En cette journée couverte mais non pluvieuse, je rends visite successivement au Taillefer, au Valbonnais, à la Matheysine, au Trièves, et au Vercors. Un parcours de 200 km et 3650 mètres de dénivelé positif, dont le tracé est une petite partie de la randonnée du Dauphiné Gratiné.
Le Dauphiné Gratiné est une Super Randonnée permanente de plus de 600 km et 13 800 mètres de dénivelé, au départ de Saint-Martin-le-Vinoux, aux portes de Grenoble, l'arrivée se situant à Voreppe, à une quinzaine de kilomètres de Grenoble. Même s'il s'agit de mon premier article sur ce sujet, ce n'est pas la première fois que je pars à la reconnaissance de ce parcours. Cette année, j'ai déjà effectué à deux reprises le parcours en Chartreuse, qui marque le début de la randonnée avec déjà plus du quart du dénivelé total.
Mon objectif est de réaliser un jour cette randonnée dans le délai de 50 heures fixé par le règlement. Un rêve qui deviendra peut-être réalité en 2013, ou plus tard.
Quelle que soit la façon dont j'organiserai les pauses (notamment pour dormir) et l'heure de départ (probablement un départ très tôt vers 2h du matin, de manière à ne subir qu'une seule nuit complète), je décompose d'ores et déjà la randonnée en trois grandes étapes, elles-mêmes scindées en plusieurs tronçons:
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A. Chartreuse et Belledonne
Avec 200 km et 5 700 mètres de dénivelé, c'est l'étape la plus montagneuse, avec 2850 mètres de dénivelé aux 100 km, et un passage à Chamrousse, point culminant de la randonnée. Les gros pourcentages de pente ne manquent pas (voir le détail ci-après), et comme ce n'est que le début de la randonnée, il faut savoir les aborder modestement. J'ai l'avantage de maîtriser le tracé en Chartreuse (effectué à deux reprises cette année), et de connaître le Balcon de Belledonne sur le bout des doigts, y compris Chamrousse que je grimpe plusieurs dizaines de fois par an.-
A1. Trilogie de la Chartreuse avec bonus
A la trilogie classique de la Chartreuse (Porte, Cucheron, Granier) viennent s'ajouter les cols moins connus des Egaux et de la Cluse.
Le col de Porte est gravi depuis Saint-Martin-le-Vinoux, via Clémencières et Sarcenas. Si l'on entre dans le vif du sujet dès les premières pentes du col de Clémencières, ce sont les kilomètres avant Sarcenas qui sont les plus difficiles. On rejoint ensuite la route principale du col de Porte au niveau du col de Palaquit, pour quelques kilomètres nettement moins pentus où il est possible de se reposer et de se ravitailler en roulant.
Le franchissement du col de Porte se traduit généralement par une chute de températures. Même en plein été, en bas de la descente, à la Diat, on ne compte souvent que quelques degrés au-dessus de zéro au lever du jour.
Le col suivant est le court mais pentu col du Cucheron. Puis, à Saint-Pierre-d'Entremont, au lieu de poursuivre tout droit en direction du Granier, on tourne à gauche pour descendre les gorges du Guiers Vif. Puis le col de Couz est franchi rapidement par la route de Chambéry, très fréquentée. Au col, on tourne à droite pour retrouver le calme. Au col des Egaux, régulier, succède le col de la Cluse avec un passage très pentu au niveau de Corbel.
La route du col du Granier est rejointe à Epernay, il ne reste alors que 5 kilomètres de montée sans grande difficulté. Au sommet, il faut basculer à droite en direction de Chapareillan. -
A2. Route des Petites Roches
Avant Chapareillan, dans la descente tourner à droite en direction du col de Marcieu. Ça grimpe tout de suite, brutalement, et ce jusqu'à Bellecombe. Ensuite, une succession de bosses mène à Saint-Marie-du-Mont. La dernière difficulté de la Chartreuse et le col de Marcieu, d'abord très roulant, mais il reste 250 mètres de dénivelé lorsque la route s'élève à nouveau. A chaque fois que j'ai gravi ce col par ce versant, je l'ai trouvé plus long que ce que j'imaginais.
La descente mène à la Terrasse, où il n'y aura alors qu'à traverser la vallée jusqu'à Tencin pour se retrouver dans Belledonne.
