures et ensoleillement.
Ce parcours, c'est le tour de Belledonne, un classique pour moi, en passant par le col du Grand Cucheron puis celui du Glandon.
Je pars donc ce samedi matin à 6h45 avec le vélo d'hiver, mon "mulet", pour un tour qui devrait être bouclé autour de 16h. Le mulet, lui, n'a plus grimpé le col du Glandon depuis le BRM 300 de juin 2012 !
La tenue d'hiver est de rigueur au départ: il fait moins de quatre degrés.
Surtout, et ce que je n'avais pas prévu, c'est le brouillard dans la vallée du Grésivaudan. Une couche de quelques mètres de hauteur, dont je m'extrais complètement en haut de chaque petite bosse, mais qui rend ma progression périlleuse le reste du temps. Surtout entre Froges et Goncelin. Ce n'est pas très raisonnable, heureusement les automobilistes sont prudents et j'arrive enfin à Pontcharra où la montée va pouvoir commencer.
La montée est douce jusqu'à la Rochette, puis un peu plus sévère pour rejoindre la vallée des Huiles qui doit me conduire au col du Grand Cucheron.
Un premier arrêt me permet de manger et d'échanger les gros gants contre des mitaines. Avec le froid, il y aura aujourd'hui un peu plus de pauses que d'habitude. En effet, je ne peux pas m'alimenter en solide avec mes gros gants. Il y aura d'autres pauses pour me vêtir et me dévêtir, en fonction des températures.
Seul un troupeau de vaches me ralentira dans la vallée des Huiles. Plus loin, je commence à avoir froid aux doigts, les champs sont gelés. Comme toujours par grand froid, la manette de vitesses droite a du mal à monter les pignons. Mais les quatre derniers kilomètres d'ascension sont tout proches et je vais pouvoir me réchauffer. Je fais attention à ne pas glisser sur les feuilles humides sur les pentes à 10%.
Le col est en vue, et le soleil avec ! J'ai quelques minutes d'avance sur mon temps de passage de l'an dernier avec le vélo d'été: tout baigne. Aujourd'hui, je roule très cool. Pas question de vider mes réserves trop tôt, et je n'ai plus trop de repères sur cette distance. Alors je mange tout le temps.


Comme je m'y attendais, la descente du Grand Cucheron est tout à fait praticable. Ce versant est ensoleillé, il y a bien des feuilles sur la route mais elles sont sèches.
Je m'engouffre inévitablement dans la vallée de la Maurienne où je retrouve... le brouillard. Pas longtemps, mais cela suffit pour me contraindre à m'arrêter à l'abri, pour manger un premier sandwich et enfiler les gants longs à nouveau.
Je commence à croiser des cyclistes. Le temps passe vite et je me retrouve déjà au pied du col du Glandon, à St-Etienne-de-Cuines !
Je remplis les bidons, avale un deuxième sandwich, quitte les gants longs et le bonnet et c'est reparti. Malgré toutes ces pauses, je suis encore dans les temps de 2014.
A partir de là, je vais me régaler. L'appareil photo va sortir très souvent de ma poche arrière pour immortaliser cette journée. Les paysages d'automne sont splendides.
Je double un cycliste tôt dans la montée, et je n'en reverrai plus jusqu'au col. La circulation (voitures, motards) est presque inexistante. Je verrai quelques randonneurs, quelques chasseurs.




Le replat de St-Colomban-des-Villards est le bienvenu, car par la suite la pente ne me laissera presque plus de répit.

Le restant de la montée se fera presque exclusivement sur mon plus petit développement: 30 dents à l'avant, 28 à l'arrière, sans jamais forcer. Le mulet n'a pas l'air tout à fait d'accord: il déraille au passage du pignon de 28. Pas de chute, tout rentre finalement dans l'ordre et j'y ferai attention jusqu'au sommet...





Puis arrivent les trois à quatre derniers kilomètres: les plus difficiles. La route est maintenant à l'ombre. Il a un peu neigé cette semaine, la route a été salée et n'est nullement glissante. Je me sens bien, et même mieux que l'an dernier sur le même parcours.




J'atteins finalement le col en avance sur mes prévisions. Je m'arrête pour prendre des photos et manger mon troisième mini sandwich. Je n'ai pas très faim: l'effet de l'altitude ?
Au soleil, il ne fait pas froid, il n'y a pas le moindre vent. Je décide de me passer des gants longs pour la descente.



La descente de l'Eau d'Olle est à l'ombre, la route est humide, et sur des pentes à 10 voire 12%, je suis prudent.





Le soleil réapparaît avant le Rivier d'Allemont. Nouveau remplissage des bidons, puis descente rapide sur Allemond.

Une dernière pause sandwich avant Rochetaillé, je me dévêtis pour ne plus garder qu'une tenue d'été plus les manchettes et les jambières: on nous a annoncé 18 degrés aujourd'hui pour Grenoble !
La descente est rapide, les jambes tournent encore très bien, même si j'ai une vague sensation de faim qui ne me quittera pas jusqu'à l'arrivée.
La circulation n'est pas trop dense. Certains passages à l'ombre sont humides. Vizille est atteint rapidement. Il reste la bosse d'Uriage, Gières puis un bout de voie verte est c'est plié, en neuf heures pile poil, dont seulement 8h32 de pédalage (8h57 l'an dernier avec le vélo d'été !).
Mon bon vieux Giant de 2003, avec ses 3x7 vitesses, a renoué avec la haute montagne. Quant à moi, j'ai renoué avec la longue distance et je ne suis pas mécontent du résultat. Le Glandon d'automne m'aura donné des ailes !
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