Tour de Belledonne

Rédigé par David Champelovier | Classé dans : Belledonne

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05 | 11

N'ayant pas eu le courage de préparer une sortie évoluée pour ce dimanche, je me suis dit que c'était l'occasion de réviser mes classiques et d'aller rendre visite au col de la Croix de Fer, comme tous les ans peu après son ouverture.

En partant à 6h30, je ne sais pas encore quel sera mon parcours après ce col: soit un retour par la même route, soit je bascule au col du Glandon vers la vallée de la Maurienne, pour éventuellement gravir le Col du Grand Cucheron, puisque j'ai déjà fait cette sortie en septembre dernier.
L'incertude provient de l'état du col du Glandon. Il est officiellement fermé, mais la descente est-elle quand même praticable ?

Je monte par Uriage comme à chaque fois que je rejoins Vizille depuis Gières, pour ensuite suivre la direction de Bourg-d'Oisans. A partir de Vizille, c'est une longue route en légère montée qui doit m'emmener à Rochetaillée, où il faut tourner à gauche au carrefour en direction des cols du Glandon et de la Croix de Fer. Comme attendu, le col du Glandon est marqué fermé sur tous les panneaux. Mais les panneaux ne sont pas toujours à jour: le 24 mai 2010 le col était ouvert malgré ce qu'indiquaient les panneaux en bas. Tous les espoirs sont donc permis...

Voici une photo prise lors d'une pause peu avant Rochetaillée:

Belledonne

L'ascension commence réellement au niveau du village d'Allemont, que voici (photo prise depuis le barrage du Verney):

Allemont

Les quelques lacets qui montent jusqu'au barrage ne présentent pas de difficulté, pas plus que la succession de courtes montées et descentes qui suivent. C'est un peu plus loin que les choses sérieuses commencent avec la montée sur le Rivier-d'Allemont, qui débute par un passage à 10%, et le restant de la montée consiste en de longs passage à 9% entrecoupés de courts répits (jamais moins de 7%). Cette portion est déjà une rude épreuve.

Mais l'épreuve qui m'attend après le Rivier-d'Allemont est encore plus difficile: la route redescend pour perdre 100 mètres d'altitude, traverser le torrent de l'Eau d'Olle, et ensuite remonter par une rampe terrible d'un kilomètre à 12% !
Voici cette rampe, prise en photo depuis le début de la descente vers l'Eau d'Olle:

rampe

Comme si cela ne suffisait pas, un nouveau kilomètre m'attend: 11% de moyenne ! Il est vraiment difficile d'économiser ses forces dans un passage si pentu.
Voici la route d'où je viens, photographiée depuis le milieu de la rampe à 11%:

rampe, vue d'en haut

Puis apparaît le barrage de Grand Maison. Pour y parvenir, il reste encore trois kilomètres à 8%...
A tout effort, récompense: la vue depuis le barrage est splendide.

depuis le barrage de Grand Maison: vue vers le Sud lac de Grand Maison, depuis le barrage

Après le barrage, on est à un peu moins de 1700 mètres d'altitude. La route s'élève encore quelques instants, avant de perdre une soixantaine de mètres d'altitude en entrant dans le département de la Savoie.
Au bas de cette courte descente commence la dernière portion. On aperçoit le chalet du Glandon au loin, puis il disparaît, pour réapparaître peu avant le col. Cette portion peut paraître interminable, avec les effets de l'altitude, conjugués aux forces laissées précédemment.

Au chalet du Glandon, je décide dans un premier temps de poursuivre jusqu'au col de la Croix de Fer, car il ne me reverra peut-être pas de sitôt cette année. Cette portion est plus roulante, autour de 6% sur 3 kilomètres, mais en fin d'ascension, et contre le vent, elle peut être difficile. Pas de problème pour moi aujourd'hui.
Au col, je fais demi-tour pour aller voir l'état du col du Glandon, dont j'ai vu à l'aller qu'une demi-barrière en empêchait l'accès. Effectivement, la route est officiellement coupée en raison de risques d'avalanches. Cependant, rapidement je vois quelques cyclistes passer, des motos, et même des voitures. Après un déjeuner bien mérité dans une ambiance plus qu'estivale (mon compteur indique 20 degrés au col !), je décide de basculer.
Voici une photo prise au col, en direction du Mont-Blanc qui est aujourd'hui dans les nuages:

Mont-Blanc depuis le col du Glandon

Effectivement, il reste un peu de neige sur ce versant, mais la route est parfaitement sèche et praticable. Par contre, je n'aime pas cette descente, surtout les premiers kilomètres qui sont raides. Je ravitaille en eau à Saint-Alban-des-Villard. A Saint-Etienne-de-Cuines je rejoins la route du col du Grand Cucheron via Saint-Rémy-de-Maurienne. Cette jonction n'est pas toute plate, mais l'essentielle difficulté aujourd'hui est le fort vent de face qui souffle dans la vallée de la Maurienne !

Le Grand Cucheron, par ce versant Est, est difficile: la deuxième moitié comporte de longs passages à 9%. L'an dernier, quand javais fait la même sortie, cela avait été un calvaire, j'avais mis "tout à gauche" et j'avais attendu que ça passe.
Non seulement j'ai déjà plus de 2000 mètres de dénivelé dans les jambes, mais la montée, bien qu'en partie dans la forêt, s'effectue entre 13h et 14h, et j'ai dû mal quand il fait si chaud.

Aujourd'hui, je pense qu'il faisait encore plus chaud qu'en septembre dernier. Le col me fait peur et donc j'essaye de gérer la montée au mieux. Cette fois-ci, je n'aurai pas besoin du pignon de 28 dents, celui de 24 suffira. Et après tous ces efforts, voici enfin le col:

col du Grand Cucheron

Une petite pensée, au passage, pour le BRA. Voyant l'ampleur de la tâche pour monter à 1188 mètres après avoir grimpé le Glandon, j'ai du mal à m'imaginer le 17 juillet, au-dessus de Plan Lachat (2000 mètres) dans les lacets étouffants du Galibier, après avoir monté la Croix de Fer puis remonté le col du Mollard... Il me reste encore du travail !

Depuis le col du Grand Cucheron je rejoins mon point de départ, Gières, en redescendant la vallée des Huiles vers la Rochette, puis Pontcharra, et ensuite c'est presque tout plat sur la rive gauche de l'Isère. Je trouve qu'il fait très chaud (plus de 30 degrés !) pour rouler, heureusement un léger vent de dos m'autorise de longues lignes droites à 35 km/h sans effort.

Dans la vallée des Huiles:

vallée des Huiles

Cette sortie se solde par 188 kilomètres, 3300 mètres de dénivelé positif, pour 9h10 de vélo. Je l'ai trouvée plus facile qu'en Septembre, d'autant qu'aujourd'hui j'ai ajouté la Croix de Fer au programme.
Une très agréable sortie, donc, d'autant plus qu'elle n'était pas préméditée, et ces sorties-là sont les meilleures ! Ma forme hier dans la montée de Chamrousse ne présageait pas d'un si beau dimanche !

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