Vive les RTT !
En ce lundi ensoleillé, sans vent et plutôt chaud pour la saison, et pour diverses raisons qui n'ont rien à voir avec le vélo, je suis très motivé pour une longue sortie. J'ai peu roulé ces derniers temps, mais dans ces cas-là ce n'est pas le physique mais le mental qui compte.
La motivation est telle, que je décide de partir alors qu'il fait encore nuit. J'ai la ferme intention de m'attaquer à quelques montées que je ne connais pas encore et qui sont à portée de vélo de Gières. J'en ai quatre en tête. Lesquelles faire aujourd'hui, et dans quel ordre ? Je l'ignore, mais je pars avec de quoi rouler jusqu'à la tombée de la nuit s'il le faut et si j'en ai envie... ou peut-être serai-je rassasié après trois heures de vélo ?
La montée vers le monastère de Chalais sera l'apéritif de cette belle journée, un échauffement... ou plutôt, l'échauffement se fait dans la vallée, par la voie verte jusqu'à Saint-Egrève (que de cyclistes sans éclairage alors qu'il fait nuit !), puis la départementale jusqu'à Voreppe où, au lieu prendre la direction du col de la Placette, une petite route sur la droite s'élève, tout doucement, vers le monastère.
Après un passage à 10%, la suite est plus calme si bien que je décide de manger ma première barre de céréales de la journée. Mais la pente me laisse à peine le temps de terminer mon repas, car très vite ça dépasse de nouveau 10%. Mais j'étais prévenu: avec 735 m de dénivelé en 6,8 km, cela fait du 10,8% de moyenne !
J'ai relevé 18% dans les pentes les plus fortes, et l'essentiel se situe entre 10 et 14%. Dans ce contexte, le pignon de 28 dents est de rigueur, et à 10% on a l'impression que c'est presque plat...
L'aiguille de Chalais veille sur moi:
Si je me suis arrêté dans cette pente à 15% pour prendre une photo, c'est parce que j'ai dû libérer la route pour laisser passer un énorme poids lourd qui descendait assez vite !
Sur ma droite, belle vue sur la vallée, le soleil se lève:
Encore quelques centaines de mètres...
... et arrive le sommet. Même pas mal. Je crois qu'aujourd'hui je pourrais atteindre la lune à la force des cuisses et des mollets.
C'est l'occasion pour moi d'enregistrer un nouveau col: le col de Chalais.
Un petit tour jusqu'au sommet, où la route se transforme en un parking non goudronnée puis en un sentier de randonnée. Quelques photos, et c'est une descente glaciale qui m'attend.
Puisque la forme est au rendez-vous, je décide de poursuivre. Je rejoins Tullins par la route principale pour attaquer un entremet suggéré par Brigitte, et où Baptiste s'est rendu récemment: l'Eslinard.
En montant depuis Tullins, il faut prendre la première route à droite après le croisement avec la route du col de Parménie. Il y a 230 mètres de dénivelé environ, mais quelle pente ! On m'avait prévenu que ça montait, mais quand j'ai vu une pente à 10% je me suis dit: "ouais, bof"... avant de me retrouver face à un véritable mur. 18%, 20% même une pointe à 23% si j'en crois mon compteur: c'est plus que la Bastille de Grenoble ! Un motard me double et m'encourage. Un replat, puis ça recommence, moins longtemps heureusement, et j'arrive à l'Eslinard.
Je monte jusqu'à la fin de la route, 150 m au-dessus du hameau, et ça monte encore, mais jamais plus de 13% (!).
Ca ressemble à un col ici, mais ce n'en est pas un.
Le hameau, pris en redescendant:
Il doit être bientôt 11 heures. Un petit ravitaillement (il y a une fontaine d'eau potable à l'Eslinard !) et je décide d'attaquer le plat principal: Montaud.
Depuis Tullins, je rejoins Saint-Quentin-sur-Isère, de l'autre côté de l'Isère, où débute la montée jusqu'au col de Montaud. A 1069 m, après 870 mètres d'ascension, ce sera le point culminant et l'ascension la plus longue du jour.
