Grimpée du Granier 2014

Rédigé par David Champelovier | Classé dans : Sport

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09 | 14

Et voici une nouvelle grimpée chronométrée, la quatrième de la saison, sauf que celle-ci n'était pas prévue...

... car hier j'étais censé rouler avec les copains sur le BRM 200, déguster les confections culinaires de Jean-Philippe, bref passer une agréable journée sur mon vélo.
Sauf que le tonnerre s'est fait entendre en deuxième moitié de nuit, qu'il a plu des cordes au moins jusqu'à 5h du matin, et qu'à l'heure où j'étais censé sortir le vélo, un peu avant 6h, il pleuvait encore et les routes étaient détrempées. Je n'ai eu aucune envie de sortir le vélo dans ces conditions. Dommage, car finalement il a fait beaucoup plus beau que prévu, et certains participants n'ont même pas eu de pluie du tout.

J'ai aussitôt préparé un plan B: reconnaissance du cross Inovallée le samedi, et grimpée du Granier le dimanche. La reconnaissance du parcours du cross ayant été faite à grande vitesse, un peu comme dimanche dernier pour la grimpée de Prapoutel je me réveille ce dimanche avec quelques courbatures qui ne sont pas idéales pour une course, fut-elle à vélo.

J'ai hésité à prendre la voiture pour me rendre à Chapareillan. Ça m'aurait fait 2 heures de vélo dans la semaine, aussi intenses soient-elles ce n'est pas terrible.
Je décide finalement de faire l'aller-retour à vélo. Aujourd'hui, ce sont 35 km qui me séparent du départ, beaucoup plus que les 15 km de dimanche dernier. Je les parcours sans forcer. J'ai droit, à Lumbin, au spectacle des montgolfières de la Coupe Icare qui s'élèvent dans la brume: fabuleux. Je ne les avais jamais observées d'aussi près, il y en a plusieurs dizaines !
A Chapareillan, la distribution des dossards s'effectue sur la place de la mairie, 7 euros l'inscription seulement, mais parce que je m'étais pré-inscrit (la veille !) sur le site web de l'UC Pontcharra. J'accroche mon dossard et je pars m'échauffer. Là, c'est beaucoup mieux que dimanche dernier: les jambes ont l'air bonnes et les petites accélérations sont convaincantes. Je ressens les courbatures de la course à pied mais ça ne me gêne pas plus que ça.

Le départ provisoire s'effectue place de la mairie, on longe l'église puis le vrai départ est donné, arrêté, au niveau du panneau stop qui rejoint la route du col du Granier.
Cette fois-ci, je suis bien placé, mais au départ je cafouille et mets beaucoup trop de temps à enclencher les cales. Une fois que ceci est réglé, le peloton est déjà bien étiré et je dois me situer vers son milieu. Comme d'habitude, pendant quelques centaines de mètres, je double et je me fais doubler, le temps que chacun trouve la place qui correspond le mieux à son niveau. Le départ aura été plutôt rapide: Strava indique 1280 m/h pour les deux premiers kilomètres avalés en 6'36.
Ce qui est étrange, c'est que je pensais profiter aujourd'hui de mon rapport poids/puissance pour gagner des places sur les forts pourcentages. C'est tout l'inverse qui se produit: les concurrents se reposent sur les portions moins pentues tandis que je poursuis mon effort et les dépasse... puis ils me dépassent à nouveau dès que ça remonte.

A partir de là, ma course ne va ressembler à rien de ce que j'ai connu précédemment dans Chamrousse et Prapoutel. Je ne vais cesser de me faire dépasser, et ça, ce n'est pas bon pour le moral.
Le club organisateur a planté des bornes qui indiquent, tous les kilomètres, la distance au commet. Encore un bon point pour eux. Lorsque le sommet est annoncé à 4 km, je suis surpris: déjà ! Sauf qu'à partir de là, il y a par endroits des pourcentages bien supérieurs à 10%. J'effectue quelques portions avec mon 30x28, et à un moment la roue avant menace de décoller: on se croirait dans la montée de la Bastille.
Quelques coureurs me dépassent encore. L'un d'eux me dépasse au bon moment: juste avant l'unique portion plate de toute la montée, ce qui me permet de profiter de sa roue par la suite pour gagner quelques secondes. Je n'adopte pas une bonne attitude: je me résigne à chaque fois qu'un coureur me double, je le laisse filer. Mon regard est scotché au bitume, un peu comme hier en course à pied. Je regarde régulièrement ce qui se passe derrière. Mais je n'ai peut-être pas les moyens physiques de faire mieux aujourd'hui.
Le comble se produit lorsqu'un gars en vélo tout chemin (gardes-boues, etc.) me dépasse et m'encourage, sans dossard. Je cherche désespérément du regard la batterie et le moteur qui meuvent son vélo, mais il n'y en a pas...

