Un bon éclairage avant pour 2013 ? Cet article présente mes dernière réflexions en la matière.
Oui, je sais, cela fait presque deux mois que je n'ai plus écrit d'article sur le blog. Pourtant, chère lectrice ou cher lecteur, je vous rassure tout de suite: non, le blog n'est mort, et oui, je fais toujours un peu de vélo.
En fin de saison, j'ai tendance à me contenter de parcours classiques, qui souvent se ressemblent (Chamrousse, Quatre-Seigneurs, Venon) même si des fois je vais chercher des montées plus loin mais toujours dans Belledonne, comme hier avec l'enchaînement de la montée par Hurtières depuis Tencin puis celle de Prapoutel, non sans ajouter pas mal de dénivelé par-ci par-là. Les journées plus courtes, d'autant plus courtes que le matin il peut faire franchement froid, font que je vais piocher dans les montées les plus proches de chez moi. Car l'essentiel est de grimper, avant que l'hiver ne m'en empêche.
En fait, je crois que je suis en pleine crise de dénivelite aiguë. Je ne sais pas si ça se soigne. En effet, depuis le 15 octobre mon coef de dénivelé (nombre de km de dénivelé pour 100 km) est supérieur à 3. Je m'en donne à cœur joie, et le mulet également.
La fin de saison est également l'occasion de commencer la préparation de la suivante, notamment en termes de matériel. Je me suis rarement étendu sur le sujet, mais l'an dernier à la même époque je réfléchissais déjà au matériel qui me permettrait de réussir mes premiers BRM. Changement de selle, pédales automatiques, nouveau vélo (ce dernier n'étant finalement intervenu qu'en août, et pour diverses raisons je me demande si mon ancien Giant ne sera pas le meilleur choix pour les premiers BRM de 2013, voire pour la totalité des BRM).
Certains sujets sont cependant restés en suspens. Celui des bagages par exemple. J'ai éludé la question pour le BRM 400, me contentant, en tout et pour tout, d'un petit sac à dos, d'une petite sacoche de selle pour le matériel de réparation, et d'une sacoche de cadre pour transporter quelques barres de céréales. Pas de sacoche de guidon, pas de grosse sacoche à l'arrière. J'ai très bien réussi ainsi, mais j'aurais par exemple été en difficulté s'il avait fait plus froid ou si j'avais dû m'arrêter pour dormir un peu (ce qui ne figurait cependant pas sur mon plan de route). Ma tenue d'été, plus les manchettes, avaient suffi pour supporter les 5 degrés au petit matin. Je ne suis pas trop frileux (j'avais davantage froid au départ malgré les 17 degrés, mais ce genre de chose c'est dans la tête que ça se passe). Mais ce n'est pas très sérieux, et si je veux participer au BRM 600 en 2013, la question se reposera.
L'éclairage est aussi une préoccupation importante pour des raisons évidentes de sécurité, mais aussi de confort car un éclairage faiblard accélère la fatigue.
Malgré les progrès récents en termes de batteries et de lampes à LED, il reste difficile de dénicher un éclairage à la fois puissant et endurant pour les épreuves longues, comportant plus d'une nuit complète.
J'ai investi en 2011, pour le BRA, dans une lampe Philips Bike Light. Ce modèle 80 lux est encore en vente aujourd'hui, autour de 100 EUR, parmi de nouveaux modèles moins puissants. Mes besoins étaient: un éclairage performant, et suffisamment d'endurance pour couvrir les deux à trois heures de nuit qui séparaient le départ de Vizille des premières lueurs du jour dans la Croix de Fer. Les données techniques indiquant jusqu'à huit heures d'éclairage avec les accus fournis, cela me convenait. A l'époque, je n'envisageais pas du tout de passer une nuit entière sur mon vélo. Les huit heures annoncées par le fabricant sont en réalité inaccessibles. Mes premiers essais s'étaient soldés par une autonomie de trois heures. Les accus n'étaient alors pas rodés, et probablement mal chargés par le chargeur inclus, qui chauffe énormément ! Plus récemment, j'ai obtenu 5h40 d'éclairage avec des accus bien chargés. Toutes ces mesures s'effectuent en mode éco, la puissance demandée aux accus étant d'environ 2 W, contre 8 W en pleine puissance (l'autonomie ne dépassant alors guère une heure).
Sur le BRM 300 de mars, un jeu d'accus a suffi. Sur le BRM 400 de mi-mai, deux jeux d'accus ont suffi pour couvrir la nuit, certes ponctuée par plusieurs arrêts. De plus, sur ces deux brevets j'éteignais fréquemment ma lumière (il me restait alors la frontale), notamment en agglomération quand l'éclairage public suffisait, ou encore en montée à faible allure, lorsque la frontale, accompagné éventuellement de l'éclairage des autres cyclistes, suffisait.
Si j'essaye de récapituler les avantages de ma solution d'éclairage:
- un excellent faisceau d'éclairage, faisant partie des meilleurs éclairages pour vélo, voire le meilleur.
La plupart des éclairages pour vélo font un point lumineux sur la route, de moins en moins éclairé lorsque l'on s'éloigne du centre. La visibilité sur les côtés est médiocre, et carrément insuffisante lorsqu'il s'agit d'une descente en épingles.
Au contraire, le Philips éclaire la route sur toute sa largeur. Son faisceau est également conçu pour éclairer loin sans éblouir les véhicules arrivant en face. On évite ainsi des pertes inutiles en éclairant le ciel. - une puissance suffisante en mode éco pour rouler en toutes circonstances. Le mode plus puissant apporte encore davantage de confort dans les descentes, comme vérifié sur le BRM 400: les descentes nocturnes étaient un réel plaisir.