Mes points de ravitaillement en eau en Chartreuse sont:
- dans la descente du col du Cucheron, dans les petits hameaux traversés, soyez attentifs sur votre droite et vous trouverez au moins deux fontaines,
- à St-Jean-de-Couz, juste après le col de Couz, il y a une fontaine sur la droite,
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sur la route des Petites roches, à Saint-Georges si mes souvenirs sont bons, sur la gauche il y a ceci:
(image d'archive, 2 septembre 2012)
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A3. Balcon de Belledonne
Je connais ces routes par cœur, si bien que ma description de ce tronçon peut être teintée de subjectivité. Il y a 3 kilomètres costauds, et c'est un euphémisme, entre Theys et le col des Ayes. La suite est un enchaînement de bosses jamais très longues ni très difficiles. En particulier, le col des Mouilles par le versant Nord est une formalité, même à ce stade de la randonnée. Plus loin, au Naysord, attendez-vous tout de même à une montée un peu plus longue. Un court raidard vous attend ensuite peu après Pont-Rajat. Puis au Pinet d'Uriage, on tourne à gauche pour effectuer ce qu'il reste de la montée de Chamrousse, en deux temps. Le premier temps permet de rejoindre les Seiglières par la route forestière de Montrond. Le deuxième temps, plus facile et avec plusieurs portions roulantes, consiste à gravir les 600 à 700 mètres de dénivelé restants.
Mes points d'eau sur ce tronçon sont:- le col des Ayes: fontaine au tout début de la montée de Prapoutel,
- Saint-Mury-Monteymond, peu après l'école, sur la gauche, une fontaine en service toute l'année,
- le Pinet d'Uriage, cent mètres au-delà de l'intersection avec la route forestière de Montrond (ce qui oblige donc à faire un très court détour), sur la gauche se trouve une fontaine, en service entre mi-mai et début septembre (constaté en 2012),
- Chamrousse 1750, devant le local de la Police municipale, juste avant de basculer dans la descente, se trouve un robinet planté dans le mur.
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A1. Trilogie de la Chartreuse avec bonus
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B. Taillefer, Matheysine, Trièves, Vercors oriental
Avec 200 km et 4 300 mètres de dénivelé, cette étape comporte moins de montées que la précédente, mais certaines de ces montées sont difficiles. La particularité de cette étape est, du moins pour un départ matinal de Saint-Martin-le-Vinoux, de se dérouler essentiellement de nuit. Lors de ma reconnaissance de ce 8 octobre, j'ai fait particulièrement attention à l'état des routes et à la signalisation horizontale: l'état est correct à cette date, si ce n'est que certains faux-plats descendants le long des corniches du Drac sont un peu tape-cul, ce qui peut être fatigant à ce stade de la randonnée, et le marquage est presque omniprésent.-
B1. Alpe du Grand Serre
Attention à cette montée ! Plus de 1000 mètres de dénivelé, à 7 ou 8% de moyenne de pente, lorsque l'on a déjà 5 700 mètres dans les jambes, cela peut être laborieux, nécessiter plusieurs arrêts, et susciter des questions quant à la bonne poursuite de la randonnée...
Je ne connais pas de point d'eau au col, mais on trouve aisément de l'eau par la suite dans le Valbonnais.
Le bref col de Malissol constitue la porte d'entrée en Matheysine. - B2. Plateau matheysin Le parcours consiste ici à réaliser tout le tour du plateau matheysin, d'abord en rejoignant Laffrey par l'itinéraire cyclable, puis, à l'Ouest, puis en traversant St-Jean-de-Vaulx et Notre-Dame-de-Vaulx. Ce tronçon ne comporte pas de difficulté majeure, si ce n'est le début de la montée au-dessus de Laffrey.
- B3. Corniches du Drac On longe le Drac puis le lac de Monteynard sur de petites routes très peu fréquentées. La vue sur le lac est superbe, c'est un peu dommage d'y passer de nuit.
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B4. Trièves
On entre dans le Trièves par le pont de Ponsonnas sur le Drac (600 m d'altitude) et on en ressort par le pont de Brion sur l'Ebron (540 m). A chaque fois, il faut s'extirper de la vallée. Si cela se passe bien après le pont de Ponsonnas, en revanche la remontée du pont de Brion vers le col du Fau est ardue, à 7%, 8% et des passages jusqu'à 10%.
Je n'ai pas trouvé d'eau dans le Trièves, mais en cherchant bien il doit y avoir moyen d'en trouver à Mens. J'ai dû faire un petit détour par rapport au tracé officiel, en traversant Monestier-de-Clermont (après le col du Faux) pour y trouver des toilettes publiques sur la droite, place du Château. -
B5. Vercors oriental
Dès la sortie de Monestier-de-Clermont, on entre dans le parc du Vercors. La côte de Miribel-Lanchâtre, après avoir traversé la Gresse, est mémorable par sa pente, et cela dure 3 kilomètres.
La suite, qui consiste en l'enchaînement des cols de l'Arzelier, des Deux et de l'Allimas, fera sans doute l'objet d'une autre reconnaissance. Je connais ce parcours mais en sens contraire. J'y avais notamment relevé 12% de pente en descendant le col des Deux: c'est sans doute le passage le plus difficile de cette trilogie.