Puis la délivrance approche: le panneau du dernier kilomètre. Il me semblait que ce km était plus plat, mais le panneau affiche 10,5% de pente moyenne ! Au niveau du panneau, je dépasse le concurrent 04, youpi ! J'avais un peu fait le yoyo avec lui, mais cette fois-ci il semble vraiment dans le dur et terminera 18 s derrière moi.
Ma route se poursuit, j'accélère, enfin il me semble que j'accélère. Le 95 du CC Gières est assez loin devant moi, je crois qu'il jette un œil derrière lui dans un virage et il doit se dire que plus personne ne reviendra sur lui. Il reste 500 m, j'accélère encore. Je ne lâche rien dans la dernière épingle, presque plate. Là, je décide d'attaquer. Je me mets debout sur les pédales et dépasse le 95 sans opposition de sa part, à 100 mètres de l'arrivée. C'est bien la première fois que je parviens à gagner des places dans le final. Elle est difficile cette grimpée, certains ont eu plus de mal que moi à aller au bout.
Ce qui est intéressant, c'est que ce dossard 95 faisait partie de notre quatuor dans la deuxième moitié de la montée de Chamrousse en juillet. Sauf que suite à ma bêtise d'avoir voulu mener le train trop longtemps, j'avais un peu trop faibli sur la fin et terminé 45 s derrière lui. Dimanche dernier dans Prapoutel, il m'avait mis 1'30 sur l'ensemble de la montée. Aujourd'hui je le double sur la ligne d'arrivée, ce qui me fait dire que je ne suis quand même pas complètement à la ramasse. Précisons tout de même qu'il est de 24 ans mon aîné... Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas, les formes varient différemment pour chacun d'entre nous, mais c'est toujours amusant de retrouver les mêmes têtes.

Comme le classement est déjà paru à l'heure où j'écris ces lignes (encore un excellent point pour le club organisateur !), je peux l'analyser ici.
Mon temps est 44'24. Je me doutais avant le départ que je me situerais entre 43 et 45 minutes, 45 minutes étant la barre à ne pas dépasser si possible, et 43 minutes correspondant au milieu du classement. Pour le milieu du classement, c'est effectivement raté: 53ème place sur 92 participants. Ce n'est pas si mauvais, mais je pensais être à mon avantage aujourd'hui sur ces forts pourcentages, plus qu'à Chamrousse et Prapoutel où j'avais pourtant figuré dans la première moitié de classement. Mais sur cette grimpée du Granier, en regardant les résultats des années précédentes, c'était toujours pareil: il fallait passer sous les 43 minutes pour figurer dans la première moitié.
Strava m'indique 1146 m/h de moyenne sur les 9,8 km de montée à 9%, et 249 W de puissance. C'est plutôt bon (1090 m/h dimanche dernier mais sur une heure et avec des pourcentages moins difficiles, 241 W) mais j'aurais bien aimé me rapprocher des 1200 m/h. Entre parenthèses, quand je vois les données de puissance fournies par Strava sur les deux premiers kilomètres, où les hommes du groupe de tête développaient semble-t-il des puissances de 360 à 400 W, ça me laisse rêveur.
Sur le plan de la gestion de course, une fois de plus j'ai essentiellement roulé à mon rythme et donc tout seul... Mais j'étais bien incapable de suivre ceux qui me dépassaient. Et inversement, les quelques concurrents que j'ai dépassés étaient incapables de me suivre. Bref, sur de tels pourcentages, c'est chacun à son rythme. Ce dont je suis plus satisfait, c'est d'avoir géré mon final avec brio, un peu comme dimanche dernier. J'ai réussi à tenir à distance mes poursuivants. Mieux: j'ai réussi à gagner deux places. A l'arrivée, j'étais presque autant vidé que dimanche dernier. Le concurrent arrivé avant moi m'a pris 30 s donc je n'ai pas de regret.

