En ce samedi 27 septembre, je participe pour la deuxième fois en deux éditions à la grimpée Murianette-le Pinet organisée par le Cyclo Club de Gières.
En début d'année, j'avais prévu de participer sérieusement à deux grimpées: celle du Benas et celle de Murianette.
J'avais dépassé mes objectifs lors de la grimpée du Benas, en améliorant de 1'30 mon temps de l'an dernier. Je comptais bien en faire de même aujourd'hui.
Les grimpées récentes de Prapoutel et du Granier m'ont laissé un sentiment mitigé, d'inachevé. Ces grimpées sont davantage à considérer comme des grimpées d'entraînement, et à juste titre d'ailleurs puisqu'elles s'inscrivaient dans un programme d'entraînement assez lourd.
Pour Murianette, j'ai soigné la phase de repos. Les 10 km à pied de samedi dernier ayant laissé des traces (on peut même presque parler de blessure), cette semaine je n'ai pas pu courir à vitesse normale. Depuis le Granier, ma seule sortie à vélo s'est faite jeudi: une montée d'une demi-heure dont 10 minutes à bloc. Les sensations étaient bonnes et le chrono aussi.
Pour la grimpée d'aujourd'hui, j'ai étudié en détail mes reconnaissances récentes du parcours. La conclusion est que je devrais monter entre 34 et 36 minutes. Je cale donc mes repères sur une montée de 34 minutes, mais pense plutôt faire 35 minutes.
Je me rends sur place à vélo, je retire ma plaque 13h06 peu après midi, je m'étais pré-inscrit par internet. Je file m'échauffer. Dans un long virage à gauche en quasi descente, je coupe le virage (pas bien) et une fois que je suis de nouveau bien à droite de la route, les circonstances font que je percute la voiture de la Poste qui arrive en sens inverse. Le conducteur, me voyant arriver sur ma gauche, s'est déporté sur sa gauche, pas de bol. Levier de la manette gauche cassé (mais manette fonctionnelle même si ce n'est pas très pratique pour freiner), direction faussée mais vite remise en place, et une belle coupure au majeur gauche. Je redescends à Murianette, le vélo semble répondre correctement. L'équipe médicale qui est sur place pour la grimpée me désinfecte et met un premier pansement. Il est 12h45 lorsque le pansement est mis. Comme souvent dans ces cas-là, obstiné que je suis, je n'ai qu'une idée en tête, une idée fixe, c'est pouvoir être au départ à 13h06... Je retourne m'échauffer dans la montée.
A 13h je suis redescendu sur la ligne de départ. Le premier s'élance à 13h01. Les noms des premiers coureurs à prendre le départ sont énumérés. J'ai la tête ailleurs, je tourne en rond (au sens propre) pour ne pas me refroidir, et à 13h04 je m'insère dans la file d'attente entre les frères Choulier, qui ont pris soin de laisser deux minutes entre eux (mais le premier à s'élancer est beaucoup plus rapide que le deuxième, donc ils ne se reverront pas pendant la montée).
Je vérifie que la pendule du départ est synchronisée avec l'heure de mon GPS. 13h05: je discute avec un Cent Cols du CC Gières. 13h05 et 45 secondes: j'essaie de faire le vide dans ma tête. 13h06: c'est parti.
Cette fois-ci, contrairement à dimanche dernier, ma cale gauche s'enclenche en quelques secondes. Heureusement que je ne me suis pas servi de la barrière, car mon prédécesseur sur la ligne de départ n'avait pas l'air très à l'aise avec.
Debout sur les pédales, j'atteins rapidement 25 km/h, on dirait que je sprinte, mais non, il va bien falloir tenir encore 35 minutes. Ce départ, je l'avais travaillé il y a deux semaines. En 45 secondes je me stabilise à ma vitesse de croisière.
Les 20 premières minutes consistent en une montée comme je les aime, avec essentiellement des pourcentages entre 6% et 9%. J'avais prévu de construire mon avance sur cette portion, la suite étant moins à mon avantage. Cette portion, parcourue environ en 20 minutes l'an dernier ainsi que lors des reconnaissances cette année, je prévois de la terminer au mieux en 18'30. Sauf que j'ai un peu la tête ailleurs. Je pense quand même à bien relancer dans les virages. J'ai le masque du David qui ne fait pas semblant d'appuyer fort sur les pédales. Reste à voir ce que dit le chrono.
A la fin de la portion, ô surprise je passe en 18'30, et même un peu en avance.
La suite consiste en une longue partie essentiellement plate, parfois en faux-plat montant, parfois descendant. J'ai travaillé ce passage il y a deux semaines et j'avais mis environ 5'30, mais il m'avait fallu me motiver pour y parvenir, et j'étais un peu plus frais puisque je n'avais pas grimpé à fond la portion précédente. Trouver un bon rythme sur une portion plate ne m'est pas naturel, même si je progresse un peu dans ce domaine, notamment en employant des braquets plus gros.
Toute cette portion s'effectue donc sur le plateau de 39 dents. J'y fais ce que j'y peux. J'ai encore la tête ailleurs, mais peut-être cela me permet-il de surmonter un peu la douleur de l'effort ?
Là, je vais un peu m'énerver, car il y a devant moi une voiture, et un vélo juste devant cette voiture. La voiture ne dépasse pas le vélo, mais moi je vais plus vite. Je perds du temps. La voiture ne doublera jamais puisque apparemment elle assiste le vélo, pour lequel je n'ai pas compris s'il était à l'échauffement ou en course. Je double la voiture en prenant un risque et je fais signe que je ne suis pas content.