- l'alimentation en énergie se fait par quatre piles ou accus AA standards.
et les inconvénients:
- pour remplacer les piles ou accus, il faut ouvrir le boîtier avec une petite clé spéciale que l'on peut facilement égarer. Ce démontage-remontage est tout sauf pratique et prend plusieurs minutes. Pas pratique en pleine nuit quand on roule en groupe. Tous ces démontages-remontages finissent également par dégrader l'étanchéité du boîtier.
- l'autonomie est faible, même en mode éco.
Il me fallait donc trouver une solution avec une meilleure autonomie.
Investir dans un éclairage secondaire, moins puissant, mais suffisant dans les montées à faible allure ? Pourquoi pas. Cela alourdirait le vélo, mais fournirait un éclairage de secours.
Acheter un nouvel éclairage ? Il existe des éclairages de qualité, et alimentés par des batteries Li-Ion. Ces éclairages sont très onéreux (compter au minimum 200 à 300 EUR). Non, ce n'est pas la bonne solution: je dispose déjà d'un éclairage très performant, le seul problème étant son alimentation en énergie.
J'ai donc étudié diverses solutions d'alimentation.
Les batteries Li-Ion sont légères, mais coûteuses et elles fournissent soit 3,7 V soit 7,4 V, ce qui est soit trop peu soit trop. Il m'aurait fallu de l'électronique supplémentaire pour l'alimentation, et également investir dans un chargeur Li-Ion.
Il existe aussi des batteries Li-Ion conditionnées pour délivrer 5 V sur une sortie USB. Cette génération de batteries est apparue pour recharger les smartphones et autres tablettes. Les capacités annoncées (parfois plus de 10 Ah) sont alléchantes. Renseignement pris, les capacités réelles sont toujours nettement en-dessous de ce qui est annoncé. Notamment, les batteries des smartphones faisant 3,7 V, les 10 Ah annoncés s'obtiennent sous 3,7 V et non sous les 5 V de la sortie USB, ce qui réduit d'autant la capacité en Wh. De plus, si de telles batteries peuvent fournir les 400 à 500 mA nécessaires au mode éco, rares sont celles qui pourront fournir les presque 2 A du mode de pleine puissance. A fuir.
Il restait la solution des accus Ni-MH. Quel format d'accus, quel conditionnement, comment les connecter au boîtier d'éclairage ?
Une contrainte forte était le fait de pouvoir placer les packs d'accus dans ma sacoche de cadre, celle qui se trouve dans l'alignement de la potence.
J'ai finalement opté pour des accus AA, les mêmes que ceux fournis avec la lampe, les mêmes aussi que ceux qui alimentent mon GPS.
Ils sont conditionnés par packs de quatre (80 centimes pièce chez Conrad pour chaque boîtier), connectés par un cordon d'alimentation pour pile 9V (1 EUR 50), deux points de soudure dans le boîtier d'éclairage et le tour est joué.
Les packs rentrent pile poil en longueur dans ma sacoche de cadre: ils sont de la même taille que des barres de céréales. Remplacer les accus au bout de 3, 4, 5 heures d'utilisation, nécessite quelques secondes seulement, le temps de débrancher le connecteur pression sur un pack et de le brancher sur un autre pack.
Du côté des accus, on en trouve de très bons à 16 EUR les quatre (toujours chez Conrad). Avec un bon chargeur et des accus à faible auto-décharge, je pense pouvoir compter sur 5 heures d'éclairage par pack, soit deux packs par nuit. Pour un BRM 400 (incluant une nuit complète sur le vélo, début mai), compter 3 packs (36 Wh) pour être tranquille. Pour un BRM 600 (départ à 4h du matin, plus une nuit complète, fin mai), compter 4 packs (48 Wh), soit 64 EUR. Pour un Mille du Sud... euh non, je me fais du mal, je crois que j'ai oublié ce que c'était qu'un Mille du Sud ;-)
Bref, en comptant le coût de la lampe, des accus et des accessoires, on reste bien en-dessous de 200 EUR, à comparer au prix demandé pour les bons éclairages Li-Ion et leurs batteries supplémentaires nécessaires pour atteindre la même autonomie. J'y perds en poids, certes, la technologie Ni-MH étant plus lourde que Li-Ion à capacité équivalente. J'y gagne en autonomie par le simple fait qu'en cas de besoin, je peux m'approvisionner n'importe où en piles pour la nuit suivante. Et les accus AA s'utilisent dans toutes sortes d'appareils, ce qui permet de rentabiliser les accus le reste du temps, parce que l'on ne passe pas sa vie à rouler de nuit... des fois on dort aussi !
Ce montage a déjà subi une dizaine d'heures de tests sur le vélo. J'ai investi dans un bon chargeur, qui charge les accus indépendamment les uns des autres et qui me permettra de détecter les accus défaillants de manière à obtenir la meilleure autonomie possible pour chaque pack d'accus.
Cette solution d'éclairage devrait me suffire pour 2013.
Il existe une autre solution d'alimentation en énergie, dont je n'ai pas parlé ici: la dynamo dans le moyeu. Je ne m'intéresse pour l'instant pas à ce type de solution: il faudrait faire rayonner une bonne roue autour d'un moyeu dynamo, ajouter des circuits électroniques pour réguler la tension fournie (qui dépend de la vitesse de rotation de la roue), et stocker malgré tout le surplus d'énergie dans une batterie en prévision des montées (vitesse lente) et des arrêts. Un montage que je ne rentabiliserai pas avec ma pratique actuelle.
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