Samedi prochain à 13h06, je participerai à la grimpée de Murianette organisée par le CC Gières. Ce sera un contre-la-montre, et pour un contre-la-montre il faut avoir les crocs: on se bat contre soi-même. Il n'y a généralement personne devant pour se motiver, il faut se motiver tout seul. Pendant 35 minutes. Inutile donc de préciser que mon attitude d'aujourd'hui, le regard scotché au sol, ne pourra pas fonctionner. Il faudra regarder loin devant. S'agissant d'un objectif majeur, je ferai tout pour être en forme et motivé le jour J, me réservant 24 à 48h de repos avant la course. Je connais bien le parcours, j'ai travaillé les portions difficiles, j'ai des repères et je sais aussi mieux doser mon effort sur cette durée que sur les 45 minutes du Granier ou les 59 minutes de Prapoutel. Il ne reste plus qu'à mettre tout ceci en pratique.

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Commentaires

Le 22 septembre 2014 pascal a dit :

#1

Mes félicitations pour ta nouvelle grimpée, tu t'es encore affronté aux grosses pointures régionales, moi avec ma 2 CV plafonnant à 200W j'aurai eu du mal à suivre.
En effet tu as tout raté samedi au BRM200, c'était un peu la même configuration météo que lors du BRM 200 semi-montagneux de Avril dernier par contre commencer par la voie verte n'a pas été une partie de plaisir car ça a vite encrassé le vélo et j'ai crevé avec tous ces résidus de saloperies d'acacias(j'ai compté,il doit bien y a voir 10 autres qui ont crevés aussi sur cette même portion) et me suis retrouvé quasiment en dernière position à la sortie de la voie verte,mais pu remettre ma 2CV en mode turbo diesel pour rattraper ce retard .
J'ai été surpris que tu ne viennes pas alors que d'habitude tu sors le vélo alors qu'il fait super froid et que tu affrontes la chartreuse ou le Galibier avec des températures très basses.

Le 22 septembre 2014 Vincent a dit :

#2

C'est bien David, tu t'es bien battu. A te lire tu as manqué de jus pour aller au bout et aussi de mental. Mais franchement cette grimpée, à part la faire dans le rouge après st marie, je ne vois pas comment ça peut passer autrement. Tu feras mieux Dimanche à Murianette, cette session t'aura bien fait bosser le cardio!

Le 22 septembre 2014 franco a dit :

#3

le reçit est tellement bien détaillé qu'on croirais être dans la course,je vois que pendant mes congés tu as enchainé les chronos ,et cela semble de plus en plus te plaire ,on sent bien malgrés les difficultés que tu y prend du plaisir vivement samedi prochain alors quand a moi je serais sur le ventoux ce WE pour mes 57 balluches
a bientôt

Le 22 septembre 2014 David Champelovier a dit :

#4

@pascal :
Salut Pascal,
Désolé pour mon absence, ça m'aurait fait plaisir de te revoir et de debriefer ton 1000 du Sud.
Les températures basses ne me posent aucun problème. Par contre, la pluie, les routes détrempées, la perspective de rouler sur une voie verte dégueulasse, ne m'enchantent pas. Surtout que je n'ai pas encore remis en service le mulet et que, le Scott faisant des grimpées, je préfère le préserver.
Mais j'ai été puni: dimanche j'ai pris la flotte au retour de la grimpée ! De grosses gouttes de pluie, sur des routes heureusement pas trop sales.
Je sais que tu as très vite rattrapé ton retard après ta crevaison samedi, puisque vers Morestel Alex m'a signalé qu'il t'avait croisé avant le groupe TMV !
Pour le Granier, tiens je serais curieux de savoir si tu t'y es déjà testé. Mais toi tu es capable de maintenir un gros rythme pendant des heures, ce que je ne sais pas (encore ?) faire. Je vais plus d'1.5 fois plus vite sur une grimpée chrono que sur mon rythme de base (1150 m/h vs. 750 m/h, et encore, à la fin d'une longue sortie avec plein de dénivelé je peux facilement descendre sous les 700 m/h). C'est marrant de voir comment le corps s'adapte selon la manière dont on pratique le vélo ou tout autre sport. L'an prochain, j'essaierai de rouler un peu moins "diesel", ou du moins d'y ajouter le petit turbo qu'il me manque.
Merci pour tes félicitations, qui me font plaisir venant du pur grimpeur que tu es ;-)

