A l'initiative de Baptiste, nous avons rendez-vous à Thônes, capitale du Reblochon, pour une chasse aux cols. Une balade à trois avec Franco, et qui cumulera 142 km pour 3400 mètres de dénivelé positif, avec notamment l'enchaînement Saisies-Aravis.
A lire également: le récit de Baptiste.
Le parcours s'inspire fortement du reblochon fermier de la dernière randonnée du reblochon (1er juillet 2012), auquel nous avons retranché le col de Tamié, qui était recouvert de gravillons lors du récent passage de Baptiste, et ajouté le col de la Croix Fry, au lieu de redescendre directement sur Thônes après le col des Aravis.
Sans connaître la randonnée du reblochon, j'avais effectué une boucle semblable, quoique raccourcie, le 19 août 2010 au départ de Beaufort: 111 km et 2700 mètres de dénivelé positif. C'était alors ma deuxième sortie de plus de 6 heures de pédalage (j'en ai fait 42 autres depuis !). La première, six jours avant, s'était terminée laborieusement, ayant mal géré mon alimentation, et probablement mon effort. La deuxième avait donc été préparée minutieusement. Je me souviens qu'enchaîner deux cols comme les Saisies et les Aravis, cela représentait déjà une montagne, au sens figuré du terme. J'avais finalement gardé un excellent souvenir de cette journée, et comme j'y avais laissé pas mal de cols de côté, je voulais y revenir en 2011. Cela ne s'est pas fait: j'ai très peu pris la voiture en 2011 pour faire du vélo, peut-être trois fois seulement, ce qui m'a permis de réussir un autre challenge: parcourir davantage de kilomètres à vélo qu'en voiture cette année-là... exploit que je ne renouvellerai pas cette année.
Il aura donc fallu remettre ça à 2012, et je remercie Baptiste de l'avoir proposé car je ne sais pas si j'aurais trouvé la motivation d'y retourner tout seul.
Le rendez-vous est fixé à Thônes à 7h en ce dimanche matin. Nous arrivons tous les trois presque en même temps et avec pas loin d'une demi-heure d'avance, ce qui nous permet de profiter davantage de la fraîcheur matinale. La boucle est effectuée dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, et nous attaquons donc la montée du col du Marais (833 m), un faux-plat montant de 7 km. Il fait frais: le compteur descendra jusqu'à 10 degrés ! Mais avec les efforts, cela ne me gêne pas du tout. C'est l'occasion de discuter un peu de matériel avec Baptiste et Franco, puisque Baptiste et moi avons tout récemment changé de monture et que nous roulons désormais tous les trois en Scott...
Peu après Thônes, notre élan est brièvement interrompu par la traversée d'un petit troupeau de vaches:
Après une courte descente sur Serraval, nous tournons à gauche pour aller chercher le deuxième col du jour en moins d'une heure: le col de l'Epine. Le panneau de ce col reste un mystère total: il indique 1012 mètres, alors que les cartes IGN signalent le col à 947 mètres.
Le soleil se lève, voici Baptiste en action:
A la faveur du lever du soleil, la température remonte en descendant sur Marlens, où nous trouvons la belle piste cyclable qui nous permet de rallier Ugine. Comment avais-je pu la manquer en 2010 ? Nous quittons alors le département de la Haute-Savoie pour celui de la Savoie.
Nous profitons de la piste cyclable pour nous restaurer:
Après une bonne dizaine de kilomètres tout plats, nous laissant le temps de bavarder, boire, manger, arrive la première véritable montée du jour. Nous bifurquons à droite en direction de Marthod, pour une boucle qui nous mènera à près de 900 mètres d'altitude avant de redescendre sur le col du Vorger puis rejoindre la route d'Albertville moins d'un kilomètre après l'endroit où nous l'avions quittée.
Nous grimpons groupés et à un bon rythme. Ces petites routes sont agréables, même si le revêtement n'est pas toujours parfait.
Le début de la montée vers Marthod:
Au loin, Albertville, que nous ne traverserons pas aujourd'hui:
Il est à peine 9h30 lorsque nous rejoignons la route d'Albertville. Un kilomètre plus loin, nous tournons à gauche en direction de Césarches, pour chercher le quatrième col du jour: le col de Montessuit (640 m). Cet enchaînement de petits cols est plaisant. La température monte, oh vingt degrés seulement, mais cela suffit à me faire prendre conscience que, une fois de plus, je n'ai pas assez bu... Nous faisons justement une première halte de 5 minutes à une fontaine tout près du col.
La descente est courte. Beaufort est alors à une douzaine de kilomètres: essentiellement du faux-plat montant avec une bosse un peu plus conséquente au milieu. Il s'agit d'une route départementale assez fréquentée. Nous roulons en file indienne. Je bois, je bois et... je bois. Comme Baptiste fait tout le travail, je décide au bout de quelques kilomètres de prendre le relais.
Tiens, un VTT profite de nos roues:
Il y a trois façons de monter au col des Saisies. Nous laissons de côté les deux premières, et choisissons la montée par Hauteluce, qui commence à la sortie de Beaufort, où il faut bifurquer pour laisser sur notre droite la route du Cormet de Roselend. J'interroge Baptiste puis Franco pour savoir si une pause est nécessaire à Beaufort pour reprendre des forces, tous deux me répondent que l'on s'arrêtera aux Saisies pour manger. Tout va bien.
La montée par Hauteluce est une découverte pour moi, et une découverte agréable. Nous apercevons la station des Saisies au loin sur notre gauche, et Hauteluce devant nous. La pente est alors peu soutenue.
