A l'occasion du cross inter-entreprises, je porte aujourd'hui mon premier dossard en course à pied.
Cela faisait un an que cet objectif était coché dans mon calendrier 2014. L'an dernier, pour mon premier certificat médical depuis bien longtemps, j'avais oublié de faire ajouter la mention course à pied, oubli corrigé cette année.
Pour bien faire les choses, contrairement aux années précédentes, je n'ai pas interrompu la course à pied cet été. Ma participation à ce cross est ainsi ma 111ème sortie de course à pied de 2014. Des sorties en général plutôt tranquilles, d'une demi-heure, sans le moindre exercice spécifique. J'ai aussi poussé l'hiver dernier jusqu'au semi-marathon, à plusieurs reprises lorsque l'hiver ne me permettait pas de rouler le week-end.
Et puis, un objectif ça se prépare. Un dossard, ça se respecte. Alors j'ai mis en place une sorte de plan d'entraînement à quatre semaines de l'objectif. Les deux premières semaines furent intenses: fractionné en semaine en course à pied, et généralement chronos à vélo le week-end (Prapoutel en semaine 1 et le Granier en semaine 2). Les semaines 3 et 4 se voulaient plus calmes pour refaire du jus avant mes deux objectifs qu'étaient la grimpée de Murianette et le cross Inovallée.
Finalement, ces deux dernières semaines ont été beaucoup plus calmes que prévu. La faute d'abord à des muscles bien abîmés par les deux premières semaines de course à pied. J'ai l'habitude de courir, mais pas de courir vite ! Et la reconnaissance du parcours du cross en fin de semaine 2, un peu trop rapide, a laissé des traces pendant plus d'une semaine. En fait, je n'ai presque plus accéléré à pied les deux dernières semaines... Ce n'est pas idéal. Quand le cœur est plus fort que les jambes, c'est comme ça et je le savais. Ça aurait pu être pire si je m'étais vraiment blessé.
La faute aussi à mon petit accident lors de la grimpée de samedi dernier, qui m'a privé de vélo en semaine 4. J'aurais bien aimé faire monter un peu le cœur dans la semaine, comme je l'avais fait pour préparer les grimpées, mais le vélo est à l'atelier, le mulet n'est pas encore en service et de toute façon ma main gauche ne peut pas encore freiner correctement (et avec le freinage spongieux du mulet, il faut serrer fort les manettes).
Mes repères en course à pied sont peu nombreux, étant donné que je ne fais pas de course et que je cours rarement vite. Un test sur 10 km en novembre dernier avait donné 43 minutes, soit 14 km/h ou encore 4'18 au km. La reconnaissance du parcours du cross il y a deux semaines était également de ce niveau-là. L'objectif du jour se situe donc entre 14 et 14,5 km/h, soit entre 4'08 et 4'17 au km. Disons que 4'10 est un objectif qui me satisferait pleinement.
Ce cross inter-entreprises est aussi un challenge, où les temps des quatre meilleurs coureurs de chaque entreprise sont comptabilisés pour établir un classement des entreprises. Un trophée qui nous a échappé de peu l'an dernier, et j'espère bien apporter ma contribution pour grappiller ces quelques secondes qui ont manqué l'an dernier. C'est motivant, et cela signifie que je dois finir dans les quatre premiers, ce qui n'est pas gagné car le niveau est relevé !
Nous nous retrouvons au départ à neuf coureurs pour défendre les couleurs de notre entreprise, dans une foule conséquente. Je soigne mon échauffement. Je bois un demi-litre d'eau car il fait chaud pour un mois d'octobre, mais cette quantité s'avérera insuffisante.
Nous nous élançons à 10h. Ça joue des coudes pour doubler et je n'aime pas ça. Je perds du temps et de l'énergie. Surtout, ne pas se blesser. Après 500 mètres, un coureur a déjà terminé sa course: cheville HS...
Sur les deux premiers kilomètres, je dépasse une grande quantité de coureurs. Avec une petite accélération à chaque fois, comme sur les grimpées: les sensations sont bonnes. En dépassant Véronique, je passe quatrième de notre équipe et mon temps compte donc pour le challenge. Mais déjà à cet instant, je me doute que ça ne durera pas: j'avais regardé les temps de Véronique aux cross précédents, et elle court à 14,5 km/h environ, soit ce que je peux espérer de mieux dans un bon jour.
Nous arrivons sur la digue de l'Isère. Pour l'avoir reconnue il y a deux semaines, je sais que cette longue portion de plus de trois kilomètres jusqu'au pont de Domène, est longue est usante. Je tire derrière moi un coureur de Sames. Il finit par passer et me propose de rester derrière lui. Un lièvre, c'est toujours bon à prendre. Sauf que je faiblis déjà. Je commence à regarder derrière moi: personne à proximité. Je suis finalement obligé de lâcher mon lièvre.
Au bout de la digue, je jette à nouveau un coup d’œil derrière et j'aperçois le t-shirt orange de Véronique, qui revient fort. Après le court passage en forêt, sur un terrain où je ne suis pas particulièrement agile, je m'écarte et lui fais signe de doubler. Il reste deux kilomètres et elle me prendra une cinquantaine de secondes sur ces deux kilomètres... pour remporter le classement féminin. Ni ses encouragements en me dépassant, ni ceux de deux collègues placés à 500 mètres de l'arrivée, ne me seront suffisants pour retrouver des forces. Ma foulée n'est plus efficace, j'ai chaud, je suis probablement un peu déshydraté, je me fais dépasser par plusieurs coureurs. Un spectateur compte les coureurs: j'entends 38 quand je passe. Pas si mal.
J'accélère un peu dans le final. J'essaye de suivre un coureur qui vient de me dépasser. J'ai à un instant l'espoir de le dépasser, mais finalement je suis incapable de lancer un sprint convenable. J'ai tout donné. 8,5 km, c'est long. La pendule affiche 35'30 lorsque je franchis la ligne, pour 8,33 km. Grosse suée à l'arrivée.
Comme l'an dernier, on finit encore deuxième...
Mes 4'16 au km sont trop loin des 4'10 espérés, mais en-deçà de la barre des 4'17 (14 km/h). Le bilan est donc mitigé. Il faudrait davantage d'exercices de ce genre pour le confirmer, mais j'ai l'impression que j'ai plus de facilité à me transcender sur un vélo qu'en course à pied. J'arrive à pousser le curseur de la douleur plus loin à vélo. Aujourd'hui, dans les deux à trois derniers kilomètres, j'étais comme asphyxié. A vélo, je sais être à fond sur une durée deux fois plus longue ! Bon, aujourd'hui il y avait sans doute un problème de chaleur et d'hydratation. Quoi qu'il en soit, il y a une marge de progression pour l'an prochain. Je manque clairement d'expérience en course à pied. Pour une première course, ce n'est finalement pas si mal, j'y ai pris du plaisir et ce fut aussi un moment convivial.
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