Départ à 6h30 ce matin pour poursuivre l'exploration des routes du Vercors. Le Vercors est inépuisable: les cols routiers sont légion. Ma récolte a commencé en 2010 pour se poursuivre plus récemment ici et là.
Oui mais aujourd'hui, c'est le col du Mont Noir qui m'attend. On me souffle que ce col serait le plus haut col routier du Vercors.
Je me suis concocté un parcours qui grimpe au Mont Noir depuis Cognin-les-Gorges, puis redescend sur le col de Romeyère, avant de rejoindre Rencurel. Là, traverser les gorges de la Bourne pour rejoindre Saint-Julien-en-Vercors, puis tourner à gauche en direction d'Herbouilly où nous attend le col du même nom. Ensuite, redescendre sur Villard-de-Lans non sans oublier quelques cols bonus, puis aller chercher le col de la Croix Perrin en aller-retour avant de redescendre sur Grenoble.
A noter que le col d'Herbouilly est en ce moment un passage obligé pour rejoindre Villard-de-Lans puisque la route des gorges de la Bourne est coupée au niveau du pont de la Goule Noire pour raison de travaux, et ce jusqu'à début Juin.
Départ donc à l'extinction des lampadaires, dans la fraîcheur du matin, pour rejoindre la longue l'interminable piste cyclable qui mène au Port de Saint-Gervais. Il fait tout de même 10 degrés à Gières et j'ai donc enfilé la tenue intégrale d'été.
Ce que je vais regretter: 1h36 et 44 km plus tard, je m'arrête à Saint-Gervais, le compteur indique 7 degrés, et je m'aperçois que mes bras ont perdu de leur aisance, les poignets sont grippés, et les doigts me permettent difficilement de manier l'appareil photo ! Le point positif est qu'aujourd'hui, cette piste n'a pas été si insupportable que certaines fois, et que j'ai pu rouler sans forcer sur un bon rythme (sans vent !).
Voici donc l'issue de la piste cyclable à Saint-Gervais: ouf, le soleil va me réchauffer !
8 kilomètres me séparent alors de Cognin-les-Gorges en prenant 100 mètres d'altitude, ce qui permet de se réchauffer. A Cognin, direction le village de Malleval par les gorges du Nan. Le premier lacet, dans la forêt est difficile (9%); par la suite l'ascension jusqu'au col du Mont Noir sera assez régulière entre 7 et 8%, avec tout de même quelques passages plus corsés.
Les gorges du Nan sont impressionnantes. La route n'est pas large et sur ma droite, un tout petit muret et 300 mètres de vide en dessous ! Photos prises à 550 mètres d'altitude environ, devant moi puis derrière moi:
Malleval (altitude 900 m) marque la sortie de la forêt. Après Malleval, suivre Presles. Quelques kilomètres d'ascension régulière et l'on arrive au Pas de Pré Coquet, premier col du jour. Le soleil m'aide bien à me réchauffer, mais pas à prendre des photos...
Ensuite, aux diverses bifurcations il faut suivre la direction de Rencurel. La qualité de la route se dégrade petit à petit vers le sommet, mais reste toujours largement praticable pour un vélo de route.
Comme me l'a judicieusement conseillé Olivier, je n'irai pas chercher le col de Pra l'Etang aujourd'hui car la route est mauvaise. De toute façon, redescendant sur Rencurel, ce détour m'aurait obligé à remonter ensuite pour chercher le col de Romeyère. Cependant, je lis que jef cyclo 38 a gravi ce col dans l'autre sens ce samedi ! Je repasserai donc une autre fois.
La descente sur le col de Romeyère n'est pas très longue (350 mètres de dénivelé tout de même) mais il faut se méfier des pierres et des trous dans la chaussée. Au col, voici à nouveau un goudron parfaitement propre. Si vous avez un coup de fil à passer, c'est le moment...
La descente sur Rencurel s'effectue sur une route presque déserte, mais le froid rend le trajet pénible.