Je crois que c'est un peu plus loin que je vais dépasser un concurrent, parti deux minutes avant moi. C'est une surprise car avant le départ j'avais analysé les coureurs partant avant moi pour savoir s'ils pourraient me servir de lièvre (c'est toujours pratique pour se motiver), et à partir des classements des grimpées précédentes, j'en avais déduit que je ne pourrais rattraper personne. Le cycliste en question avait fini 1'15 derrière moi à Prapoutel (une grimpée d'une heure) et 1'21 derrière moi au Granier (une grimpée de 45 minutes). Lui prendre 2 minutes après moins de 25 minutes d'effort est donc une surprise.
Un peu avant la fin de cette portion, je souris en voyant deux organisateurs barrant le passage d'un court raidard, sur la droite et en sens interdit, qui pourrait en d'autres circonstances être utilisé comme un raccourci par les coureurs.
Et puis arrive l'épingle à droite, qui marque la fin de cette portion et qui permet de rejoindre la route venant de Revel. Verdict du chrono: 24 minutes, pile poil ce que j'avais prévu dans le meilleur cas. A cet instant, je sais que si je ne faiblis pas trop, la suite est largement réalisable en 10 minutes. Je songe un instant à l'an dernier, où j'avais trop faibli ici, victime notamment de la chaleur car la portion qui arrive est bien plus exposée au soleil que les précédentes.
L'épingle m'ayant fortement ralenti, je m'applique à relancer proprement. Pas de bêtise et tu seras en haut en 34 minutes, me dis-je.
Je ne me rappelle plus bien de cette portion, sinon que je fais fièrement signe à la photographe que tout va bien, me souvenant que l'an dernier au même endroit, je n'en menais pas large.
A ce stade, je peux presque compter les centaines de mètres restants. Il faut que je bifurque à gauche en direction du Pinet en moins de 31 minutes car il me faut ensuite 3 minutes pour terminer. C'est chose faite: les organisateurs me font signe que c'est bon (que je peux couper, et je ne me prive pas de couper...), et je passe avec 5 secondes d'avance.
Surtout, ne pas craquer. Et puis, ce serait bien si je pouvais passer légèrement sous les 34 minutes. Alors j'en remets une couche, sans à-coup. Le final de cette grimpée est assez terrible, près de 500 mètres à quelque chose comme 10% de moyenne. Contrairement à l'an dernier, je reste assis sur la selle, parce que j'en ai les moyens. Il y a des spectateurs, ils voient bien que je m'arrache alors ils m'encouragent bien fort. Et puis j'entends le speaker, je vois la ligne, il n'est pas encore 13h40. Sauf que la ligne est un tout petit peu plus haut alors que j'ai déjà un peu relâché mon effort. Aller, c'est pas grave, la ligne est franchie alors que le compteur affiche 13 heures 39 minutes et 56 secondes. J'ai réussi à passer sous les 34 minutes !
Je suis sous les 34 minutes et je dois dire que c'est une (très bonne) surprise.
La comparaison avec mon temps de l'an dernier (37'49) est impossible. J'avais fait une première montée qui ressemblait à une montée chrono, avant de me dire que finalement j'avais les jambes pour participer. J'étais redescendu m'inscrire et bien sûr j'avais payé les efforts précédents.
L'an dernier, après ça je m'étais dit que les 35 minutes pouvaient être un objectif mais qu'il serait difficile à atteindre.
Cette grimpée est difficile car elle cumule des pourcentages habituels de grimpée sur la grosse première partie, puis une longue partie plate, pour finir en un raidard. Bref, le profil varie et il faut être bon partout pour briller. A cela s'ajoute le fait que c'est un contre-la-montre, et que donc il y a une difficulté supplémentaire: il faut savoir se motiver, seul contre le chrono.
Deuxième contre-la-montre pour moi cette année et deuxième bonne performance. Le classement n'est pas encore publié, mais l'an dernier avec ce temps j'aurais terminé 40ème sur 121. Rien à voir avec ma 88ème place de l'an dernier.
Ainsi se termine, a priori, ma saison de grimpées. Le vélo va être out le temps de le réparer et de retrouver la mobilité totale de ma main gauche. Et le prochain objectif, c'est le cross Inovallée samedi prochain: à ce stade les dés sont jetés donc le plus intelligent sera le repos (partiel).
La saison de vélo touche à sa fin, il est temps de faire une pause (l'an dernier, le mois d'octobre avait été très faible mais pour des raisons extra sportives), de songer aux objectifs pour 2015 (et aussi de me demander pourquoi j'ai passé mon temps cette année à tomber et à abîmer mon matériel, certes sans conséquence grave mais c'est rageant).
Mise à jour du 5 octobre:
Mon temps exact est de 33'52, je suis classé 51ème sur 108.
Les costauds se sont déplacés en nombre, d'où la petite déception au niveau du classement: l'an dernier avec le même temps, j'aurais été 37ème !
Les photos me montrent à l'effort, ici en pleine relance après l'épingle à droite pour rejoindre la route en provenance de Revel:

Et ici à l'arrivée, là où la pente est terrible:

Merci au CC Gières d'avoir immortalisé ces instants !
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