A Saint-Michel-les-Portes, on rejoint la route du col de la Croix-Haute, que l'on quitte quelques kilomètres plus loin à la hauteur de Clelles-Gare.
Ce tronçon, encore une fois, n'est pas difficile. On évolue essentiellement entre 600 et 750 mètres d'altitude, pour arriver à la Mure autour de 860 m. -
B1. Alpe du Grand Serre
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C. Vercors, Terres Froides, Voironnais
Cette dernière étape, avec 200 km pour 3 800 mètres de dénivelé, est, du moins sur le papier, la moins difficile des trois. En pratique, c'est seulement après le tour du Vercors (125 km, 2 400 mètres de dénivelé) que l'on peut estimer avoir réussi la randonnée.-
C1. Tour du Vercors
Le col de Menée, en deux temps, est d'abord pentu jusqu'au col du Prayer, puis roulant ensuite. Vient ensuite le gros morceau: le col de Rousset. Des paysages magnifiques, mais aussi pas loin de 1000 mètres de dénivelé en une fois.
La trentaine de kilomètres qui suit permet de se reposer. La courte montée de Saint-Julien-en-Vercors, puis la descente sur la Balme de Rencurel, précèdent la montée du col de Romeyère, bien plus facile que le col de Rousset. -
C2. Chambarans et Mille Martyrs
Il me faudra reconnaître plus précisément ce tronçon. J'en connais les routes, mais pas forcément dans ce sens et je n'ai pas mémorisé tous les embranchements.
Il s'agit de gravir successivement le col Lachard par Vinay, le col des Mille Martyrs via Saint-Sixte, et enfin le col de la Placette par son versant le plus aisé. A ce stade, la randonnée se sera terminée à Voreppe, mais il me restera une vingtaine de kilomètres tout plats pour regagner mon domicile.
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C1. Tour du Vercors
Le col de Menée, en deux temps, est d'abord pentu jusqu'au col du Prayer, puis roulant ensuite. Vient ensuite le gros morceau: le col de Rousset. Des paysages magnifiques, mais aussi pas loin de 1000 mètres de dénivelé en une fois.
En ce lundi 8 octobre, j'ai fait la reconnaissance (depuis Gières, donc en ajoutant des kilomètres à l'aller et au retour) des tronçons B1 à B4, et du début de B5. Les portions que je ne connaissais pas encore étaient les corniches du Drac, le pont de Brion et Miribel-Lanchâtre. Cette balade m'a permis d'engranger de précieux renseignements.
Le Giant était ravi de refaire une balade à la journée, ce qu'il n'avait plus fait depuis le 15 juillet. Ayant beaucoup moins roulé depuis le 15 septembre, et travaillant le lendemain, j'ai modéré mes efforts pour une récupération rapide. Je suis malgré tout satisfait de ma moyenne globale (19,3 km/h pauses comprises, avec seulement 52 minutes de pause). J'ai trouvé la montée de l'Alpe-du-Grand-Serre assez longue, pourtant c'était la première montée de la journée. J'ai commencé à avoir mal aux jambes juste après, mais sans conséquence sur mon allure. La remontée du pont de Brion vers le col du Fau a été le moment le plus difficile de la journée, et la pause de Monestier-le-Clermont fut la bienvenue. La côte de Miribel-Lanchâtre s'est mieux passée, peut-être parce que j'avais été prévenu de sa difficulté.
Mon allure modérée me permettra, le GPS aidant, de construire une ébauche de plan de route. Je suis bien conscient qu'il me faudra, à ce stade de la randonnée, davantage de pauses, et que mon allure sera sans doute réduite.
Finalement, la journée a été bien rentabilisée. Voici quelques photos prises au cours de la balade...
A l'approche de l'Alpe-du-Grand-Serre:
Au sommet, il fait frais. Ouf, que cette montée était longue ! Impatient, le mulet ?
Dans la descente, une rencontre surprise !
La plafond nuageux n'est pas très haut au-dessus du plateau matheysin:
Personne ne se baigne aujourd'hui au lac de Laffrey. Le weekd-end en pleine saison, c'est noir de monde, avec des voitures garées tout le long de la route, si bien qu'il est difficile de se croiser.
Un joli point de vue sur le lac de Monteynard:
Le pont de Ponsonnas, sur le Drac. La route, qui était fermée de début avril à fin août, est maintenant rouverte et le parcours original du Dauphiné Gratiné peut être à nouveau pratiqué sans détour.
Avant Mens, on entre dans le Trièves, voici le Mont Aiguille:
J'adore le Trièves, c'est la campagne:
Le Mont Aiguille en ligne de mire:
Le pont de Brion, sur l'Ebron. La montée qui suit est ardue.
Les contreforts du Vercors. A cet instant, ce n'est pas seulement la grisaille, mais aussi la pluie qui s'invite, heureusement pas pour longtemps.
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