La montée s'effectue en deux temps: une première partie, jusqu'au village de Montaud, à 9% de moyenne, et une deuxième partie à 6%. Je commence à avoir bien faim, mais je gère. Je ne regrette pas le déplacement: les paysages sont superbes et l'automne est bien là !
Et voici le Giant au sommet:
Ce col en est un car il permet de passer d'un versant à l'autre de la montagne... mais par un chemin de randonnée ! La route, elle, ne fait que passer, et continue de s'élever. Elle ne mène cependant plus nulle part depuis une vingtaine d'années puisqu'un éboulement a définitivement coupé la route qui, aménagée pour les Jeux Olympiques de 1968, permettait de rejoindre le Nord Vercors.
Ma montée s'arrête au col, où ma collation est bien méritée mais... j'en demande encore.
Après une fraîche descente, je rejoins la voie verte à Saint-Quentin-sur-Isère: direction Cognin-les-Gorges pour prendre le dessert: l'ascension jusqu'au hameau de Montchardon.
A Cognin-les-Gorges se trouvent des toilettes publiques où je ravitaille en eau (contrairement à Saint-Quentin-sur-Isère où j'avais trouvé des toilettes publiques mais sans robinet !).
Puis je rate l'intersection avec la route de Montchardon. Je la croyais plus loin après la sortie de Cognin. En fait, c'est mal indiqué. Pas question de faire demi-tour, je sais que l'on peut également monter par Izeron. Certes, la raideur de la pente est différente: à une montée très régulière à 7 ou 8% du côté d'Izeron, s'oppose une autre très raide par Cognin, plutôt 10% de moyenne avec des passages à 15%.
J'ai un peu chaud dans la montée, je regarde très souvent l'altitude sur mon compteur, mais je gère. Je croise plus de véhicules que ce que j'attendais, et la route est étroite !
Vers 800 m d'altitude j'arrive au hameau de Montchardon. Un peu plus loin, le Centre d'Etudes Tibétaines domine le paysage.
Je redescends par le versant difficile, en direction de Cognin, par une route étroite mais en bon état. Un quart-d'heure plus tard je rejoins la voie verte à Saint-Gervais, il est environ 16h30. Là, en position aérodynamique et sans forcer, ma vitesse de croisière est établie entre 28 et 30 km/h. Après Voreppe, en jetant un coup d'oeil derrière moi je remarque à ma grande surprise qu'un cycliste a pris ma roue. Les minutes passent mais lui ne passe pas. J'accélère jusqu'à 40 km/h: toujours là. Je me relève. Il ne passe toujours pas. J'accèlère à nouveau: impossible de le lâcher. Puis, surprise: il se décale et me dépasse enfin, et il roule sur... sur... un VTT tout suspendu avec des pneus route mais larges ! Il m'emmène à 32 km/h jusqu'à Saint-Egrève où nos routes se séparent. Merci à lui, je n'aurais pas roulé si vite tout seul, et certains cyclistes que nous avons croisés ont dû halluciner de voir un VTT tirer un vélo de route ! Quelle pêche en tout cas... il ne devait pas avoir 160 bornes dans les jambes, lui, mais je lui tire mon chapeau !
Je rentre au bercail avec 183 km au compteur, 3060 mètres de dénivelé positif, en 9 heures 30 minutes de selle. Je me suis bien défoulé et c'est très agréable ! Je ne suis pas au sommet de ma forme, certes, mais les sorties nerveuses de début octobre font partie du passé et j'ai retrouvé l'indispensable patience qui me faisait alors défaut et qui me permet, à nouveau, de dépasser les 3000 mètres de dénivelé dans la journée. Pas mal pour la saison ! On prend les mêmes et on remet ça le weekend prochain ?
Comme d'habitude lorsque j'utilise l'éclairage, il manque le début de la sortie sur le Sigma, ce que le Polar permet de compléter pour obtenir les chiffres exacts. Voici donc la courbe d'altitude: ça pique, n'est-ce pas ?
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