Tout s'arrange lorsque la route remonte. Après avoir traversé les gorges de la Bourne au niveau de La-Balme-de-Rencurel, quelques sympathiques lacets permettent de rejoindre la route de Saint-Julien
par 200 mètres de dénivelé. A cet endroit, la vue sur Rencurel et, au fond, le col de Romeyère, est superbe.
A cet instant il est environ 11h et je pense rallier le col d'Herbouilly vers 12h pour la pause déjeuner. 1,5 km après Saint-Julien-en-Vercors, je tourne à gauche direction Herbouilly. Le col ne présente pas de difficulté particulière, c'est une montée régulière bien que longue (500 mètres de dénivelé). La faim arrive bien avant le col, mais reste surmontable. Je suis encore loin de la fringale.
Au col, la récompense est la vue sur les psites de ski, transformées en lieu de randonnées pour l'été (à moins que ce ne soit l'inverse).
Après avoir dévoré mon sandwich, je redescends vers Villard-de-Lans. Mais sur la route, j'ai noté des cols bonus, de petits détours qui en valent la peine. Mais avant, profitons de cette vue sur les gorges de la Bourne au belvédère du Bénitier de Merlon.
Le premier col bonus est le col de Malaterre. En préparant la balade, compte tenu du dénivelé total de la sortie, des 300 mètres à gravir pour atteindre ce col qui serait le point culminant de la sortie, et du mauvais état supposé de la route forestière qui y mène, j'avais estimé qu'il serait raisonnable de l'escamoter.
Pourtant, lorsque je vois sur ma droite un panneau "auberge de Malaterre" et une jolie route goudronnée, je n'hésite pas une seconde. Certes, la route n'est pas parfaite, mais le col vaut le détour (et se mérite): après l'auberge, il y a un passage de 1 km qui oscille entre 10 et 13% ! Voilà un col comme je les aime.
Au col je poursuis ma route sans revenir sur mes pas, puisque je sais que je vais rejoindre la départementale. Les profils des deux versants sont très proches, à savoir une portion très pentue proche du sommet, puis une portion plus plate.
Après avoir rejoint la départementale, je sais qu'il y a un autre col un peu plus bas: le col du Liorin. Pourtant, la route que je prends sur ma droite, en forêt, me mène partout sauf à un col. Demi-tour.
Finalement, je parviens à trouver la route du Liorin, dans le secteur du Bois Barbu, mais la route n'est pas du tout dans la forêt et le col non plus.
A ce stade il me reste environ un col à gravir: le col de la Croix Perrin sur la route qui relie Lans-en-Vercors à Autrans.
Sur la route de Villard-de-Lans à Lans-en-Vercors, j'emmène dans ma roue un jeune cycliste, qui descendra finalement directement sur Grenoble.
Dès la sortie de Lans, la route s'élève et ma vitesse d'ascension me surprend: mon compteur indique 14 à 16 m/h, ce qui, après 135 km et 7 heures de vélo, est pour moi une nouveauté. J'ai les mêmes jambes et la même volonté qu'au début de la sortie. D'habitude, au bout de 6 heures, je suis lassé, les jambes sont dures et il m'est impossible de rester en danseuse plus de trente secondes.
Au col je fais demi-tour. Dans la descente je tourne à droite pour aller chercher le col de la Croix Servagnet. Mais très vite, je trouve la route de trop mauvaise qualité à mon goût et fais demi-tour. A vélo, il faut aussi savoir faire demi-tour quand les circonstances le suggèrent.
Retour donc sur Lans-en-Vercors. A Lans, je suis benoîtement la direction de Grenoble, qui m'amène à Sassenage, alors que je devais encore chercher un col très facile à Saint-Nizier... Je repasserai.
De retour à Gières peu après 17h, après 9h13 sur le vélo, c'est une sortie record avec 3002 mètres de D+ en 190 km. Je ramène également 7 nouveaux cols dans mon escarcelle. Et surtout, le lendemain je ne conserverai presque aucune trace de cette sortie, la récupération étant excellente.
Ces 9 jours de congés se soldent par 10 400 mètres de D+ en 570 km.
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