A gauche, les Saisies, où nous allons:
Hauteluce:
Je parle de dénivelé gratuit à mes compagnons de route, mais ils ne sont pas tout à fait d'accord avec moi. Rien n'est gratuit, et la sortie de Hauteluce nous le démontre, lorsque nous rejoignons la route principale d'accès à la station. Aux passages ombragés succèdent des longs kilomètres en plein soleil. Le compteur montera à 36 degrés au soleil. Une route calme laisse place à des va-et-vient incessants de véhicules à moteur. Les pourcentages modestes se transforment en vrais pourcentages de montagne. Il reste 500 mètres de dénivelé.
Baptiste et Franco restent groupés jusqu'en haut. Quant à moi, je monte à mon rythme, tout en sachant que je n'apprécie pas cette chaleur. Je vais bien, mais je grimpe bizarrement: je me laisse décrocher d'une centaine de mètres, puis reviens, en danseuse et sans difficulté, dans le groupe. Puis je me laisse décrocher et recommence ce petit jeu... J'attribue cela au fait que, pour moi, au rythme où grimpent mes camarades de route, je ne suis à l'aise ni sur le pignon de 28 dents, trop gros, ni sur celui de 24 dents, trop petit...
L'effort paye, voici le Mont-Blanc:
La station est plus loin et plus haut que je ne l'imaginais. Le col des Saisies (1633 m) sera franchi un peu plus tard derrière la station. En attendant, nous effectuons la vraie pause de la journée à côté d'une supérette. En m'arrêtant, à l'ombre, j'ai une légère baisse de tension passagère: sans doute les effets conjugués de l'altitude, de l'arrêt brutal de l'effort, et de la chute de température de 15 degrés entre le soleil et l'ombre. Il est midi pile et notre pause durera une demi-heure. Je n'ai pas vraiment faim mais je me force à manger mon gros sandwich. Deux boissons gazeuses sucrées complèteront la collation, dont une ira directement dans l'un de mes bidons. Je n'ai aucun doute sur ma forme: j'ai bien supporté la chaleur jusqu'à présent, et le col des Aravis ne me fait pas peur.
Nous nous engageons dans la longue descente vers Flumet, puis la route s'élève immédiatement, d'abord doucement.
Après Flumet, les premiers kilomètres seront bien les seuls où nous trouverons de l'ombre:
Je me souviens bien du col des Aravis (1486 m), et je sais que la montée commence vraiment en-dessous de la Giettaz, à l'occasion d'une épingle à gauche. J'aperçois cette épingle et décide de faire une pause technique, pensant pouvoir rattraper ensuite mes camarades de route. Effectivement, je rattrape Baptiste, qui a un peu de mal aujourd'hui avec la chaleur, puis plus tard Franco, avec qui je roulerai jusqu'au sommet. S'il fait un peu moins chaud qu'aux Saisies, c'est uniquement lié au fait que le vent s'est levé. Franco a décidé de grimper avec le plateau de 39 dents jusqu'au sommet, et il y parviendra: bravo !
Le panorama est exceptionnel. J'atteins le col plus facilement que je ne l'imaginais. Au sommet, nous redescendons chercher Baptiste, qui n'est vraiment pas loin. La pause au sommet est la bienvenue.
La randonnée se poursuit comme prévu: après quelques kilomètres de descente, avant la Clusaz nous tournons à gauche pour gravir les 250 mètres de dénivelé supplémentaires qui nous mènent au col de la Croix Fry (1467 m), mais aussi au col du Merdassier (1500 m), accessible depuis le col de la Croix Fry par une route longue de deux kilomètres.
Le col de la Croix Fry est assez court, mais comporte des passages costauds. Ensuite, le Merdassier est une formalité.
Au col du Merdassier:
Il ne nous reste alors qu'une quizaine de kilomètres, tout en descente, pour rejoindre Thônes. La boucle est bouclée en 7h38 de vélo, plus 1h06 de pause, ce qui est honorable. Nous avons franchi 8 cols de difficultés très variées, dont quatre étaient nouveaux pour moi. Il faudra que je retourne une troisième fois dans le coin, car certains cols routiers manquent encore à ma collection.
Ce fut un plaisir de faire cette balade en si bonne compagnie, et de redécouvrir les Saisies et les Aravis deux ans après. L'entente fut excellente tout au long de la journée, et le rythme régulier fixé par Franco dans les montées fut parfait. De quoi envisager de futures balades pour le tout nouveau Team Scott !
Je n'avais plus fait de sortie de plus de cinq heures depuis le fameux BRA avec Yann, qui remonte déjà à quatre semaines. J'ai pu constater que la forme était toujours là, même si cette sortie n'avait rien d'exceptionnel cette année pour moi, que ce soit en longueur (10 sorties plus longues) ou en dénivelé (5 sorties avec plus de dénivelé). J'avais emporté deux fois trop de nourriture, signe que je surestimais peut-être la difficulté de cette balade.
La grande, agréable surprise vient de ma résistance à la chaleur, que j'ai très bien supportée aujourd'hui. C'est à n'y plus rien comprendre, car d'habitude c'est mon gros point faible ! Enfin, j'ai aujourd'hui doublé le kilométrage de mon nouveau vélo. Les quelques kilos en moins m'ont certainement bien aidé dans les montées. Ce vélo est un plaisir à chevaucher, et de ce que j'ai pu ressentir aujourd'hui, ce sera un allié pour les sorties longues. Les inquiétudes que j'avais au niveau du confort sont presque totalement dissipées.
Avec les congés qui se précisent, j'ai bien l'intention de reprendre sérieusement les sorties (très) longues, avec le dénivelé qui va bien... A suivre sur le blog.
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