Le 22 septembre 2014 David Champelovier a dit :

#5

@Vincent :
Salut Vincent,
Oui j'ai eu l'impression de caler dans les forts pourcentages. J'avais ressenti la même chose lorsque je m'étais testé dans le col du Coq (versant Est) il y a quelques semaines: résultat pas trop mauvais, mais sensations pourries. En fait, je n'ai pas l'habitude de grimper en force.
Comme tu dis, ça m'aura fait bosser le cardio, et mes grimpées de Prapoutel et du Granier sont plus à voir comme des entraînements que comme des objectifs, car dans les deux cas ma participation était hypothétique et j'ai une assez grosse charge d'entraînement en ce moment.
Murianette, par contre, est un objectif avoué. J'espère y réaliser un bon résultat.
Merci pour tes précieux conseils via les réseaux sociaux, j'ai tout à apprendre en termes d'entraînement !
A bientôt.

Le 22 septembre 2014 David Champelovier a dit :

#6

@franco :
Salut Franco,
Content de te lire !
J'espère que tu passeras un agréable week-end au Mont Ventoux.
Quant à moi, je prends un peu d'expérience sur les grimpées grenobloises, ça m'amuse et j'ai encore beaucoup à apprendre.
A bientôt !

Le 22 septembre 2014 cestdurlevelo a dit :

#7

Bravo David ! Tu t'es arraché, et t'es déjà un SACRE client, alors sois un peu plus indulgent avec toi même, sans pour autant te 'satisfaire' de cette perf qui ne semble pas correspondre à tes espérances ! Et visiblement il y avait du beau monde sur cette montée chrono, tu n'as donc pas à rougir !!!
bravo !

Le 23 septembre 2014 David Champelovier a dit :

#8

@cestdurlevelo :
Merci Baptiste !
Le plus dur ce fut de me faire dépasser par un vélo tout chemin piloté par un gars qui voulait entamer la conversation. Et aussi tous ces "cheveux gris" qui me doublent tout le temps !
Mais je m'amuse et je pense avoir encore une bonne marge de progression donc ça me motive.
Oui je suis exigeant avec moi-même, mais bon, sinon ce n'est pas la peine de participer à ce genre d'épreuve ;-)
Bon tour du lac !

Le 23 septembre 2014 Eddy a dit :

#9

Salut, j'y étais aussi et moi aussi je me suis fais dépassé par le VTC :-) pas de moteur je confirme et pas de pédales automatique en plus ! Bon, il avait quand même un cuissard ;-P

Bonne chance pour Muriannette ;-)

Le 25 septembre 2014 David Champelovier a dit :

#10

@Eddy :
Salut Eddy,
Bonne chance également pour Murianette, je vois que tu pars une minute avant le probable futur vainqueur: tu vas te faire doubler par une fusée dans les premiers kilomètres, bon courage !
En regardant la liste des inscrits, je vois du beau monde, j'espère qu'ils seront tous au rendez-vous. Le record de la grimpée devrait être explosé.

Le 25 septembre 2014 pascal a dit :

#11

MDR pour l'histoire du VTC, ça me rappelle lorsque je faisais à mes débuts du vélo en toute innocence dans le Vercors avec un gros vélo Manufrance très lourd sans pédales automatiques, un petit plateau de 42 et sans cuissard et des bons cyclistes avec de beaux vélos cravachaient dur pour arriver à me rattraper et les cyclistes moyens n'arrivaient pas à me suivre lorsque je les doublais, je ne connaissais pas à l'époque trop mon niveau par rapport aux autres et après-coup je pense que tous ces cyclistes ont dû subir un grand moment de frustration en me croisant.
Pour les cheveux gris, bientôt ça sera toi, car tu vas bientôt avoir potentiellement l'age d'en avoir et tu pourras doubler plein de jeunes.

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